Le roman d'initiation selon Umberto Eco

Roberto de la Grive, le jeune héros de Elle du jour d’avant, tient à la fois de Candide et de Robinson Crusoé. Naufrage monté à bord d'un navire désert que son épave a heurté, il contemple, des jours durant, une île qu'il ne peut rejoindre faute de savoir nager. Nous sommes en 1643, au milieu du Pacifique. Espion de Mazarin, qui l'a fait embarquer à bord d'un navire hollandais dont les membres avaient pour mission de percer le mystère des longitudes, notre héros

découvre que le 180e méridien passe entre le navire dont il est le seul occupant et l’île qui s'offre à ses regards. Cette solitude doublée d'immobilité pourrait le conduire au désespoir s'il ne disposait, entre autres ressources, de l'image de la Dame qu'il a laissée derrière lui.

Explorateur inlassable de la culture occidentale, érudit au savoir vertigineux, théoricien de la communication, Umberto Eco emprunte alternativement, depuis quelques années, les voies de l'essai savant et de la création romanesque. Après le Nom de la rose (1980) et le Pendule de Foucault (1988), File du jour d'avant, son troisième roman, propose au lecteur une navigation aventureuse au cœur des enthousiasmes, des angoisses et des incertitudes du xvir siècle.