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REMÈDES AUX PASSIONS

Publié le 16/03/2011

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     A) La connaissance (Spinoza)

   La passion est subie, car l'homme, dans la passion, reçoit les effets de la nature. L'homme n'est pas libre, mais il existe une sorte de remède, de salut lié à l'usage de la pensée, à la connaissance. On peut se délivrer, non en chassant les passions, mais en les transformant en objets de connaissance.    Cette philosophie repose sur la négation de la liberté. « Il est impossible que l'homme ne soit pas une partie de la nature et, en tant que tel, il suit l'ordre commun et lui obéit. «

« B) L'action Il faudrait ici invoquer Descartes qui croit à l'existence d'une volonté libre : on pourra lutter contre la passion par lagénérosité, maîtrise du corps. Alain dit que l'habitude donne la maîtrise du corps : on se prémunit contre l'affectivité, on trouve le salut parl'action.

Il montre que les comportements sociaux endiguent les passions; aussi fait-il l'éloge de la politesse, descérémonies, des cultes qui sont un obstacle au déferlement de la passion incontrôlée.

Il faut aimer la douceur quifinit par devenir naturelle : les courbettes et les sourires ne sont pas seulement de l'hypocrisie sociale; le secret dusavoir-vivre, c'est de ne rien penser durant l'accomplissement des rites de politesse : il faut tuer la pensée sous laformule stéréotypée et l'insignifiance délibérée des propos mondains; le visage insignifiant est un masque, car touteexpression est agression.

C'est pourquoi la politesse est au fond la même chez tous les peuples.

(Alain aime leparadoxe).

Le cérémonial varie, mais l'immobilité du visage est partout la même, la règle est de supprimer tous lesmouvements involontaires.

Dans le culte, dit-il, l'attitude de la prière supprimant les mouvements vifs, délivre lespoumons et le cœur; aussi le chapelet est-il la meilleure médecine mentale; il n'est point de paroles, dites selon lesrites, qui n'apportent de soulagement (Alain, Eléments de philosophie).

C) L'art Platon, comme les Tragiques grecs, conseille la transformation esthétique des passions.

Il faut faire fonctionner nospassions à vide afin d'arriver à les maîtriser; l'art est senti comme une purification (catharsis) à la fois délivrancepour l'auteur et élévation pour le spectateur l. D) Le sentiment A première vue, le sentiment, par opposition à la passion, est une affection que ratifie la volonté, dont il n'exclutpas la collaboration.

Il permet de joindre affectivité et liberté.

Le sentiment patriotique, par exemple, peut conduireà une décision réfléchie et vraiment volontaire.

Le vocabulaire courant fait très nettement la distinction entresentiment et passion. E) La générosité selon Descartes Elle comporte deux composantes qui se rejoignent en une idée unique : « C'est ce qui fait qu'un homme s'estime auplus haut point qu'il se peut légitimement estimer.

» Le généreux, tout comme le héros cornélien, ne tombe jamais dans l'humilité vicieuse.

Il est important de ne pas sesous-estimer.

Voici les deux composantes de la générosité : 1° « Il connaît qu'il n'y a rien qui véritablement lui appartiennent que cette libre disposition de ses volontés.

» Le généreux, dans l'estime qu'il se porte, — ou l'estimation qu'il fait de soi-même, — ne tient compte d'aucun autreélément que de sa volonté, affirmation de sa liberté : c'est l'homme qu'il estime en lui-même. 2° « Il sent en soi-même ferme et constante résolution d'en bien user.

» La générosité est le principe des sentiments les meilleurs.

Le généreux ne se pense pas comme un surhomme, et neméprise jamais les autres, puisqu'il pense que tout homme peut accéder à la générosité.

Le généreux est enclin à excuser plutôt qu'à blâmer, considérant que la faute est due à un manque d'informationplutôt qu'à une mauvaise volonté. Il ne se sent pas non plus inférieur à ceux qui ont plus de beauté, de richesse, ou même plus d'esprit que lui, car lecritère fondamental de la valeur humaine est la générosité.

Il saisit l'égalité foncière de tous les hommes, soulignéepar la première phrase du Discours de la Méthode : « Le bon sens est la chose du monde la mieux partagée...

Cen'est pas assez d'avoir l'esprit bon, mais le principal est de l'appliquer bien.

» Tous les hommes peuvent doncmanifester la même bonne volonté, puisque tous- ont la même aptitude au bon sens : l'égalité morale des hommesrepose sur cette virtualité. Les plus généreux peuvent en même temps être sans orgueil. 3° Les généreux, portés vers les grandes choses dont ils sont capables, sont courtois, affables, officieux enverschacun, puisqu'ils sont exempts de mépris.

La passion haineuse et destructrice ne peut se développer dans un espritgénéreux, qui demeure maître de toute velléité d'envie ou de jalousie, puisqu'il a le sentiment de valoir assez, et nes'abandonne pas à la passion de se procurer des choses qui ne dépendent pas de lui. Il ne cédera pas non plus à la peur ni à la colère, n'accordant jamais assez d'avantage à ses ennemis pour queceux-ci puissent l'offenser.

Enfin, la générosité exclut l'amour possessif.. »

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