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Respecter la nature, est-ce renoncer à la transformer ?

Publié le 20/01/2004

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Lorsque Michel Serres fait valoir que, dans le monde contemporain, les sciences sont liées à l'industrie et au pouvoir, et que ce dernier se définit de plus en plus comme « thanatocratique «, on peut admettre que sa remarque vaut désormais autant pour les sciences humaines que pour les autres.

C - RESPECTER L'ENVIRONNEMENT... DE L'HOMME

- Mais est-ce bien la nature que nous respectons ? Y a-t-il un être qui s'appelle la nature ? Un homme, ça existe, mais la nature ? Ce terme, vague, désigne (nous l'avons vu) tout ce qui n'est pas produit par l'Homme. Quel lien y a-t-il entre les marées, un pomme qui tombe, la lune tournant autour de la terre ? Une loi naturelle, la loi de la gravitation universelle, mais cette loi a été découverte par un homme, Newton, et la nature qui n'existe pas si l'on parle rigoureusement, ne sait pas qu'elle existe. Les objets naturels n'ont en effet aucune conscience. C'est donc une loi humaine plus que naturelle !- Ainsi l'Homme respecte-t-il des lois qu'il a inventées en observant les phénomènes avec des instruments de mesure artificiels et son intelligence bien humaine.

« - "L'Homme n'est pas un empire dans un empire", disait Spinoza.

En d'autrestermes, l'Homme n'est pas un monde à part, hors du monde naturel.

Il agit etpense dans la nature.

En un sens, l'Homme est un être de la nature,l'intelligence qui lui est propre...

est une qualité naturelle propre à sonespèce. Indications générales Baruch Spinoza (1632-1677), lecteur et commentateur critique de Descartes,est lui aussi un représentant du rationalisme du XVIIe siècle.

Dans son grandlivre L'Éthique (1675), il adopte «la méthode des géomètres» (moregeometrico) pour exposer ses idées: comme un mathématicien il pose doncdes définitions, d'où il déduit des propositions qu'il démontre à chaque fois àpartir de ce qu'il a déjà établi auparavant.

Il développe ainsi un système où iltraite d'abord de la nature de Dieu et du monde (qui pour lui ne font qu'un:Deus sive Natura), pour aller jusqu'à la nature de l'homme et la question de laliberté.

Sa théorie de la liberté est directement une critique de Descartes. Citation «Ceux qui ont écrit sur les affections et la conduite de la vie humainesemblent, pour la plupart, traiter non des choses naturelles qui suivent les lois communes de la nature mais deschoses qui sont hors de la nature.

En vérité, on dirait qu'ils conçoivent l'homme dans la nature comme un empiredans un empire.

Ils croient en effet que l'homme trouble l'ordre de la nature plutôt qu'il ne le suit, qu'il a sur sespropres actions un pouvoir absolu et ne tire que de lui-même sa détermination».

(Éthique, 1675, III, introduction.) Explication Le texte de Spinoza est une critique de la notion de libre arbitre.

Chez Descartes, en effet, l'homme a une volontéinfinie, c'est-à-dire que son âme peut échapper aux influences du corps, et qu'il est donc le point de départ absolude ses propres actions [voir notion «le sujet»: «Descartes et la philosophie du sujet»].

Contre cette conception,Spinoza soutient que l'âme n'est pas moins déterminée que le corps et qu'elle est elle aussi soumise à une scausalité.

La notion de liberté ne peut donc jamais être pensée pour Spinoza comme un absolu.

[Voir dissertation n°1.] Exemple d'utilisation Cette citation de Spinoza est une référence classique pour affirmer une conception déterministe du monde: tout aune cause pour Spinoza, et les mouvements de l'âme n'échappent pas à cette règle.

Nous sommes mus par nosdésirs, qui eux-mêmes naissent de la manière dont nous imaginons les choses.

Le libre arbitre n'est donc qu'uneillusion, qui vient du fait que la conscience se croit fermée sur elle-même et se prend donc pour le seul point dedépart possible de ses représentations, sans comprendre ce qui la détermine. - Toute technique transforme ainsi la nature en appliquant...

des lois de la nature.

La technique n'est pas unetransformation magique de la nature.

Elle repose sur une connaissance de la nature.

C'est donc en respectant leslois de la nature que l'Homme la transforme.

Bacon considère déjà qu'il faut « savoir pour pouvoir ».

Descartesprécise que, grâce à la science et à la technique, l'homme deviendrait « comme maître et possesseur de la nature »,et Auguste Comte confirme à son tour que la connaissance de la nature grâce aux sciences augmente le pouvoirque l'homme a sur elle.

Or, cette alliance entre savoir et pouvoir se retrouve dans les sciences humaines.. »

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