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Quelle est la fonction première de l'État ?

Publié le 15/02/2004

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Il ne s'agit pas d'énumérer toutes les fonctions possibles de l'État, comme pour répondre à une question. Qu'est-ce qui fait problème ? Si la fonction qu'il exerce est nécessaire, l'existence même de l'État présente un danger par la force dont il dispose. A travers la question des conditions de sa légitimité, on pourra proposer une réponse.

Il conviendra de traiter de problème en trois parties. Dans un premier temps nous étudierons la mise en place de l’Etat comme protection de la sécurité humaine. Ensuite nous tenterons de voir comment l’Etat assure cette sécurité. Pour finir nous nous interrogerons sur la réalité concrète de cette sécurité : la paix universelle n’est-elle pas une utopie ?

« Ce texte se situe à l'opposé, par exemple, de la thèse des stoïciens.

En effet, pour Cicéron , les conflits interindividuels exigeaient le retour aux principes d'une concorde inscrite dans la nature des choses.

En revanche,pour Hobbes , la guerre des hommes à l'état de nature provoque le recours à cet artifice pacifiant qu'est L'Etat. Dans un premier temps, Hobbes mous montre comment, dans l'état de nature où les hommes vivent dispersés et sans lois pour les gouverner, les inégalités physiques et intellectuelles sont réduites à rien : la mort constituant pourtous la grande peine, la possibilité donnée à chacun de tuer l'autre établit entre les hommes une égalité rigoureuse.Une fois posée l'égalité dans l'état de nature, Hobbes va montrer comment le jeu naturel des passions entraîne la nécessité d'une guerre incessante.

Première passion : l'orgueil.

Chacun va affirmant sa supériorité sur l'autre ; pouren décider, il viendra vite le moment de l'affrontement.

Deuxième passion : le désir.

Quand deux désirs portent sur lemême objet, seul le combat départagera celui qui en jouira.

Les occasions de conflit sont donc multiples et créentun état d'insécurité permanent. Mais la lutte à mort peut surgir entre deux êtres sans qu'il y ait matière à se battre : la nature donne à l'individu ledroit, pour sauver sa vie, d'employer tous les moyens qu'il jugera bons.

Qui me dira que cet homme que je rencontren'a pas l'intention de me tuer.

Je m'en protégerai en attaquant le premier : l'état de nature est un état de guerregénéralisée où l'homme est un loup pour l'homme. La première fonction de l'État est donc de garantir la sécurité.Montrer les dangers que présente l'institution de l'État.

L'État doit être fort pour imposer la loi, c'est pourquoi ildispose des organes de contrainte : les forces de police et la justice à l'intérieur, les forces armées pour protégerles intérêts de la Nation des prétentions étrangères.

Au cas où l'État perdrait sa force, on reviendrait à unesituation de violence entre particuliers et l'on pourrait craindre alors que le plus fort l'emporte sur le plus faible, selonla loi naturelle.

On dit qu'il a "le monopole de la violence physique légitime". "Il faut concevoir l'État contemporain comme une communauté humaine, qui dans les limites d'un territoire déterminérevendique avec succès pour son propre compte le monopole de la violence légitime." Weber, Le savant et lepolitique.L'État moderne est le garant de la vie politique.

Il se reconnaît comme le seul détenteur légitime de la force et à cetitre préserve la défense de l'intégrité du territoire où son autorité s'exerce.

En outre, aucune société n'est à l'abride désordres qui pourraient entraver son bon fonctionnement.

Il revient donc à l'État d'organiser sur un planjuridique les rapports humains afin d'assurer l'exercice du droit.

Sans cela, le risque que chacun puisse à sa guiseuser de la violence ne pourrait être sérieusement écarté. Précisément sa force en fait un danger car, étant le plus fort, on peut craindre qu'il ne l'exerce pas à bon escient,par exemple s'il l'exerce au profit d'intérêts particuliers et non plus de l'intérêt général.

L'Etat risque toujours d'êtrearbitre impartial, sa force lui en donnant les moyens.Poser la question qui vient en conséquence et en analyser le concept.

Quelles sont les conditions de légitimité dupouvoir de l'État ? Le concept de légitimité oblige à réfléchir sur un autre domaine que celui de la force, il ouvre surla dimension du droit.

Tandis que l'exercice de la force relève du fait - de fait les hommes peuvent toujours user deleur force pour contraindre autrui - la question de la légitimité interroge sur la norme de cet usage.

Est-ce parcequ'on a le pouvoir de contraindre qu'on en a, du même coup, le droit ? On trouve cette formule énigmatique ( "ON LE FORCERA A ETRE LIBRE" ) au septième chapitre du premier livre du « Contrat social ».

Rousseau affirme que celui qui refuse d'obéir aux lois peut y être contraint par le corps social, mais il ajoute que cette contrainte sert en fait la libertéde celui qui y est soumis.

Ce paradoxe met en évidence la tension qui existe entre notre existenced'individu et notre existence de citoyen, et interroge sur la conciliation de l'obéissance civiqueavec la liberté. Rousseau partage avec les partisans du droit naturel l'idée que l'être humain est naturellement libre et autonome, chacun d'entre nous a naturellement le droit de décider de ses propres actions,dans son propre intérêt.

Or, l'intégration à un Etat nécessite une organisation sociale, des lois, unpouvoir commun.

Le problème central qu'examine le « Contrat social » est de savoir ce qu'est une loi légitime, ou encore de déterminer à quoi chacun de nous s'engage en vivant sous un pouvoircommun.

Qu'est-ce que je donne de mon pouvoir de me diriger moi-même ? à qui ? en l'échange dequoi ? Ou encore, dans quel but véritable les hommes décident-ils de s'associer, de se donner deslois communes ? Alors que Hobbes pense que le souci d'être en sécurité est le principal moteur de la vie sociale, Rousseau affirme que « renoncer à sa liberté, c'est renoncer à sa qualité d'homme ».

Non seulement la liberté est inaliénable, et nul ne peut vouloir être soumis à un autre, mais surtout les hommess'associent pour conserver leur liberté et se préserver des rapports dedépendance personnelle. Le problème de la création de l'Etat légitime peut donc s'énoncer ainsi : « Trouver une forme d'association qui. »

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