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La religion est-elle superstition?

Publié le 11/04/2005

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religion
Kant explique que le devoir doit répondre à cette maxime : « Agis uniquement d'après la maxime qui fait que tu peux vouloir en même temps qu'elle devienne une loi universelle. » (cf. Fondements de la métaphysique des moeurs, deuxième section.) Comme ce devoir est tiré de la raison et non de Dieu, il semble qu'il écarte la piété de toute problématique sur la justice. Mais ce serait oublier l'importance de la question du bonheur dans la vie d'un homme qui, comme l'écrit Kant dans La Religion dans les limites de la simple raison : « rend impossible que la raison demeure indifférente à la manière dont il faut répondre à la question : "Que peut-il résulter de ce 'bien agir' qui est nôtre ?" » b) La piété semble donc chez Kant ce qui garantit l'espoir. En effet, le fait de se conformer au devoir tel qu'il nous est donné dans la raison ne nous assure absolument pas que nous serons heureux. Pour que ce devoir ait un sens réel, il faut qu'une intelligence supérieure, un législateur moral tout-puissant (en l'occurrence, Dieu) garantisse notre accès au bonheur après la vie. La piété consiste alors dans l'espoir que notre subordination aux principes de la morale soit récompensée après notre mort, faute de quoi le sens du devoir resterait une pure tragédie. c) Nous pourrions alors considérer que la religion consiste en une croyance en un Dieu qui justifie l'existence de notre sens du devoir et de nos efforts vers la justice.
Analyse du sujet :
-          Le sujet pose un premier problème dans sa formulation : en posant la question « La religion n'est-elle que superstition ? « le sujet nous invite à penser que la religion a peut-être quelque chose de plus que la superstition, mais qu'elle l'est toujours un peu.
-          Il ne faudra donc pas manquer de se demander si la religion est une forme particulière de superstition à laquelle on ajoute diverses autres qualités, ou si la religion est quelque chose de différent de la superstition.
-          Si l'on considère que religion et superstition sont deux choses différentes, il reste à définir ce qui les distingue.
-          On notera par exemple que la plupart des religions comportent des commandements généraux sur la manière de se comporter, alors que les superstitions peuvent n'avoir aucune portée morale.
-          La religion semble donc plus souvent nous indiquer les actes à accomplir pour parvenir au bien en soi, alors que la superstition ne nous indique que des moyens d'éviter des souffrances ou d'obtenir des satisfactions.
Problématisation :
Poser que la religion serait avant toute chose superstition, c'est déjà partir d'un postulat problématique. Si nous sommes ordinairement tentés de voir la religion comme une forme plus élaborée de superstition, il n'est pas assuré qu'il en soit ainsi. La religion pourrait parfaitement être quelque chose de très différent de la superstition. Le sujet pose problème : n'y a-t-il pas lieu d'opposer superstition et religion ? Qu'est-ce qui nous permet de distinguer l'une de l'autre ?
 

religion

« c) Considérant que toutes les actions pieuses ont en commun d'être justes, Platon va donc définir la piété enfaisant dire à Socrate que la piété est une partie du juste.

Pour notre dissertation, cela nous amène à considérerque la religion concerne elle aussi une partie du juste, alors que la superstition ne se soucie pas de justice, maisuniquement de ce qui arrange celui qui est superstitieux.

La religion constitue donc un mouvement spirituel portévers la justice, alors que la superstition peut parfaitement se complaire dans l'injustice.

Transition : Cette conception de la piété n'est cependant pas satisfaisante et n'explicite pas assez le rapport de la piété à la justice.

Car qu'est-ce réellement que de dire d'une chose qu'elle est « une partie du juste » ? 3.

La piété est ce qui soutient la justice trouvée dans le sens du devoir.

a) Avec Kant la justice passe par le sens du devoir.

Le devoir se manifestesous la forme de ce qu'il appelle un « impératif catégorique ».

Ceci est unesorte de loi infrangible résidant en notre raison, et qui stipule que telle actiondoit être faite, bien que nous conservions la liberté de l'accomplir ou non.Kant explique que le devoir doit répondre à cette maxime : « Agis uniquement d'après la maxime qui fait que tu peux vouloir en même temps qu'elledevienne une loi universelle .

» (cf.

Fondements de la métaphysique des moeurs , deuxième section.) Comme ce devoir est tiré de la raison et non de Dieu, il semble qu'il écarte la piété de toute problématique sur la justice.

Maisce serait oublier l'importance de la question du bonheur dans la vie d'unhomme qui, comme l'écrit Kant dans La Religion dans les limites de la simple raison : « rend impossible que la raison demeure indifférente à la manière dont il faut répondre à la question : "Que peut-il résulter de ce ‘bien agir' qui estnôtre ?" »b) La piété semble donc chez Kant ce qui garantit l'espoir.

En effet, le fait dese conformer au devoir tel qu'il nous est donné dans la raison ne nous assureabsolument pas que nous serons heureux.

Pour que ce devoir ait un sens réel,il faut qu'une intelligence supérieure, un législateur moral tout-puissant (enl'occurrence, Dieu) garantisse notre accès au bonheur après la vie.

La piétéconsiste alors dans l'espoir que notre subordination aux principes de la moralesoit récompensée après notre mort, faute de quoi le sens du devoir resteraitune pure tragédie. c) Nous pourrions alors considérer que la religion consiste en une croyance en un Dieu qui justifie l'existence denotre sens du devoir et de nos efforts vers la justice.

Elle serait alors le fait d'une Eglise qui garantirait la conversiondes hommes.

Cette conversion ne consisterait pas seulement en une idolâtrie d'icônes saintes, mais en une foipieuse qui accorderait l'espoir d'une récompense dans un autre monde avec notre sentiment de la justice.

Ainsi queKant l'écrit dans La Religion dans les limites de la simple raison , la religion doit contribuer « à l'accomplissement de tous les devoirs humains en tant que commandements divins ».

La superstition, quant à elle, ne serait quel'ensemble des croyances qui empêcherait la religion de rendre les hommes meilleurs et les maintiendrait dans lacrainte et l'injustice.

Conclusion : Nous avons commencé par distinguer la religion et la superstition en montrant que la première procédait d'une piétévéritable quand la seconde relevait d'une fausse piété.

Cela nous a amené à nous interroger sur ce qu'est la piétévéritable, et nous avons pu la définir avec Platon comme « une partie du juste.

» Cela étant, il nous a éténécessaire de préciser la définition, ce qui nous a amené avec Kant à définir la religion comme une institutionpermettant la conversion, c'est-à-dire une Eglise appuyant notre sens du devoir de l'espoir d'une récompense.Tout cela pris en considération, nous pouvons nous demander s'il est réaliste d'espérer une religion sanssuperstition, car la faiblesse des hommes étant immense, ne seront-ils pas toujours condamnés à errer de l'une àl'autre ?. »

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