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Religion et société

Publié le 27/02/2004

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religion
La première « sans temples, sans autels, sans rites, bornée au culte purement intérieur duDieu suprême et aux devoirs éternels de la morale », Rousseau l'appelle « la pure et simple religion de l'Évangile », « le vrai théisme ». La deuxième « inscrite dans un seul pays, lui donne ses Dieux, ses patrons propres et tutélaires ; elle a ses dogmes, ses rites, son culte extérieur prescrit par des lois ». Telles furent les religions des premiers peuples, en particulier ceux de la Cité grecque classique. La troisième donne aux hommes « deux législations, deux chefs, deux patries, les soumet à des devoirs contradictoires et les empêche de pouvoir être à la fois dévots et citoyens ». Tel est le « christianisme romain », la « religion du prêtre », le christianisme qui s'est réalisé dans l'histoire.A considérer politiquement ces trois sortes de religion, elles ont, dit Rousseau, toutes leurs défauts. La troisième, en opposant dans l'homme le citoyen au croyant, rompt l'unité sociale. En établissant sur la terre un royaume spirituel, Jésus, « séparant le système théologique du système politique, fit que l'Etat cessa d'être un ». La deuxième est mauvaise car, « fondée sur l'erreur et le mensonge, elle trompe les hommes, les rend crédules, superstitieux, et noie le vrai culte de la Divinité dans un vain cérémonial ». De plus elle peut rendre le peuple « sanguinaire et intolérant », de telle sorte « qu'il ne respire que meurtre et massacre, et croit faire une action sainte en tuant quiconque n'admet pas de Dieux ».

religion

« Considérant la religion du point de vue de la société, Rousseau distingue dansle « Contrat social » trois sortes de religion.

La première « sans temples, sansautels, sans rites, bornée au culte purement intérieur duDieu suprême et aux devoirs éternels de la morale », Rousseau l'appelle « lapure et simple religion de l'Évangile », « le vrai théisme ».

La deuxième «inscrite dans un seul pays, lui donne ses Dieux, ses patrons propres ettutélaires ; elle a ses dogmes, ses rites, son culte extérieur prescrit par deslois ».

Telles furent les religions des premiers peuples, en particulier ceux de laCité grecque classique.

La troisième donne aux hommes « deux législations,deux chefs, deux patries, les soumet à des devoirs contradictoires et lesempêche de pouvoir être à la fois dévots et citoyens ».

Tel est le «christianisme romain », la « religion du prêtre », le christianisme qui s'estréalisé dans l'histoire.A considérer politiquement ces trois sortes de religion, elles ont, dit Rousseau,toutes leurs défauts.

La troisième, en opposant dans l'homme le citoyen aucroyant, rompt l'unité sociale.

En établissant sur la terre un royaume spirituel,Jésus, « séparant le système théologique du système politique, fit que l'Etatcessa d'être un ».

La deuxième est mauvaise car, « fondée sur l'erreur et lemensonge, elle trompe les hommes, les rend crédules, superstitieux, et noie levrai culte de la Divinité dans un vain cérémonial ».

De plus elle peut rendre lepeuple « sanguinaire et intolérant », de telle sorte « qu'il ne respire quemeurtre et massacre, et croit faire une action sainte en tuant quiconque n'admet pas de Dieux ».

Reste donc le « vrai christianisme », celui de l'Évangile.

Or si cette religion n'a nulle relationparticulière avec le « corps politique », il n'en demeure pas moins que « loin d'attacher les coeurs des citoyens àl'Etat, elle les en détache comme de toutes les choses de la terre ».

Rousseau affirme ne rien connaître « de pluscontraire à l'esprit social ».

Une telle religion tend à détruire tout lien social.

En effet, en détachant les hommes detout ce qui est terrestre, elle rend inutiles les sociétés particulières, les sociétés civiles et politiques, les magistrats,les lois...

Sans passions humaines, le lien civil « perd à l'instant tout son ressort » : « Plus d'émulation, plus degloire, plus d'ardeur pour les préférences.

L'intérêt particulier est détruit ; et faute d'un soutien convenable l'étatpolitique tombe en langueur ».

Autrement dit, des hommes sans désirs, sans ambitions perdraient tout esprit civique.Comme le dit Rousseau : « une société de vrais chrétiens ne serait plus une société d'hommes ».

Le vice «destructeur » du christianisme idéal résiderait donc « dans sa perfection même ».

Ainsi, si le christianisme romain, enréunissant les chrétiens au sein d'une Église, crée une société civile, la vrai christianisme, celui de l'Évangile, mêmesans Église, est, quant à lui, bien plus dangereux, car, en arrachant les hommes aux préoccupations de ce monde, ildétruit tout lien social. B) De la nécessité d'une religion civile. Pour Rousseau, le lien social doit être fondé sur un « contrat ».

Seules des conventions sont susceptibles de lier leshommes et de faire naître la société.

Mais on peut objecter à Rousseau que tout contrat présuppose, pour sonétablissement, une société et ne peut donc servir à la fonder.Rousseau lui-même semble l'admettre lorsqu'il affirme : « Pour qu'un peuple naissant pût goûter les saines maximesde la politique et suivre les règles fondamentales de la raison d'Etat, il faudrait que l'effet pût devenir cause, quel'esprit social, qui doit être l'ouvrage de l'institution, présidât à l'institution même ; et que les hommes fussent avantles lois ce qu'ils doivent venir par elles.

» (livre II, chapitre VII).C'est donc une nécessité que le législateur recoure « à une autorité d'un autre ordre, qui puisse entraîner sansviolence et persuader sans convaincre ».

Cet autre ordre, distinct de la contrainte et de la raison, c'est celui dessentiments religieux.

Ainsi Rousseau reconnaît que, dans l'origine de la société, la religion peut servir d'instrument àla politique.

Toutes les religions sont bonnes pour autant qu'elles écoutent ou favorisent ce sentiment de sociabiliténécessaire au lien social.

Elles deviennent mauvaises dès qu'elles engendrent la division, édictent des élections oudes rejets et instituent des intermédiaires comme les prêtres ou les prophètes entre Dieu et les hommes.Le lien social ne saurait donc reposer entièrement sur un contrat, il lui faut e plus un fondement religieux.Aussi Rousseau propose-t-il une « religion civile ».

Les dogmes en sont forts simples : « existence de la divinité,bonheur des justes, châtiment, sainteté du contrat social et des lois ».

La société est pour Rousseaufondamentalement morale, elle est même un ordre sacré.

Il y a donc la nécessité d' « une profession de foi purementcivile dont il appartient au souverain de fixer les articles, non pas précisément comme dogmes de religion, maiscomme sentiments de sociabilité, sans lesquels il est impossible d'être bon citoyen ni sujet fidèle.

» (livre IV,chapitre VIII).. »

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