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Respecter autrui, est-ce respecter sa différence ?

Publié le 27/02/2005

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-          Extériorité réciproque, soit entre objets de la même classe, soit entre objets différant par leur essence. (Aristote, Métaphysique, t. I, L.D, 9, 1018a) -          Caractéristique qui, à l'intérieur d'un être, fait de lui une réalité individuelle distincte et permet de la définir en justifiant le passage d'un terme plus large à un terme plus déterminé : du genre de l'espèce, de l'espèce à l'individu. -          Dans la pensée contemporaine, réhabilitant l'extériorité et le multiple contre l'identité et l'intériorité : non-indifférence de tout ce qui résiste au discours (désirs, énergies, pouvoirs créateurs, anarchiques, instants fondateurs, forces et volontés discontinues). Chez Nietzsche, elle correspond à la singularité créatrice, au refus des nivellements. (Considérations inactuelles, II)   ·         Angles d'analyse ® La question pose radicalement deux problèmes, qu'on peut tout à fait lier l'un à l'autre = dans un premier temps, c'est la question du respect d'autrui (à travers le prédicat de la différence) qui est mise à la question, mais c'est aussi et plus profondément la question de notre rapport à autrui en tant qu'un autre de moi-même, une personne extérieure à moi. Et qui dit extériorité, dit différences. Différences qui peuvent très bien se traduire concrètement : dans la culture, l'éducation, la religion, les divergences d'opinions. Autrui se pose à nous d'emblée comme différence en cela qu'il est perçu comme étant autre par différence à moi-même.

Angles d’analyse *  La question pose radicalement deux problèmes, qu’on peut tout à fait lier l’un à l’autre = dans un premier temps, c’est la question du respect d’autrui (à travers le prédicat de la différence) qui est mise à la question, mais c’est aussi et plus profondément la question de notre rapport à autrui en tant qu’un autre de moi-même, une personne extérieure à moi. Et qui dit extériorité, dit différences. Différences qui peuvent très bien se traduire concrètement : dans la culture, l’éducation, la religion, les divergences d’opinions. Autrui se pose à nous d’emblée comme différence en cela qu’il est perçu comme étant autre par différence à moi-même. *  L’analyse devra donc s’appuyer sur des exemples concrets qui prennent en compte les multiples figures de la différence que peut revêtir et revendiquer autrui. La question qui est posée ici nous amène a fortiori à étudier notre rapport à l’autre en se demandant s’il s’agit toujours d’un rapport de juge, c’est-à-dire d’évaluation qualitative d’autrui à travers l’analyse de ses différences. *  De ce point de vue la question paraît tout à fait légitime : le respect ne commence-t-il pas lorsqu’on respecte les différences d’autrui, c’est-à-dire lorsqu’on admet que l’autre se pose comme extérieur à moi tout en étant d’une dignité égale. La question du respect en tant qu’on l’analyse du point de vue de l’acceptation de ces différences, nous conduit à un rapport à autrui qui relèverait d’un jugement de valeur. *  Mais il faut bien se demander si l’acceptation des différences d’autrui suffit pour définir de manière essentielle ce qu’est le respect en tant que tel. C’est en cela qu’il conviendra de faire la distinction entre la tolérance et  le véritable respect.     Problématique               Respecter autrui revient-il exactement à accepter ses différences, c’est-à-dire à reconnaître à l’autre son caractère d’individualité et de singularité qui lui est propre ? Pour autant, peut-on, en droit, réduire le respect, distinct du sentiment de tolérance, à ce seul prédicat ? on comprend alors que c’est la définition du respect qui est ici proprement en jeu et sa caractérisation dans ce qu’il a de plus essentiel.

« Problématique Respecter autrui revient-il exactement à accepter ses différences, c'est-à-dire à reconnaître à l'autre soncaractère d'individualité et de singularité qui lui est propre ? Pour autant, peut-on, en droit, réduire le respect,distinct du sentiment de tolérance, à ce seul prédicat ? on comprend alors que c'est la définition du respect qui estici proprement en jeu et sa caractérisation dans ce qu'il a de plus essentiel.

Plan I- Le respect d'autrui passe par l'acceptation de ces différences * Autrui est celui qui m'oblige au respect.

Car au-delà de la sympathie et du partage, comme au-delàde toute lutte pour la reconnaissance, il est à distance, parce qu'autre que moi.

Le respect naît doncde la distance irréductible qui existe entre moi et autrui, c'est-à-dire dans la conscience del'irréductibilité de nos différences.

C'est donc sur le fond d'une différence essentielle, qui fait qu'autruin'est pas moi que semble se découvrir le sens du respect. * Le respect que je dois à autrui pose la limite qui m'en sépare, il transcende aussi bien l'amour, comme désir de fusion, caractéristique du « Nous », que l'indifférence, comme mise à distance desautres, caractéristique du « On », où se dissout toute différence, dans une équivalence abstraite. * On comprend dès lors que le respect d'autrui passe, de manière presque originaire, par l'acceptation de sa différence fondamentale.

On peut alors prendre l'exemple du barbare : ladéfinition même du barbare montre qu'on n'accepte pas la différence d'autrui (différence émanantsouvent d'un jugement sur les mœurs et les usages d'une culture autre), on refuse de le considérercomme un autre moi, un alter ego, pour ne voir en lui que l'extérieur à soi, le non-humain.

Or, etMontaigne (Essais, ch.

« des cannibales ») le montre, c'est celui qui juge autrui de barbare qui estlui-même barbare, car niant à l'autre son humanité, il nie la sienne rétroactivement.

On comprendalors à quel point, à travers cet exemple extrême, que le respect de l'autre passe d'abord et avanttout dans la reconnaissance d'une part (la conscience) et l'acceptation de sa différence. * Refuser d'accepter la différence d'autrui revient en réalité à nier ce qu'il y a en lui d'individualité etde particularité.

Autrement dit c'est refuser de lui accorder le statut d'un autre que moi, c'est nierqu'il soit autrui.

Respecter les différences de cultures comme les divergences d'opinion, c'est doncaccepter de reconnaître autrui en tant que tel, à savoir un individu autonome, différent de moi etnon pas inférieur.

La différence ne doit pas en effet être compris sur une distinction de degré quiferait que je pourrais juger de la valeur de l'autre par analyse de ses différences.

Accepter ladifférence d'autrui c'est, au contraire, s'écarter d'un jugement de valeur irrespectueux en ce sensqu'il nous ferait voir le monde que sous nos propres critérium ; ce serait se poser d'emblée commesupérieur à autrui, ce qui est tout l'inverse du respect que l'on doit à autrui. II- Irréductibilité de la spécificité du respect de l'autre à la seule acceptation de ses différences * On voit jusqu'ici qu'autrui a été défini essentiellement par son caractère de différence par rapportà moi.

Pourtant, autrui n'est pas seulement cette autre (sinon il est le barbare, le sauvage, l'animal),il est c'est autre que moi, cet alter ego.

Je lui reconnais donc un point commun essentiel qui semblecelui de l'humanité. * On pourrait donc se demander, plus précisément, si respecter autrui ne réside pas plutôt du côté de cette identification de moi et d'autrui, plutôt que sur la différence qui existe entre les deux.

Jerespecte en effet autrui en tant qu'il appartient, par-delà ses différences qui relèvent de lacontingence historique comme géographique, à l'humanité tout entière.

Je respecte en autrui ce qu'ily a de commun à l'humanité. * On peut ici reprendre la formule kantienne, à savoir de poser l'autre comme une fin et jamais seulement comme un moyen, pour donner son sens plein au sentiment moral du respect. Le devoir est une loi de la raison.. »

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