Devoir de Philosophie

LE ROMAN MODERNE

Publié le 08/11/2011

Extrait du document

I. - LES ELEMENTS QUI VIENNENT DU PASSE

1. - L'analyse dea sentiments, qui avait déjà fait ses preuves au Moyen Age, a brillé au dix-septième siècle dans le roman comme dans les autres genres.

a) Tout d'abord mêlée à l'aventure héroique et à la pastorale dans l'Astrée, elle s'est épanouie à la période précieuse du grand lliècle dans les romans de Georges et Madeleine de Scudéry, notamment le Grand Cyrus et Clélie, puis a produit, quelque vingt ans avant la fln du siècle, un chef-d'oeuvre, frère du théâtre classique, le Princesse de Clèves, qui met une douceur de Racine (le Racine de Bérénice) à traiter un sujet comélleri de résistance à la passion.

« cie le Roman bourgeois de Furetière et le Francion de Charles Sorel; au siècle suivant, le Gil Blas, pimenté d'agréments picaresq1,1es (du mot picaro ou pauvre dia­ ble un peu fripon), et le Diable boiteux de Le Sage, scènes et tableaux pittoresques, généralement drôles, d'une humanité très générale dans ses mélanges d'inté­ rêts et de plaisirs.

Puis on s'en tient à l'observation des mœurs contemporaines avec les romans de Marivaux, la Vie de Marianne, le Paysan parvenu.

3.

- Au même siècle, · l'abbé Prévost, dan8 l'Histoire de Manon Lescaut et du Chevalier des Grieux, créait le grand roman réaliste moderne, dans lequel la peinture .

psychologique de la passion dévorante, qui donne bien l'impression de la vérité, se détache sur un· fond exact aussi, qu'ont fourni les mœurs d'un milieu à une cer­ taine époque.

Le milieu est ici celui des filles entrete­ nues, des bouges, des maisons de jeu, des prisons, enfin des terres d'exil et du désert américain; mais l'auteur ne s'est arrêté qu'avec discrétion aux détails extérieurs, ne voulant point qu'ils pussent attirer l'attention aux dépens de l'essentiel et du plus intéressant .

4.

- A l'analyse psychologique et à la description des mœurs s'ajoute la pensée philosophique dans les romans de Voltaire, dans La Nouvelle Héloïse de Rous­ seau (cf.

sur ces œuvres, pp 389 et 409) et, un peu plus tard, dans le Paul et Virginie de Bernardin de Saint­ Pierre, qui prétendait donner des leçons de vertu et de bonheur.

· 5.- Bernardin offrait son élégie moralisante en prose dans un cadre tout nouveau, emprunté à l'exotisme, c'est-à-dire à l'évocation de contrées lointaines, de cli­ mats et de paysages inconnus, qui dépaysent le lecteur et promènent son imagination.

II s'agissait de l'ile Bour­ bon ; l'auteur décrivait les indigènes, peignait _l'ombre des bananiers et des citronniers ; il en donnait la sensa­ tion par la précision des formes, des couleurs et des nuances, par les mots propres désignant des réalités étranges.

II faut avoir lu Paul et Virgine pour sentir cette nouveauté, (oui, on la sent encore aujourd'hui) comme une brise sur les joues.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles