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La religion comme réalisation illusoire des désirs infantiles de l'homme ?

Publié le 15/02/2004

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Le père constituait lui-même un danger, peut-être en vertu de la relation primitive à la mère. Aussi inspire-t-il autant de crainte que de nostalgie et d'admiration. Les signes de cette ambivalence marquent profondément toutes les religions [...]. Et quand l'enfant, en grandissant, voit qu'il est destiné à rester à jamais un enfant, qu'il ne pourra jamais se passer de protection contre des puissances souveraines et inconnues, alors il prête à celles-ci les traits de la figure paternelle, il se crée des Dieux, dont il a peur, qu'il cherche à se rendre propices et auxquels il attribue cependant la tâche de le protéger. Ainsi la nostalgie qu'a de son père l'enfant coïncide avec le besoin de protection qu'il éprouve en vertu de la faiblesse humaine ; la réaction défensive de l'enfant contre son sentiment de détresse prête à la réaction au sentiment de détresse que l'adulte éprouve à son tour, et qui engendre la religion, ses traits caractéristiques. »Freud. La religion n'est pas l'objet central de l'investigation Freudienne : l'auteur étend à ce champ du réel les conséquences de son interprétation des maladies psychiques et du fonctionnement de l'inconscient. C'est ainsi que la religion se trouve englobée dans sa théorie du déterminisme psychique.Freud lui consacre tout de même trois ouvrages, dont deux, « Totem & Tabou » et « Moise & le monothéisme », développent une hypothèse, aujourd'hui fort contestée, de la genèse du phénomène religieux : à l'origine de l'humanité, le meurtre du père par ses fils aurait fait naître chez ceux-ci un sentiment de culpabilité, qui n'aurait trouvé d'issue que dans le culte voué au père défunt, et divinisé.
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« affrontent la réalité sans le secours de la religion ? Ne faut-il pas, en particulier, désacraliser les interdits sociaux demanière à ce que les hommes, comprenant les nécessités de la vie sociale, supportent mieux « la pression qu'exerce sur eux la civilisation » ? L'essai d'une éducation non religieuse ne vaut-il pas la peine d'être tenté ? Telles sont les questions que Freud examine à partir du chapitre IV de « L'avenir d'une illusion », au cours d'un dialogue entre lui et un contradicteur imaginaire.

Le texte étudié est un plaidoyer pour une éducation sans religion.

Commentaire du texte. I.

Ce que Freud met en cause est la thèse exprimée par un contradicteur (supposé) : l'homme ne saurait se passer de la consolation qu'apporte l'illusion religieuse. II.

Mais la réponse apportée doit varier, en oui ou en non, selon le type d'éducation donnée à l'enfant. III.

Jusqu'à présent la réponse est oui, mais on peut d'ores et déjà envisager la nouvelle situation qui résultera pour l'homme, d'une « éducation en vue de la réalité ». IV.

Car dépasser le stade de l'infantilisme est un progrès possible que Freud appelle de ses voeux. I.

La discussion déjà engagée antérieurement (« lorsque poursuivant vos déduction ») se relance avec le « ainsi » qui ouvre le texte où chacun est le contradicteur de l'autre.

La thèse adverse est rapportée clairement : « L'homme ne saurait absolument pas se passer de la consolation que lui apporte l'illusion religieuse ».

Mais Freud est en désaccord avec une telle position et la suite du texte va permettre à Freud de retourner cette thèse : l'homme pourrait vivre sans « l'illusion religieuse » non pas en partant de la réalité d'aujourd'hui mais en l'inscrivant comme programme éducatif d'une société adulte à venir. II.

Cependant, c'est Freud , par le procédé littéraire du pseudo-dialogue, qui est bien sûr amené à rédiger la thèse de son contradicteur.

Aussi dans la formulation on retrouve le vocabulaireFreud ien.

Plus particulièrement le terme d'illusion. Une telle notion n'est pas remise en cause : l'illusion religieuse est bien une croyance dans laquelle domine laréalisation d'un désir.

L'illusion religieuse est bien le moyen pour l'homme civilisé de supporter « le poids de la vie », de compenser « la réalité cruelle ».

Ceci est la thèse même de Freud , acceptée par son contradicteur supposé.

Ce qui, de la thèse, fait l'objet du débat, c'est le caractère nécessaire, oui ou non, d'une telleillusion. III.

La première réponse est oui.

Oui absolu, de la part du contradicteur : « l'homme ne saurait absolument pas se passer de la consolation... ».

Oui, aussi, de la part de Freud , mais un oui relatif : oui actuellement, oui pour l'homme qui a reçu un certain type d'éducation : « Oui [pour celui] à qui vous avez istillé dès l'enfance le doux poison ».

Les termes de Freud dénoncent le crime : un empoisonnement, son caractère prémédité et lent (« instillé »), la faiblesse particulière de la victime (« dès l'enfance ») ce qui rend le crime plus o Dieu x encore. Mais la réponse de Freud est un non, implicite.

Car, pense-t-il, une autre éducation est possible, bien qu'elle n'ait jamais encore été tentée, sans drogue (une éducation dans « la sobriété »), sans « l'ivresse » de cette drogue, de ce poison qui fait oublier (« qui étourdit ») la souffrance. La réponse de Freud est aussi un non explicite.

Car, pense-t-il, une autre éducation est possible, mais on n'a point de témoin de cela car elle n'a jamais encore été tentée (« Qui a été élevé ? »).

Une éducation qu'on peut imaginer (« peut-être ») ne produisant aucune névrose.

Donc une éducation ne fabriquant pas de malades (de névrosés) , et par conséquent, ne nécessitant le recours à aucune drogue (une éducation dans la « sobriété »), à aucun poison (aucune potion) qui fournit « l'ivresse » pour « étourdir » (et faire oublier). IV.

Il faut imaginer une telle situation (« alors »), avec sa part d'incertitude (« sans aucun doute »), tout entière décrite dans le futur (« l'homme alors se trouvera », « il sera », « il ne sera plus », « il se trouvera »).. »

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