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LE ROMANTISME EN ANGLETERRE (1789=1830) - Analyse littéraire

Publié le 16/07/2011

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Pendant les dernières années du xvin6 siècle et les premières du xixe, la Grande-Bretagne rassemble toutes ses forces pour lutter contre la Révolution française d'abord, puis contre Napoléon. George III, qui avait pendant tout son règne travaillé à relever et maintenir la prérogative royale, devint après 1789 l'âme de cette lutte. Quant à l'opinion publique, elle s'était d'abord montrée assez favorable à la Révolution mais elle se retourna bientôt contre elle, et lorsque les Français eurent envahi les Pays-Bas (1793), l'Angleterre se joignit décidément à leurs ennemis. Dès lors, sauf pendant le court intervalle qui suivit la paix d'Amiens (1802), elle fut l'animatrice detoutes les coalitions, qui devaient aboutir à Waterloo et au Congrès de Vienne.

A l'intérieur, cette longue succession de guerres engendrait d'énormes difficultés finan

cières, économiques et politiques. La nation vivait dans la hantise d'une invasion française et le danger pressant la faisait se resserrer sur elle-même. Deux grandes réformes sortirent de ce besoin de concentrer les énergies : en 1800, I'Acte d'Union rattacha l'Irlande à la Grande-Bretagne. L'Émancipation des Gatholiques aurait dû suivre immédiatement cette mesure pour permettre aux députés irlandais catholiques de siéger au Parlement de Londres ; mais refusée obstinément par George III, que soutenait le réflexe anti-papiste de l'opinion, cette réforme ne devait être finalement adoptée, après une longue agitation, qu'en 1829.

En 1811 George III devint fou. Son fils fut d'abord régent, puis régna de 1820 à 1830, sous le nom de George IV. C'était un être dégradé et cynique, méprisé de tous pour les

scandales de sa vie privée. Si l'Angleterre cependant put traverser sans périr cette crise difficile et prolongée, elle le dut aux réserves derichesses accumulées par unelongue prospérité industrielle et commerciale, à l'énergie obstinée deses hommes d'État (surtout William Pitt), enfin à la solidité de ses cadres sociaux.

Cette solidité devait être mise à plus rude épreuve par la paix que par la guerre. Retardée par la nécessité de résister au péril extérieur, la Révolution en Angleterre avait fait long feu; la paix revenue, elle se déroule de 1815 à 1848, sous forme de désordres sociaux. Crises industrielles graves, révoltes contre le machinisme, émeutes provoquées par les droits protectionnistes sur les blés (Corn Laws), manifestations réprimées brutalement (Massacre de Peterloo en 1819), attentats et conspirations comme celle de Cato Street en 1820 dont le but était d'assassinerle ministère entier, agitation radicale permanente : tels furent les aspects principaux de ces désordres qui prirent souvent le caractère d'une véritable guerre de classes.

La Réforme du suffrage, réclamée depuis longtemps, devait enfin être accordée en 1832. Lestories.au pouvoir depuis 1784, s'étaient montrés assez habiles et énergiques pour écarter le danger d'une révolution précipitée. Leurlongrègne prit finavec Us élections qui suivirent la mort de George IV (1830).

Le romantisme en Angleterre. — Influences de la Révolution française. —

Influences étrangères. — Les éléments communs. — Wordsworth et Goleridge.

— Byron. — Shelley. — Keats. — Autres poètes de la période romantique :

Walter Scott, Kobert Southey; Thomas Moore.

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« CHAPITRE PREMIER LES POÈTES ROMANTIQUES Le romantisme en Angleterre. — Influences de la Révolution française. —- Influences étrangères. — Les éléments communs. — Wordsworth etGoleridge. — Byron. — Shelley. — Keats. — Autres poètes de lapériode romantique : Walter Scott, Kobert Southey; Thomas Moore. LE romantisme en Angleterre. — Mouvement de toute la littérature européenne, le romantisme prit une forme différente dans chaque pays où il se manifestait. En Angleterre, il ne se forma pas d'ÉcoLE romantique àproprement parler. Simplement, dans les premières années du xixe siècle, plusieurs écrivains y dégagèrent la poésie des traditions qui l'enserraient encore. Parmi ces écrivains, les uns, comme Walter Scott et Byron, accentuèrent certaines tendances qui existaient déjà dans la littérature du xvine siècle: ils furent très populaires. D'autres comme Wordsworth, Coleridge, Southey (qui se groupèrent momen tanément), rompirent partiellement avec la poésie du xvme siècle: e succès de ces innovateurs fut plus modéré et assez tardif. D'autres enfin, comme Keats et Shelley, se montrèrent si opposés au goût régnant qu'ils furent violemment combattus par la critique; leur génie, deviné de leur temps par une élite restreinte, ne devait être pleinement reconnu que par la postérité. Il est difficile de parler d'un romantisme anglais. Littérairement, tous ces poètes furent loinde s'accorder. D'autre part, leur rupture avec le passé fut beau coup moins radicale que celle des romantiques français. Le classicisme auquel ils s'arrachaient était en Angleterre une importation étrangère, relativement récente et peu profonde. En retournant àSpenser, à Shakespeare, àMilton, ils reprenaient une grande tradition nationale. influence de la révolution française. — La Révolution fran çaise fut un facteur important du romantisme anglais.

Lespoètes de la première génération, Wordsworth, Coleridge (etSouthey) subirent directement la poussée révolutionnaire, s'en dégagèrent brusquement, douloureusement, et la poésie fut pour eux un refuge. La seconde génération romantique, une dizaine d'années plus tard, fut celle de Byron, Keats et Shelley. Plus éloignés des réalités pénibles de la Révolution française, témoins au contraire des excès du Conservatisme anglais qui en avait triomphé, ilsfurent imprégnés d'idéeslibérales, voirerépubli caines, et indifférents ou hostiles au christianisme. 218. »

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