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référence - Langues et Linguistique.

Publié le 07/05/2013

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référence - Langues et Linguistique. 1 PRÉSENTATION référence, relation qui unit un signe linguistique à l'objet du monde qu'il désigne, et qu'on appelle référent. 2 RÉFÉRENCE ET RÉALITÉ Par objet du monde, on n'entend pas forcément un objet réel et concret. Le référent peut, en effet, correspondre à une entité abstraite (amour, idée, fraternité, etc.), voire à un objet d'un monde imaginaire, celui par exemple des romans (les personnages fictifs comme Emma Bovary) ou des mythologies (la licorne). Cela revient à considérer que les référents ne correspondent pas à des objets du monde physique, mais plutôt à des objets du monde tel que celui-ci est perçu à l'intérieur d'une culture donnée. C'est que les référents ne sont pas découpés antérieurement à toute perception culturelle, et les langues ne découpent pas le réel de la même manière. Par exemple, dans certaines langues on utilise un seul terme pour désigner les différentes nuances de couleur que le français distingue entre le bleu et le vert. Autant dire que les référents sont des objets de la pensée. Est-ce à dire que référence et sens (le signifié chez Saussure) renvoient à la même notion ? 3 SENS ET RÉFÉRENCE Malgré leurs liens étroits, sens (signifié) et référence ne doivent pas être confondus. La nécessité de les distinguer ressort d'une manière exemplaire dans le cas où des expressions ayant des sens différents renvoient à un même référent. Il en est ainsi par exemple de Molière, l'auteur du Misanthrope, et l'auteur des Fourberies de Scapin, qui, tout en renvoyant au même individu, dénotent des signifiés différents, ce qui autorise un énoncé comme : Boileau admire l'auteur du Misanthrope, mais dédaigne l'auteur des Fourberies de Scapin. Le signifié d'un signe linguistique est un concept défini dans la langue par des traits qui l'opposent aux autres signifiés, alors que le référent a un contenu positif défini dans une situation précise de communication. Cette distinction provient d'une autre qui oppose le signe linguistique appréhendé en lui-même, indépendamment de son actualisation dans le discours, au signe occurrent, actualisé dans un acte de parole précis (par un sujet parlant donné, dans une situation précise d'énonciation). Seul ce dernier est considéré comme ayant un référent, alors que le premier n'a qu'un sens. Par exemple, je a un sens -- il désigne l'énonciateur --, mais ne peut avoir un référent que dans une situation d'énonciation précise. Autrement dit, si le sens d'un signe donné apparaît au niveau de la langue, la référence est un concept qui n'est pertinent qu'au niveau de la parole (ou du discours) : l'existence d'une référence est liée à son actualisation. Un signe comme table a un signifié, déterminé au niveau de la langue par un ensemble de propriétés oppositives caractérisant la classe d'objets pouvant être appelés « table « : certains linguistes (comme J. C. Milner) parlent dans ce cas de référence virtuelle. Mais ce même signe n'a de référent que dans un acte d'énonciation précis : dans un énoncé de type Le livre est sur la table, le référent « table « désigne un objet précis qui s'oppose non seulement à tous les objets qui n'appartiennent pas à la classe des tables, mais également à toutes les tables dont il n'est pas question dans cet énoncé. On parle dans ce cas de référence actuelle. Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.

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