les régions arides, chaudes et froides

« qui permettent le développement de form~t!ons végétales discontinues.

Les steppes des regiOns tropicales n'ont pas de précipitations saison­ nières (Nord-Est du Brésil); celles des régions tempérées ont des précipitations d'été (Kenya, Grand Chaco Chine du Nord, Arizona) ou des précipitation~ sans saison marquée (~ustralie); les steppes des régions à hiver froid ont des précipitations d'été (1\long.olic, Ka~akhstan, T~r­ kestan, Tibet) ou sans saison (Arizona, Ukrame du Sud).

Cette classification dans l'aridité nous montre aussi que les régions arides ne sont pa.s tou­ jours des régions chaudes, comme pourraient le laisser croire certaines légendes.

des températures excessives • Certes des déserts chauds existent (Sahara, Arabie Australie Kalahari), dépourvus d'hiver mais ~arqués p~r des écarts thermiques très importants entre le jour et la nuit (50o sous abri le jour, - 6° la nuit).

• D'autres déserts voient l'apparition d'un hiver subtropical marqué par quelques gelées matinales à peine un mois par an, et d'un été déjà un peu moins chaud.

Le~ te~pé.ratures d'Alexandrie en Egypte sont moms elevees que celles de Tombouctou.

Ces types de désert affec­ tent la frange septentrionale du Sahara, la Syrie, le Pendjab (ici s'ajouten.t des ~récipita­ tions irrégulières et quelquefois considérables lorsque la mousson atteint .cette région), le piedmont des Andes (région de Tucuman- 1\lendoza).

• Certains subissent un hiver très mar­ qué : les températures peuvent atteindre -17• dans les steppes de l'Asie centrale autour de la mer d'Aral (climat aralien), en Turkménistan, Kazakhstan.

On rattache à ce type le désert de Patagonie dans l'hémisphère Sud où l'hiver est nettement marqué, même s'il est moins froid qu'en Asie centrale.

L'été dans ces régions est chaud ( + 22•) et responsable d'une forte évaporation, génératrice, d'aridité: Dans les.

dé­ serts d'Asie centrale, 1 évaporallon potenllelle est de 2 000 à 6 000 mm/an, de toute façon supérieure aux précipitations.

Et en Patagonie l'évaporation est accélérée par des effets de foehn.

• Une place à part doit être réservée aux déserts des rivages des grands océans : Namib, Mauritanie, Californie, Pérou.

Tous ces déserts, situés en latitude entre le 6• et le 37• paral­ lèle, sont longés par des courants froids qui rafraîchissent les températures, stabilisent l'air, arrêtent les mécanismes de la pluie, créent enfin d'étranges brouillards dans ces régions arides.

• Les déserts de la Bolivie, du Tibet, des Rocheuses sont froids toute l'année, mais l'alti­ tude ici en est responsable en créant de nou­ velles conditions que nous regrouperons avec les climats d'altitude.

VÉGÉTATION ET FAUNE Seules peuvent vivre sous ce climat les plan­ tes xérophiles supportant l'aridité, les écarts de température entre le jour et la nuit, l'hiver et l'été et s'accommodant d'un sol très maigre, sans h~mus, qui n'est souvent que la partie superficielle de la roche mère.

La végétation s'étend en formation ouverte : steppe discontinue formée de buissons épineux (scrub, thorn scrub, brousse) et de que~ques rares touffes d'herbes (graminées comme 1 alfa, composées vivaces telles les armoises ou éphé­ mères vivant en un seul printemps).

Il n'existe cependant pas de végétation aride spécifique à tous les déserts : chaque désert a sa propre flore venue des flores voisines à la faveur de phas~s climatiques plus humides et qui se sont adaptées à l'aridité.

La végétation dépend aussi de la roche sous­ jacente cl du sol qui a pu se former.

e Dans les déserts de sable, des plantes aux longues racines se développent : graminées (drinn-alfa), genêts, légumineuses, chénopodia­ cées.

Toute cette végétation résiste à l'enfouis­ sement en s'élevant sur les bosses sableuses qui sc forment à leur abri (nebkhas).

La faune pro­ tite de ce micro-climat : lézards, serpents, ron­ geurs, fennecs, insectes et oiseaux.

Au.

milieu des touffes de drinn, une fauvette parfois cons­ truit son nid.

e Les déserts rocheux sont très hostiles à la vie végétale.

Sur les hamadas pierreuses, il arrive que la roche soit à nu sur des kilo­ mètres.

De curieux végétaux arrivent cependant à pousser : les fagonias rampants dont les feuilles agglutinent les grains de sable chargés de les protéger d'une transpiration excessive, l'anabasis are:tioides du Sud Oranais qui a « l'air d'une pierre », quelques graminées (l'aristida), des chénopodiacées (salso larici­ folia, unique espèce du désert du Betpak Daia), accompagnées de quelques éphémères printa­ nières.

e Les déserts argileux et limoneux ont un sol imperméable, qui se couvre d'une nappe d'eau au moment des averses et se craquèle en temps de sécheresse.

Les éphémères y poussent dès la première pluie et subtilisent l'humidité aux autres plantes.

e Dans d'autres déserts enfin, les sels for­ ment de véritables croûtes au centre de lar­ ges cuvettes : sebkhas en Afrique du Nord, playas d'Amérique.

Aucune plante ne peut sup­ porter une telle condensation.

Autour des dé­ pressions, la salinité diminuant, des plantes halophiles (qui supportent la présence du sel) peuvent alors pousser; elles ressemblent aux plantes des marais maritimes (salicornes).

Immenses, diverses, fascinantes, répul­ sives, hostiles à l'installation des hommes, telles sont les régions arides, qui offrent ainsi des possibilités d'aventures et d'ex­ périences pour ajourd'hui et peut-être pour demain.. »