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La richesse contredit-elle la morale ?

Publié le 06/03/2004

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Car il est musicien, il a composé un opéra, et il a même inventé un système de notation musicale. Il estime que le travail manuel reste la seule évidence et la seule base de la société. « Le contrat social » suppose que chacun participe à la chose de l'état, mais il exclut le maintien des privilégiés et de leur luxe. La bataille du luxe est aussi un conflit de méthode sur une certaine conception de l'homme. 2 - La méthode pour inventer une société Voltaire s'est convaincu, dès le début de son engagement littéraire, et malgré ses déboires avec certains privilégiés, comme le chevalier de Rohan, que ce type de société est appelé à se maintenir, à se consolider. Il est de la classe bourgeoise que l'aristocratie appelle au pouvoir depuis deux siècles, et il estime que cette démarche est naturelle, puisque les bourgeois ont le sens et la pratique des affaires. Lui-même, plus tard, sera un fabricant et un prêteur sur gages. Ainsi, les rois et les gens les plus en cour sélectionnent et repèrent ceux qui sont les plus capables d'organiser et de gérer les affaires du roi. Et, à la fin d'une longue carrière, le roi et les souverains peuvent laisser espérer une récompense merveilleuse. Ils vont offrir ou faire payer un titre.

Les biens matériels ne sont-ils pas une entrave à mon élévation spirituelle ? Au nom de la morale et de l'équité, ne dois-je pas me défaire de mes richesses superflues ? Toutefois, la richesse n'est pas en soi immorale, mais l'usage que l'on peut en faire. Un homme riche ne peut-il pas pas s'investir dans des projets humanitaires et profitables à tous ? La richesse n'est pas synomyme d'immoralité comme la pauvreté ne rime pas forcément avec moralité.

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« les ridicules du bourgeois gentilhomme, mais il ambitionne les titres des charges de la cour et il ne reculeradevant aucune flatterie, flagornerie même.

Avec le recul du temps, on reste confondu par une telle attitude.Aussi, Rousseau s'attaquant au courant défendu par Voltaire et son esprit, fait-il figure de passéiste.D'ailleurs, Voltaire oppose le luxe et son art, à ces sauvages qui mangent de l'herbe ! Le luxe aurait même lemérite de justifier la civilisation !Rousseau n'est pas embarrassé du tout.

Car, sa position est claire.

Il le dit et l'affirme comme Socrate avecsincérité, contre les rieurs, les privilégiés.

Ces arguments convainquent moins que l'esprit. 3 - La méthode naturelleAu xxe les sociologues s'interrogent beaucoup sur cette notion de besoin.

Et Rousseau en a fondé les basesmêmes de son discours.

Il remarque d'abord l'inutilité absolue du luxe.

Il fixe le terme même et la façon deprocéder, ce qu'il appelle la nécessité physique.

La nature est un guide, comme Montaigne et Descartes ontsu le voir, et il faut suivre ce modèle, c'est-à-dire interroger les besoins du corps.

Or, le luxe n'en est point.D'ailleurs Rousseau précise que la largesse de la nature devrait nous faire réfléchir.

Car, à tout besoincorrespond une occupation de notre vie.

Socrate avait l'humour de faire remarquer qu'il n'avait besoin de riende tout ce qu'il observait en cette boutique de luxe, à Athènes.

Ce travers correspond à toutes lescivilisations qui sont incitées à préférer le superflu au nécessaire.

Voltaire a privilégié cette idée, maisRousseau la condamne par l'expérience philosophique et surtout parce qu'elle nous éloigne de la régulationfondamentale : la nature.Rousseau interroge les nécessités de l'homme et le guide, c'est-à-dire la nature.

Dans La profession de foi duvicaire savoyard, il ne se propose pas de délimiter un retour à la terre, une sorte de primitivisme, mais ilreplace l'homme aux sources mêmes de la méthode : la nature et le besoin.

Nous ne pouvons prendre le risquede multiplier les besoins, puisque nous ignorons les moyens de nous en libérer. [On peut très bien être riche et agir sagement.

Le sage est celui qui toujours agit droitement, vertueusement, envers lui-même et autrui.

A lui de bien se comporter et de ne pas devenir l'esclave de ses biens.] Ce n'est pas la richesse qui fait la vie heureuseSe conformant aux préceptes stoïciens, Sénèque soutient avec la plus grande force l'identité entre bonheuret vertu morale.

D'où sa condamnation de l'eudémonisme d'Épicure.

Il est inconcevable de fonder la sagessesur la quête personnelle du bonheur.

D'autant plus si cette quête repose sur le méprisable et illusoire désird'acquérir des richesses. Ce sont les actes qui prouvent la sagesseSera méprisable celui s'enorgueillit de sa richesse, qui lui voue un amour immodéré.

Sera sage celui qui en useavec libéralité.

Tout est question de mesure et de jugement.

Sénèque, aussi bien concernant sesresponsabilités politiques que sa fortune personnelle, défend fermement ce principe: le sage estsouverainement libre d'évaluer la portée morale de ses actes. Il existe des «préférables»Est purement désirable la vertu.

En dehors de cette aspiration au souverain Bien, il n'existe que des«indifférents».

Mais, parmi eux (par exemple la gloire, le pouvoir, le confort, etc.), il en est qui sontpréférables à d'autres.

La richesse est un de ces «préférables».

Elle favorise l'homme en quête de vertu bienplus qu'elle ne nuit à ses plus hautes aspirations morales.

[] Comme Cicéron et l'empereur I Marc-Aurèle, Sénèque fait partie de ces penseurs latins qui ont intimementmêlé action politique et réflexion philosophique qui, tout en bénéficiant d'une grande aisance matérielle, ontadhéré à l'austère morale stoïcienne.

Il est vrai que Sénèque a raison de défendre l'idée suivante: la richesse. »

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