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La religion n'est-elle qu'une consolation infantilisante ?

Publié le 12/08/2009

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La religion est l’ensemble des discours, des représentations et des pratiques émanant d’une révélation donnée qui a pour fonction de relier l’ici bas et l’au-delà, le visible et l’invisible. Une consolation est l’opération par laquelle on compense la perte d’un objet par un autre approximativement équivalent : par exemple, la perte de la peluche est compensée par un tour de manège pour l’enfant malheureux. Si ce qui est infantile Est-ce est propre à l’enfance, ce qui est infantilisant Est-ce qui fait revenir l’adulte à l’enfance qu’il a quittée ( c’est la raison pour laquelle cet adjectif est péjoratif).

Si l’on fait crédit au discours religieux lui-même, loin de se réduire à une consolation infantilisante, la religion nous propose un prisme herméneutique qui nous permet de rendre compte de notre existence et de nous rendre responsables de nos choix. Toutefois la religion n’est un discours qui donne sens à l’existence que si l’on se situe déjà à l’intérieur de la croyance. Or dans la mesure où la croyance est une adhésion subjective, on peut s’interroger sur les raisons qui conduisent à conduire un individu à ce type de discours  nous pouvons alors soupçonner la religion de s’édifier sur les déficiences du sujet humain qu’elle aurait pour mission de compenser.

Dans la mesure où l’homme est dans l’univers abandonné à son état de détresse existentielle et à une mort assurée, la religion peut être comprise comme une pratique destinée à rendre supportable la réalité en revenant à une situation enfantine d’irresponsabilité face à sa vie. En ce sens, la religion ne serait qu’une consolation infantilisante dont il faudrait s’arracher pour devenir enfin des hommes responsables de leur vie. Toutefois il importe de remarquer que faire débuter la psychogénèse de la religion à partir d’un état de détresse amène nécessairement à la penser sous un mode régressif et péjoratif. Or il faut peut-être revenir à la foi elle-même comme essence de la religion pour la comprendre à partir d’elle-même et en elle-même plutôt que de succomber aux facilités de la réduction : la foi véritable se passe du désir de consolation comme du désir de récompense

 

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« de l'âme, la religion en nous informant de l'état actuel de l'homme et de la conduite à tenir pour retrouver le bonheuren Dieu nous conduit à nous responsabiliser en nous amenant à la nécessité du choix comme le montre le fragment418 : Dieu est ou il n'est pas.

« Il faut parier, cela n'est pas volontaire.

Vous êtes embarqués »Ainsi la religion sedonne d'abord comme le moyen d'assurer notre salut, elle n'a de fonction consolatrice que sur un plan second, dansla vie terrestre.

Mais sa véritable vocation est rédemptrice.

T : Loin de se réduire à une consolation infantilisante, la religion nous propose un prisme herméneutique qui nouspermet de rendre compte de notre existence et de nous rendre responsables de nos choix.

Toutefois la religion n'estun discours qui donne sens à l'existence que si l'on se situe déjà à l'intérieur de la croyance.

Or dans la mesure où lacroyance est une adhésion subjective, on peut s'interroger sur les raisons qui conduisent à conduire un individu à cetype de discours nous pouvons alors soupçonner la religion de s'édifier sur les déficiences du sujet humain qu'elleaurait pour mission de compenser.

II La religion est une consolation infantilisante dans la mesure où elle vient offrir une compensationillusoire à l'homme abandonné dans l'univers à son état de détresse existentielle _ L'homme est abandonné dans l'univers à un état de détresse existentielle qui peut se décliner en trois sourcesd'effroi Tout d'abord le foyer de la nature :en tant que membre de l'espèce humaine, l'individu humain est soumis à la menace perpétuelle de la nature surpuissante sous la forme de catastrophe météorologique ou des maladie.Ensuite la source du destin qui représente une puissante obscure dont l'homme n'a pas le pouvoir de changer ledéroulement, répartissant au hasard la lot de chacun et fixant la date de sa mort.

Enfin, la troisième source d'effroiémane de la menace des autres hommes dans la vie en commun toujours susceptibles de nous voler ou de nous fairesouffrir.

L'état psychique de ce triple effroi est appelé par Freud dans l'Avenir d'une illusion, « Hilflosigkeit » que l'onpeut traduire par « désaide ».

En fait la culture s'est donnée pour tâche de combattre ces trois sources d'effroi :par le travail et la technique, l'homme parvient à maitriser età exploiter la nature, la philosophie lui apprend à choisirlibrement sa vie, et le système judiciaire et l'éducation sont destinées à permettre aux hommes de vivre ensembleharmonieusement.

Cependant l'état de détresse subsiste car la nature n'est jamais complètement maitrisée, lamenace de la mort pèse toujours sur l'individu, et les lois ne font pas disparaitre les injustices.

L'homme est ainsidans un état d'abandon et de détresse qu'il ne parvient pas à supporter.

Comment se met-il en position de défensecontre les surpuissances de la nature, du destin qui le menacent comme tous les autres ?_ La religion est un ensemble de représentations psychiques qui vient rendre supportable l'existence en lui offrantune compensation symbolique par l'intermédiaire de la création imaginaire de dieux ramenant l'homme adulte à unesituation infantile.

Pour vivre, l'homme doit exorciser son effroi, aussi il réclame réconfort et c'Est-ce réconfort que la religion va lui apporter en humanisant la nature.

En effet tant que les puissances de la nature ou du destin sontimpersonnels, ils restent absolument étrangers mais si l'on en fait des personnes, on peut s'adresser à cespuissances, les apaiser, les soudoyer : « en exerçant une telle influence, on leur ravit une part de leur puissance ».Les dieux naitraient ainsi du besoin des hommes de s'adresser à des entités pour tenter de les maitriser par lesacrifice et la prière.

Or la thèse de Freud est originale en ce qu'elle soutient que le modèle religieux est analogue aumodèle infantile : enfant, on s'est trouvé en désaide face à des puissances protectrices et menaçantes qu'il fallaitplier à ses désirs par ses cris.

De même, l'homme fait des puissances naturelles des pères que l'on peut supplier ouamener à servir ses désirs.

Avec la modernisation technique, c'est la troisième fonction qu'occupe la tâche divine, ils'agit par la croyance en une providence de compenser les manques et dommages liées à la culture, de prendregarde aux souffrances ue les hommes s'infligent les uns les autres durant leur vie : « tout ce qui est bien trouvefinalement sa récompense, tout ce qui est mal sa punition, sinon dès cette vie sous sa forme actuelle, du moinsdans les existences ultérieures qui commencent après la mort »..

La religion est de l'ordre de l'illusion dans la mesureoù l'illusion est une erreur qui survient par l'accomplissement du désir de salut.

Devant la petitesse et la faiblesse denotre individu, nous créons spontanément des êtres surpuissants destinés à nous préserver et à nous sauver.

C'estle besoin de salut qui nous fait inventer les moyens du salut.

« des illusions , accomplissements des souhaits lesplus anciens, les plus forts et les plus pressants de l'humanité; le secret de leurs forces, c'est la force de cessouhaits »._La religion est une consolation infantilisante en ce qu'elle réactive la situation de dépendance complète desenfants par rapport aux parents surpuissants.

Aussi si le croyant est un adulte qui réactualise sa dépendance à son père dans Dieu le père, il s'agirait de cette consolation pour affronter la douleur de plein fouets et ainsi deveniradultes.

Aussi Freud lui-même avoue qu'il serait difficile à celui qui a été élevé dans le réconfort de l'illusionreligieuse de supporter ensuite le poids de la réalité qui est insupportable par elle-même.

Néanmoins Freud nuancecet avis en suggérant de prendre le mal à sa racine : « bien sur il ne la supporterait pas l'homme à qui vous avezinfusé dès l'enfance ce poison doux-amer.

mais l'autre qui a été élevé dans la sobriété ? Celui qui ne souffre pas denévrose n'a peut être pas besoin non plus d'intoxication pour étourdir cette névrose ».

Ainsi il ne s'agit pas depenser qu'il suffirait de s'arracher à la religion pour retrouver le bonheur qu'elle aurait ôté à l'individu.

Dans la mesureoù elle lui servait de moyen d'exorciser son effroi et sa souffrance, si on prive l'individu de cette mesure protectrice,il devra supporter de plein fouet la vie dans ses aspects les plus insupportables.

Néanmoins ce sevrage est un accèsnécessaire à la maturité comme l'explique l'analogie de l'enfant qui a quitté la maison paternelle dans laquelle il sesentait bien au chaud et à l'aise.

« l'être humain ne peut pas rester éternellement enfant, il faut qu'il finisse parsortir à la rencontre de la vie hostile.

Il est permis d'appeler cela l'éducation à la réalité ».

L'infantilisme dans la viedoit être surmonté pour que l'individu accède à l'âge adulte, de même l'homme moderne doit devenir adulte en sesevrant de la consolation infantilisante qu'est la religion.

T En ce sens, la religion ne serait qu'une consolation infantilisante dont il faudrait s'arracher pour devenir enfin deshommes responsables de leur vie.

Toutefois il importe de remarquer que faire débuter la psychogénèse de la religion. »

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