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La religion est-elle une consolation pour les faibles?

Publié le 06/02/2005

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La mort de Dieu.Dans « Le Gai Savoir », Nietzsche affirme que les temps modernes vivent un « événement énorme » : la « mort de Dieu ». Cet événement est une action de l'homme, un véritable assassinat : « Où est allé Dieu [...] Je vais vous le dire. Nous l'avons tué -vous & moi ! Nous tous, nous sommes ses assassins ! » La mort de Dieu ouvre une nouvelle phase de l'histoire de l'homme, celle du « surhomme » : « Ce que le monde a possédé jusqu'à présent de plus sacré et de plus puissant a perdu son sang sous nos couteau -qui effacera de nous ce sang ? Avec quelle eau nous purifierons-nous ? Quelles expiations, quels jeux sacrés nous faudra-t-il désormais inventer ? La grandeur de cet acte n'est-elle pas trop grande pour nous ? Ne sommes-nous pas forcés de devenir nous-mêmes des Dieux pour du moins paraître dignes d'eux ? »Pour Nietzsche, « il n'y eut jamais acte plus grandiose » que l'assassinat de Dieu et ceux qui naîtront après « appartiendront, à cause de cet acte, à une histoire plus élevée que ne le fut jamais toute histoire ! » Mais ce dépassement de l'homme par l'homme signifie surtout pour Nietzsche que l'homme doit dominer l'homme.
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« absence de force.

Or, tel n'est pas nécessairement le cas.

Ainsi la croyance religieuse de Kierkegaard se donne comme une recherche douloureuse des chemins de l'intériorité.

Il y a là uneforme de tension existentielle qui interdit de poser la notion même deconsolation du faible.

Car la croyance est inséparable du drame de l'existencehumaine.

Croire, c'est chercher son salut dans la crainte et le tremblement.Certes, la croyance en Dieu permet d'espérer une éternité meilleure, maiscette croyance est une consolation dans la douleur, une consolationparadoxale : la foi est sans assurance, sans sécurité intellectuelle ; elledésigne une croyance en vertu de l'absurde : tel est le chemin de la foi,chemin difficile, déchiré, à mille lieues de tout repos.

La croyance religieuse sevit à l'école de la souffrance et n'est donc pas une consolation pour le sujetdépourvu de force et de maîtrise spirituelles. TransitionNéanmoins, il n'est pas de croyance sans un bénéfice psychologique qui luisoit lié.

Croire, c'est accepter une idée ayant, pour nous, un impactpsychique.

Il faut donc poursuivre notre analyse.

Si la croyance est douleur,qu'apporte-t-elle néanmoins ? B.

La croyance religieuse comme consolation historique et sociale Même risquée et forgée à l'école de la souffrance, la croyance religieuse peut êtreune consolation pour le faible, dépourvu de pouvoir social ou de maîtrisespirituelle.Car la religion offre bel et bien une compensation idéale : le faible, dépourvu de la maîtrise de sa conduite, ne peut-illire dans l'image du paradis, cet au-delà imaginaire, la figure renversée de ce qu'il ne possède pas ? Ici, le faible sedéfinit comme un être dépossédé socialement ou historiquement.

Or le futur religieux offre une image mystiqueréconfortante.Dans la croyance religieuse, ce que nous trouvons alors, ce sont les impuissances naturelles et sociales de l'homme,impuissances que le faible compense idéalement.

Dans les représentations habituelles de Dieu et du paradis, ne lit-on pas en filigrane le destin des hommes asservis, leurs rêves et leurs projections dans un au-delà imaginaire ? Dieuest la réalisation fantastique de l'être humain, parce que celui-ci ne possède pas de vraie réalité.

Ainsi la religionapparaît-elle, nous dit Marx, comme le monde à l'envers.

Dans la religion, l'homme trouve le reflet de lui-même, maisinversé, avec ses rêves, ses espérances, ses illusions.

Le paradis est la conscience inversée de notre monde.

« [Lareligion] est la réalisation fantastique de l'être humain, parce que l'être humain ne possède pas de vraie réalité.

Ladétresse religieuse est, pour une part, l'expression de la détresse réelle, et pour une autre, la protestation contre ladétresse réelle.

La religion est le soupir de la créature opprimée, l'âme d'un monde sans coeur, comme elle estl'esprit de conditions sociales d'où l'esprit est exclu.

Elle est l'opium du peuple [...] La religion n'est que le soleilillusoire qui gravite autour de l'homme tant que l'homme ne gravite pas autour de lui-même.

» (Marx, Critique de laphilosophie du droit de Hegel) Marx (1818-1883) reconnaît, avec Feuerbach, que la critique de la religion estle point de départ de toute critique, mais il reproche à ce dernier saconception abstraite de l'homme.

Feuerbach, en affirmant que l'homme estraison, volonté, bonté manque la réalité de l'homme concret.

L'homme n'estpas « une essence abstraite, blottie hors du monde », il doit être conçu dansson existence réelle, dans « le monde de l'homme », « l'Etat », « la société »: « Feuerbach résout l'essence religieuse en essence humaine.

Mais l'essencede l'homme n'est pas une abstraction inhérente à l'individu isolé.

Dans saréalité, elle est l'ensemble des rapports sociaux » («Thèse VI sur Feuerbach»).C'est pourquoi Feuerbach ne voit pas que l'esprit religieux « est lui-même unproduit social ».

Jugeant que l'Allemagne de son époque est incapable des'engager dans une voie révolutionnaire, et qu'elle compense cetteimpuissance politique sur le mode fantasmatique de l'idéologie et, enparticulier, celle de la philosophie spéculative hégélienne, Marx décide decritiquer la philosophie hégélienne du droit et de l'Etat.

Il écrit un article dansles « Annales franco-allemandes » sous le titre « Critique de la philosophie dudroit de Hegel » (traduit en français aux Editions sociales).

Les premièrespages traitent de la religion.

On y trouve la fameuse expression: «Elle estl'opium du peuple », expression à laquelle on a fait dire n'importe quoi et qu'ilconvient de restituer dans son contexte.« La détresse religieuse est, pour une part, l'expression de la détresse réelle et, pour une autre, la protestation contre la détresse réelle.

La religion est le soupir de la créature opprimée, l'âmed'un monde sans cœur, comme elle est l'esprit de conditions sociales d'où l'esprit est exclu.

Elle est l'opium dupeuple.

»Ce n'est pas pour pouvoir se représenter sa propre essence que l'homme la projette, à l'extérieur de lui-même, dansle divin.

Cette interprétation feuerbachienne de l'aliénation reste marquée par l'idéalisme hégélien.

C'est le mondeconcret de l'homme réel qui produit l'aliénation religieuse.

La religion est « la conscience inversée du monde », parceque « le monde de l'homme », « la société », « l'Etat » sont eux-mêmes « un monde à l'envers ».

Si la religion est «. »

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