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La religion peut-elle fonder la morale ?

Publié le 16/03/2004

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religion

En revanche, la morale paraît plus affaire individuelle. ·                     Enfin, comme le remarque Durkheim  la religion est un "système solidaire de croyances et de pratiques relatives à des choses sacrées, c'est-à-dire séparées, interdites, croyances et pratiques qui unissent  en une même communauté morale, appelée Eglise, tous ceux qui y adhèrent". (Les formes élémentaires de la vie religieuse chap. I). Elle n'est donc pas universelle puisqu'elle suppose une adhésion (ou foi) de la part de ceux qui s'y reconnaissent. Or la morale doit être universelle car le bien et le mal, si la morale a un sens, le sont.   Transition : le présupposé ici mis en oeuvre est celui d'une conception statique de la religion qui privilégie la lettre à l'esprit.   3. Néanmoins la religion peut être le point de départ de la morale.   ·                     Bergson Les deux sources de la morale et de la religion : la  religion statique et religion dynamique s'opposent comme l'institution sociale s'oppose à l'amour.

 

La morale nous fournit des principes d'actions et d'évaluations (le bien et le mal) et une morale est un système de tels principes. Néamoins, il faut s'interroger sur la provenance de ces principes : dans la mesure où les principes portent sur le devoir être (ce qu'il faut faire) et non sur l'être (ce qui est) ils ont un contenu qui dépasse le donné immanent, ils sont porteurs d'une altérité ou d'une transcendance (ces principes permettent à l'homme de "se dépasser"). Or, nous remarquons que la religion a proprement pour contenu une telle transcendance, car toute religion suppose un ordre supérieur (surnaturel), et suppose des pratiques et des croyances qui nous lient à cet ordre. On voit alors que la morale pourrait emprunter son contenu à la religion. Mais d'un autre côté, il y a non pas une religion (un donné de transcendance) mais des religions. Dès lors, c'est faire éclater la morale en des morales qui perdent du coup toute prétention à l'universalité, à moins de trouver ailleurs leur fondement (le fondement étant supposé établir l'essence d'une chose, donc sa validité universelle). Dès lors se pose la question de la religion universelle, seule susceptible d'être fondatrice. La question de savoir si la religion peut fonder la morale suppose donc, pour une part, de savoir si la religion peut être universelle. En outre, se demander si la religion peut fonder la morale ne suppose pas qu'elle le doive : car il reste à interroger, dans cette possibilité, la relative autonomie de la morale à l'égard de cette fondation.

 

  • I) La morale peut se passer d'un fondement religieux.

a) La science sociale peut fonder la morale. b) La morale est laïque en son essence. c) La morale rationnelle.

  • II) La morale ne peut pas se passer de la religion.

a) Une morale laïque est sans efficacité. b) L'intérêt du plus grand nombre est problématique. c) La morale doit être fondée sur le sentiment mais sur le transcendant.

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religion

« La morale nous fournit des principes d'actions et d'évaluations (le bien et le mal) et une morale est un système detels principes.

Néamoins, il faut s'interroger sur la provenance de ces principes : dans la mesure où les principesportent sur le devoir être (ce qu'il faut faire) et non sur l'être (ce qui est) ils ont un contenu qui dépasse le donnéimmanent, ils sont porteurs d'une altérité ou d'une transcendance (ces principes permettent à l'homme de "sedépasser").

Or, nous remarquons que la religion a proprement pour contenu une telle transcendance, car toutereligion suppose un ordre supérieur (surnaturel), et suppose des pratiques et des croyances qui nous lient à cetordre.

On voit alors que la morale pourrait emprunter son contenu à la religion.

Mais d'un autre côté, il y a non pasune religion (un donné de transcendance) mais des religions.

Dès lors, c'est faire éclater la morale en des morales qui perdent du coup toute prétention à l'universalité, à moins de trouver ailleurs leur fondement (le fondement étantsupposé établir l'essence d'une chose, donc sa validité universelle).

Dès lors se pose la question de la religionuniverselle, seule susceptible d'être fondatrice.

La question de savoir si la religion peut fonder la morale supposedonc, pour une part, de savoir si la religion peut être universelle.

En outre, se demander si la religion peut fonder lamorale ne suppose pas qu'elle le doive : car il reste à interroger, dans cette possibilité, la relative autonomie de lamorale à l'égard de cette fondation. 1.

La religion paraît fonder morale car : · Si la morale s'entend au sens des moeurs et des coutumes qui guident la vie en commun, alors la religion est essentielle comme le remarque Platon dans Les Lois .

Il soutient en effet que la cité parfaite recherche à ce conformer à l'ordre divin.

Le Livre X consacré aux lois sur l'impiété montre le rôle politique dela religion donc, le fondement religieux des moeurs.

Il n'y a pas d'ordre juste possible si on ne croit pas àl'existence de dieux.

Le comportement moral supposerait de croire également en l'immortalité de l'âme(récompense et châtiment). · En un autre sens, on peut soutenir que la morale est fondée par la religion au sens où les lois morales, tout comme la religion, ne sont pas des lois indiquant une connaissance du bien et du mal, mais desobligations.

Spinoza Traité théologico-politique : la morale permet de faire en sorte que les êtres qui n'ont pas la connaissance vraie se comporte néanmoins de manière conforme à ce qu'il faut pour l'homme.

Elles'adresse donc à l'ignorant mais non au sage qui, comprenant la nature des choses, n'en a pas besoin pourse guider.

La loi morale énonce un devoir, elle ne demande pour effet que l'obéissance, et ne nous fait rien connaître.

Une telle loi morale se fonde bien ici dans la religion au sens où elle renvoie chez Spinoza à la loichrétienne (qui bien comprise, peut être point de départ de la connaissance) et à la loi de Moïse (les 10commandement : pour ceux qui ne peuvent accéder à la connaissance).

La morale (ensemble desobligations), ainsi fondée sur la religion (la tradition) a donc une certaine validité à défaut d'avoir unecertaine vérité.

Elle assure la salut aux ignorants.

Il ne faut y voir qu'un caractère propédeutique etprovisoire : il ne faut pas confondre connaissance et obéissance, loi et vérité. Transition : mais cela suppose que la morale ne soit comprise que comme moeurs. 2.

Mais il y a une irréductibilité de la morale à la religion : · La religion considère les actions de façon extérieure, exemple des dix commandements.

Or la morale considère la qualité de l'intention de l'action plus que la matière de l'acte.

La religion se rapproche ainsi plutôtdu droit (ce qu'on a le droit de faire ou non). · Elle repose souvent sur l'autorité (de livres : la Bible, le Coran ou du clergé : le pape, le patriarche) et le pouvoir extérieur (la contrainte : la messe dominicale, le jeûne etc.), alors que la morale repose sur laconscience morale individuelle. · La religion est éminément sociale.

Bergson : « La religion achève de combler...l'intervalle...entre un commandement de la société et une loi de la nature » en ce sens que la religion permet de rendre lecommandement tout aussi obligatoire, en tant que divin, que si c'était la loi de la gravitation Les deux sources de la morale et de la religion p.

6.

En revanche, la morale paraît plus affaire individuelle. · Enfin, comme le remarque Durkheim la religion est un "système solidaire de croyances et de pratiques relatives à des choses sacrées, c'est-à-dire séparées, interdites, croyances et pratiques quiunissent en une même communauté morale, appelée Eglise, tous ceux qui y adhèrent".

( Les formes élémentaires de la vie religieuse chap.

I).

Elle n'est donc pas universelle puisqu'elle suppose une adhésion (ou foi) de la part de ceux qui s'y reconnaissent.

Or la morale doit être universelle car le bien et le mal, si lamorale a un sens, le sont. Transition : le présupposé ici mis en oeuvre est celui d'une conception statique de la religion qui privilégie la lettre à l'esprit.. »

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