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Le refus du travail a-t-il un sens ?

Publié le 29/01/2004

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travail
Effectivement, ainsi, cette position n'a aucun sens. Si le refus est une manière de se libérer de l'aliénation provoquée par le travail, peut-on considérer que la liberté est dans un refus ? Pourquoi lier refus de travailler et possibilité d'une absurdité ? Refuser de travailler est-il impossible, vain ? Cela présuppose-t-il que le travail a nécessairement un sens ? Il donne du sens, en tant qu'inscription dans une société et une histoire. Références utiles : Kant, Réflexions sur l'éducation ; Marx, Le Capital ; Arendt, Condition de l'homme moderne. Analyse et problème   * Le travail est une activité humaine exigeant un effort, qui a pour but la modification des éléments naturels, la création ou la production de nouvelles choses ou de nouvelles idées. Ainsi, le travail n'est pas immédiatement lié à la notion d'argent. De plus, peut être considéré comme travail toute activité intellectuelle ou artistique.
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« inégalités, temps de travail trop long, épuisement) et les salaires trop bas, qui plongent le travailleur dans la misère. • En termes politiques et philosophiques, on peut dénoncer ce que Marx appelle le travail aliénant. Nous partons d'un fait économique actuel .L'ouvrier devient d'autant plus pauvre qu'il produit plus de richesse, que sa production croit enpuissance et en volume.L'ouvrier devient une marchandise d'autant plus vile qu'il crée plus de marchandises.

Ladépréciation du monde des hommes augmente en raison directe de la mise en valeur du mondedes choses .

Le travail ne produit pas que des marchandises ; il se produit lui-même et produitl'ouvrier en tant que marchandise, et cela dans la mesure où il produit des marchandises engénéral .Ce fait n'exprime rien d'autre que ceci : l'objet que le travail produit, son produit, l'affronte commeun être étranger, comme une puissance indépendante du producteur.

Le produit du travail est letravail qui s'est fixé, concrétisé dans un objet, il est l'objectivation du travail.

L'actualisation dutravail est son objectivation.

Au stade de l'économie, cette actualisation du travail apparaîtcomme la perte pour l'ouvrier de sa réalité, l'objectivation comme la perte de l'objet oul'asservissement à celui-ci, l'appropriation comme l'aliénation, le dessaisissement.Toutes ces conséquences se trouvent dans cette détermination : l'ouvrier est à l'égard du produitde son travail dans le même rapport qu'à l'égard d'un objet étranger.

Car ceci est évident parhypothèse : plus l'ouvrier s'extériorise dans son travail, plus le monde étranger, objectif, qu'il créeen face de lui, devient puissant, plus il s'appauvrit lui-même et plus son monde intérieur devientpauvre, moins il possède en propre.

Il en va de même dans la religion .

Plus l'homme met dechoses en Dieu, moins il en garde en lui-même.

L'ouvrier met sa vie dans l'objet.

Mais alors, celle-ci ne lui appartient plus, elle appartient à l'objet.

Donc plus cette activité est grande, plusl'ouvrier est sans objet.

Il n'est pas ce qu'est le produit de son travail.

Donc, plus ce produit estgrand, moins il est lui-même.L'aliénation de l'ouvrier dans son produit signifie non seulement que son travail devient un objet,une existence extérieure, mais que son travail existe en dehors de lui, indépendamment de lui, etdevient une puissance autonome vis-à-vis de lui, que la vie qu'il a prêtée à l'objet s'oppose à lui,hostile ou étrangère.Marx, Manuscrits de 1844 • Ainsi, le travail dévalorise et asservit l'ouvrier, puisque celui ci n'est plus qu'une marchandise.

Le travail dans cesens est également une dépossession de son être, il dépouille l'ouvrier de sa propre existence. • Dans cette perspective, le refus du travail a bien un sens, à la fois social et politique.

Il s'agit non seulement derefuser un travail aliénant, mais aussi, par ce refus, de lutter pour obtenir autre chose. II – Le refus du travail considéré dans son essence • Mais on peut également refuser le travail, quel qu'il soit, en affirmant que tout travail est par essence mauvais.Ainsi, pour les Grecs, le travail avait une valeur négative : l'homme libre ne devait pas travailler.

De même, dans laBible, le travail est lié à la faute originelle, dont il est la conséquence : c'est parce qu'Adam et Eve ont péché qu'ilssont condamnés à travailler.

Le travail est une punition, qui est la marque de notre condition humaine.

Refuser letravail, ce serait alors refuser cette condition misérable et essayer de définir une autre humanité. • En effet, le travail a pour but d'assurer notre subsistance.

Il prend place dans un cycle routinier dont les effortssont tournés vers la satisfaction des besoins vitaux et qui n'a pas d'autre but que de perpétuer notre vie.

Travaillerest l'expression de cette condition absurde, où le seul but de la vie est de persévérer. • Le travail est donc l'une des facettes du cycle production – consommation.

C'est également au nom de cettedualité que l'on peut refuser le travail.

En effet, l' homo laborans cherche à trouver un équilibre idéal entre production et consommation : travailler suffisamment pour avoir les moyens de satisfaire ses désirs, mais égalementobtenir suffisamment de temps libre pour cela.

On peut refuser le travail au nom d'une course effrénée à lasatisfaction des désirs : Nous sommes peut-être en voie de réaliser l'idéal de l'homo laborans ...toute notre économie est devenue une économie de gaspillage dans laquelle il faut que les choses soient dévorées oujetées presque aussi vite qu'elles apparaissent dans le monde pour que le processus lui-même nesubisse pas un arrêt catastrophiqueH.

Arendt, Condition de l'homme moderne • Refuser le travail, c'est donc refuser ce qui fait de nous des animaux, entièrement pris dans un cycle deproduction, de consommation et de destruction.

Il y a donc un sens au refus du travail, celui d'affirmer une autreidée de l'humanité, qui n'est pas seulement soumise aux besoins et aux désirs. • Ce qui est revendiqué à la place du travail, c'est l'oeuvre ou la production qui n'est pas uniquement une chose quel'on consomme mais également une chose dont on se sert, et qui construit ainsi une culture humaine.

Au travail, onpeut ainsi opposer les activités artistiques et intellectuelles, ainsi que toute activité librement consentie.. »

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