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Le respect n'est-il dû qu'à la personne ?

Publié le 24/01/2004

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) Qui concerne les personnes par opposition aux choses ; opposé à réel (impôt personnel, par opposition à impôt réel). c) Individuel, propre. d) Qui rapporte tout à soi, qui ne tient pas compte des autres : un jeu personnel, un pouvoir personnel ; cf. sens 6 e. RESPECT : Sentiment éprouvé face à une valeur jugée éminente ou absolue, et qui conduit à s'interdire tout ce qui pourrait lui porter atteinte. Le respect est, selon Kant, le seul mobile subjectif possible de l'action morale désintéressée, c'est-à-dire d'une action déterminée objectivement par la seule représentation de la loi ( ou impératif catégorique). Le respect est alors ce que l'on doit à autrui en tant que personne morale. I - LES TERMES DU SUJETLe terme de respect est riche d'une pluralité de sens, que le candidat doit d'abord examiner. Le sens dominant appartient au domaine moral strict, mais aussi au registre plus large de la conduite ou du comportement. On parlera donc par exemple du respect que nous pouvons avoir pour un être humain, mais aussi, plus largement, du respect que nous pouvons manifester dans notre rapport à la nature ou aux animaux par exemple.

« Mais n'y a-t-il pas aussi danger à couper le respect moral de son fondement universel, dans le but légitime d'éviterson caractère abstrait et aveugle ? Après tout, il arrive qu'un individu, par son attitude, les valeurs qu'il représente,voire son apparence, "n'attire pas du tout le respect", comme le dit l'expression courante. IV - UNE DÉMARCHE POSSIBLE Les analyses précédentes suggèrent un développement possible. A - Le respect en tant qu'attitude éminemment humaine, adressée exclusivement à l'être humain, etuniversellement exigible. La conduite morale n'est qu'une petite partie de la conduite humaine en général, même si elle obéit à des exigenceset à des fins tout à fait uniques.

Cela fait qu'il est difficile, voire pour certains philosophes impossible de la fonderdans son originalité et dans son indépendance.

Certaines personnes vont jusqu'à confondre et mélanger le respectauthentique, avec des attitudes de SACRALISATION tournées vers des caractéristiques tout à fait CONTIGENTES detelle ou telle personne - richesse, pouvoir, force, beauté, intelligence, panache.

Le pauvre, le faible, le fragile, lelaid, l'ignare, le modeste n'auront pas le droit à un tel - faux - respect. Aussi, est-il nécessaire de dégager une ESSENCE universelle de l'être humain, considéré comme une personne,c'est-à-dire un être dépositaire des traits universels de l'HUMANITÉ. B - Difficultés de l'Universalisme. Qu'est-ce qui fait cette humanité, ou, pour parler comme KANT, cette PERSONNALITÉ universelle des êtres humains? La reconnaissance intime de la LOI morale qui seule donne à notre vie et à notre action sa VALEUR, répond cemême auteur.

Mais n'est-ce pas aller chercher bien loin, et peut-être même illusoirement, des raisons de respecterautrui ? Le respect, c'est d'abord la reconnaissance d'autrui dans sa particularité, car, concrètement, JEN'ACCEDERAI PAS A CE QUI EST UNIVERSEL DANS UN INDIVIDU SI je ne commence pas par l'accepter dans saFINITUDE : le clochard meurt, en premier lieu, de ne pas même être REGARDE COMME UN ÊTRE HUMAIN.

"Commentpeut-on être persan ?", demandait le héros de MONTESQUIEU : trop différent de moi, un individu n'est même plus unhomme à mes yeux. Aussi faut-il introduire dans l'analyse philosophique du respect une notion de PROXIMITÉ : pour respecter quelqu'unou quelque chose - il faut d'abord que je m'approche assez près de lui pour supporter et accepter la vision de sasingularité.

Il est aisé de respecter l'humanité du fond d'un bureau d'aide humanitaire. C - Distances et proximité. Trop loin, il n'y a plus de respect : mon respect s'adresse à une abstraction, une personne vide. Trop près, le respect disparaît car il perd ses ressources, c'est-à-dire les MOTIFS pour s'exercer : admirer oucraindre quelqu'un, ce n'est plus le respecter. La conclusion de cette analyse pourrait être la suivante : Le respect n'est dû qu'à la personne - c'est-à-dire qu'à l'universel en l'homme -, mais l'exercice effectif du respectdépend d'une condition préalable : saisir autrui dans sa particularité personnelle, et considérer à travers celle-ci ladimension universelle qui habite tout individu particulier. V - QUELQUES REFERENCES POSSIBLES - KANT, Fondements de la métaphysique des moeurs , 3° partie - ROUSSEAU, Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes , préface - ARISTOTE, Ethique à Nicomaque , Livres VI et VII VI - LES FAUSSES PISTES Mal définir le respect pouvait entraîner des contresens : le respect n'est pas l'admiration, ou la crainte, ou l'amour.En revanche, déborder le cadre de l'humanité pour poser la question de la nature entrait bien dans le sujet. VII - LE POINT DE VUE DU CORRECTEUR Un sujet "classique", faisant appel à des cadres conceptuels solides, mais qui demandait aussi une fine analyse deces termes et de sa formulation. CITATIONS:. »

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