LE ROMAN VICTORIEN
Publié le 16/07/2011
Extrait du document
DE WALTER SCOTT A CHARLES DICKENS
Le xixe siècle voit se produire une énorme expansion du roman. On a compté
que de 1816 à 1851 il parut trois mille cinq cents romans, soit une moyenne de
cent par an. Le public s'accroît considérablement en nombre par l'accession de la
petite bourgeoisie à la vie politique et par le développement de la presse qui
gagne de plus en plus les classes populaires à la lecture. Comme les journaux,
les romans contribuent à façonner l'opinion.
Pour mieux atteindre ces nouvelles couches de lecteurs, on leur offre les
romans soit par tranches successives dans des périodiques, soit par livraisons
hebdomadaires ou mensuelles. Le malheur est que les oeuvres publiées ainsi
soient aussi composées par livraisons, rédigées à mesure qu'on les imprime, et par
suite trop longues, mal coordonnées, modifiées souvent en cours de publication
pour tenir compte des réactions du public. Ce laisser-aller est devenu le défaut
capital du roman anglais. Aucun des grands romanciers victoriens n'en a été
complètement exempt.
De Walter Scott à Charles Dickens. — Edward Bulwer, Lord Lytton. — Disraeli.
Charles Dickens; la Vie et les OEuvres; le roman dickensien; la technique; le
réalisme sentimental; le réalisme comique; conclusion.
W.-M. Thackeray; les années de formation et d'apprentissage; Vanity Fair;
Pendennis; Esmond; The Newcomes; les dernières oeuvres; conclusion.
Les soeurs Bronté; Charlotte Bronté; Emily Bronté; conclusion.
Autres contemporains de Dickens et de Thackeray; Mrs. Gaskell; Charles
Kingsley; Anthony Trollope; Charles Reade; Wilkie Collins.
Autres romanciers : Surtees, Lever, Marryatt, Ainsworth, Thomas Hughes.
George Eliot' biographie; le réalisme; philosophie morale et religion; conclusion.
Notes bibliographiques.
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sur la plupart desquestions quis'imposent à l'attention au cours du règne, qu'il
s'agisse de problèmes moraux, sociauxoureligieux, L'intellectualisme, la science
et la philosophie yentrent même finalement avec George Eliot. Seules les questions
sexuelles ne sont abordées qu'avec une réticence, voire une pudibonderie dont
Dickens aussi bien que Thackeray se sont plaints, mais qu'ils n'ont pas eu le
courage de vaincre.
Le roman est le plus commercial des genres littéraires. De l'énorme quantité
d'œuvres qui se vendent sous cette étiquette, la plupart n'intéressent pas la litté
rature. Pourtant ces ouvrages ont contribué àcréer l'ambiance dans laquelle ont
paru les œuvres de premier ordre. Un Dickens, un Thackeray ont souvent trouvé
dans ces romans inférieurs des suggestions, voire des inspirations. De cette foule
de romanciers bons, médiocres, ou pires, quelques-uns, au reste, se détachent qui
sans jamais égaler les plus grands leur ont préparé la voie, ont copié leurs méthodes
ou leurs procédés, leur ont parfois victorieusement disputé la faveur des contem
porains.
Edward bulwer, lord lyttoh (1803-1873). — C'est peut-être le
plus typique desromanciers nés des nouveaux besoinsdupublic. Riche par la
naissance, mais ruiné par un mariage mal assorti, il fit une belle carrière d'orateur
et d'homme politique, et une plus belle carrière d'écrivain au cours de laquelle il
récolta de grands succès au théâtre (The Lady of Lyons, Richelieu, 1838), en
poésie, et dans les genres les plus divers de romans.
Retenonsde sestrèsnombreu
sesœuvres Pelham (1828), romanbyronien, cynique, dont le succès fut reten
tissant; Paul Clifford (1830) et Eugène Aram (1832) où il modernisele vieux
roman picaresque de la biographiedecriminel et l'aiguille vers un roman social
assez hardi. Les Derniers Jours de Pompéi (1834), Rienzi (1835), Harold
(1848) renchérissent sur le roman historique de Walter Scott, en renforçant la
part de la documentation. Dans The Caxtons (1849) Lytton s'inspire de Sterne
pour assaisonner d'humour un roman domestique.
Avec Zanoni (1842) ilécritle
roman fantastique d'un homme qui a découvert lesecret de l'immortalité, maisy
renonce par amour. The Corning Race (1871) donne un avant-goût du roman
d'anticipation àla Wells; c'est la description utopique d'une société souterraine
parfaitement organisée.
Esprit curieux et fécond, doué d'une grosse capacité de travail, Lytton n'a
cessé de chercher le succès en suivant, avec un talent remarquable et superficiel,
tous les changements du goût littéraire. Gonflées d'intentions ou de prétentions
qu'il ne parvient pas toujours àréaliser, ses œuvres sont intéressantes par la
diversité même de leurs tendances. Lytton remua beaucoup d'idées :c'était un
esprit européen, et la critique qu'il afaite de ses compatriotes dans son ouvrage
England and the English (1833) fait déjà songer àcelle de Matthew Arnold.
benjamin Disraeli (1804-1881).
— La carrière littéraire de Disraeli
présente deux aspects successifs. Poussé en littérature par la même ambition
tenace qui inspirera toute sa vie politique, ilcherche d'abord à se faire remarquer.
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