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Les religions sont-elles vouées à disparaître ?

Publié le 14/11/2005

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Sans aucun doute l'homme alors se trouvera dans une situation difficile ; il sera contraint de s'avouer toute sa détresse, sa petitesse dans l'ensemble de l'univers. Il ne sera plus le centre de la création, l'objet des tendres soins d'une providence bénévole. Il se trouvera dans la même situation qu'un enfant qui a quitté la maison paternelle, où il se sentait si bien et où il avait chaud. Mais le stade de l'infantilisme n'est-il pas destiné à être dépassé ? L'homme ne peut pas éternellement demeurer un enfant, il lui faut enfin s'aventurer dans l'univers hostile. On peut appeler cela "l'éducation en vue de la réalité " ; ai-je besoin de vous dire que mon unique dessein, en écrivant cette étude, est d'attirer l'attention sur la nécessité qui s'impose de réaliser ce progrès ? Freud     Notre sérénité. - Le plus grand des événements récents - la "mort de Dieu", le fait, autrement dit, que la foi dans le Dieu chrétien a été dépouillée de sa plausibilité - commence déjà à jeter ses premières ombres sur l'Europe. Peu de gens, il est vrai, ont la vue assez bonne, la suspicion assez avertie pour percevoir un tel spectacle; du moins semble-t-il à ceux-ci qu'un Soleil vient de se coucher, qu'une ancienne et profonde confiance est devenue doute : notre vieux monde leur paraît fatalement tous les jours plus crépusculaire, plus soupçonneux, plus étranger, plus périmé. Mais, d'une façon générale, on peut dire que l'événement est beaucoup trop grand, trop lointain, trop en dehors des conceptions de la foule pour qu'on ait le droit de considérer que la nouvelle de ce fait - je dis simplement la nouvelle -, soit parvenue aux esprits; pour qu'on ait le droit de penser à plus forte raison, que beaucoup de gens se rendent déjà un compte précis de ce qui a eu lieu et de tout ce qui va s'effondrer maintenant que se trouve minée cette foi qui était la base, l'appui, le sol nourricier de tant de choses : toute la morale européenne entre autres détails.

« commun : elles supposent une classification des choses, réelles ou idéales, que se représentent les hommes, endeux classes, en deux genres opposés, désignés généralement par deux termes distincts que traduisent assez bienles mots de profane et de sacré.

La division du monde en deux domaines comprenant, l'un tout ce qui est sacré,l'autre tout ce qui est profane, tel est le trait distinctif de la pensée religieuse.

(...) Les croyances proprementreligieuses sont toujours communes à une collectivité déterminée qui fait profession d'y adhérer et de pratiquer lesrites qui en sont solidaires.

Elles ne sont pas seulement admises à titre individuel par tous les membres de cettecollectivité ; mais elles sont la chose du groupe et elles en font l'unité.

Les individus qui la composent se sententliés les uns aux autres, par cela seul qu'ils ont une foi commune.

Une société dont les membres sont unis parcequ'ils se représentent de la même manière le monde sacré et ses rapports avec le monde profane, et parce qu'ilstraduisent cette représentation commune dans des pratiques identiques, c'est ce qu'on appelle une Église.

(...)Nous arrivons donc à la définition suivante : une religion est un système solidaire de croyances et de pratiquesrelatives à des choses sacrées, c'est-à-dire séparées, interdites, croyances et pratiques qui unissent en unemême communauté morale, appelée Église, tous ceux qui y adhèrent.

Le second élément qui prend place dansnotre définition n'est pas moins essentiel que le premier ; car, en montrant que l'idée de religion est inséparable del'idée d'Église, il fait pressentir que la religion doit être une chose éminemment collective.

DURKHEIM, Émile, LesFormes élémentaires de la vie religieuse : le système totémique en Australie. 2) La philosophie a en cela confronté la religion à la rationalité.

La religion donne l'illusion de connaître des objets qui dépassentpourtant les possibilités de notre entendement.

En cela, elles doivent être dépassées par une critique rationnelle. Je ne saurais donc admettre Dieu, la liberté et l'immortalité selon le besoin qu'en a ma raison dans son usagepratique nécessaire, sans repousser en même temps les prétentions de la raison pure à des vues transcendantes,car, pour atteindre à ces vues, il lui faut se servir de principes qui ne s'étendent en réalité qu'à des objets del'expérience possible et qui, si on les applique à une chose qui ne peut être objet d'une expérience, la transformentréellement et toujours en phénomène, et déclarent ainsi impossible toute extension pratique de la raison pure.

J'aidonc dû supprimer le savoir pour lui substituer la croyance.

Le dogmatisme de la métaphysique, ce préjugé quiconsiste à vouloir avancer dans cette science sans commencer par une critique de la raison pure, voilà la véritablesource de toute cette incrédulité qui s'oppose à la morale, et qui elle-même est toujours très dogmatique.KANT Les dogmes religieux semblent trouver leur justification dans l'oppression du peuple.

Les religions sontgénératrices d'illusions qui endorment la conscience critique de l'homme. Chaque homme sent, en quelque façon, la vérité de la religion au dedans de son propre coeur, et c'est laconscience de sa faiblesse et de sa misère, plutôt qu'aucun raisonnement, qui le porte à chercher protection encet Être, dont il dépend ainsi que toute la nature.

Il y a tant d'inquiétude et tant d'ennui jusque dans les meilleuresscènes de la vie, que le futur reste toujours l'objet de tous nos espoirs et de toutes nos craintes.

Nous ne cessonsde regarder en avant, et de nous efforcer, par les prières, l'adoration et le sacrifice, d'apaiser ces puissancesinconnues, que nous trouvons, par expérience, si capables de nous affliger et de nous opprimer.

Misérablescréatures que nous sommes ! Quelle ressource pour nous, au milieu des innombrables maux de la vie, si la religionne nous offrait quelques méthodes d'expiation, et n'apaisait ces terreurs dont nous sommes sans cesse agités ettourmentés.

David HUME Le fondement de la critique irréligieuse est: c'est l'homme qui fait la religion, ce n'est pas la religion qui faitl'homme.

Certes, la religion est la conscience de soi et le sentiment de soi qu'a l'homme qui ne s'est pas encoretrouvé lui-même, ou bien s'est déjà reperdu.

Mais l'homme, ce n'est pas un être abstrait blotti quelque part horsdu monde.

L'homme, c'est le monde de l'homme, l'État, la société.

Cet État, cette société produisent la religion,conscience inversée du monde, parce qu'ils sont eux-mêmes un monde à l'envers.

La religion est la théoriegénérale de ce monde, sa somme encyclopédique, sa logique sous forme populaire, son point d'honneurspiritualiste, son enthousiasme, sa sanction morale, son complément solennel, sa consolation et sa justificationuniverselles.

Elle est la réalisation fantastique de l'être humain, parce que l'être humain ne possède pas de vraieréalité.

Lutter contre la religion c'est donc indirectement lutter contre ce monde-là , dont la religion est l'arômespirituel.

La détresse religieuse est, pour une part, l'expression de la détresse réelle et, pour une autre, laprotestation contre la détresse réelle.

La religion est le soupir de la créature opprimée, l'à¢me d'un monde sanscoeur, comme elle est l'esprit de conditions sociales d'où l'esprit est exclu.

Elle est l'opium du peuple.

L'abolition dela religion en tant que bonheur illusoire du peuple est l'exigence que formule son bonheur réel.

Exiger qu'il renonceaux illusions sur sa situation c'est exiger qu'il renonce à une situation qui a besoin d'illusions.

La critique de lareligion est donc en germe la critique de cette vallée de larmes dont la religion est l'auréole.

Karl Heinrich MARX(1818-1883) Les grandeurs et les misères de l'homme sont tellement visibles, qu'il faut nécessairement que la véritablereligion nous enseigne et qu'il y a quelque grand principe de grandeur en l'homme, et qu'il y a un grand principe demisère.

Il faut donc qu'elle nous rende raison de ces étonnantes contrariétés.

Il faut que, pour rendre l'homme. »

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