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LE ROMANTISME PLÉBÉIEN

Publié le 30/03/2012

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Les contradictions de la '' France nouvelle «. Si les vétérans de la Révolution et de l'Empire, formés par la tradition voltairienne et pseudo-classique, satisfaits du tour qu'avait pris et que continuait à prendre l'Histoire, étaient, en art et en littérature, pour la tradition, il en pouvait aller difficilement de même de la génération qui les suivait. La jeunesse bourgeoise, faisant jour après jour l'expérience du monde moderne, ne pouvait se contenter longtemps d'une philosophie rassise et malthusienne, d'une philosophie de la fin de l'histoire dont elle était en train, justement, de vivre le recommencement. C'est d'un conflit de génération, expression la plus voyante d'un conflit à l'intérieur du monde bourgeois en train d'accoucher de lui-même, que va naître un romantisme nouveau. Les libéraux installés vont se voir contestés par leurs propres enfants, la bourgeoisie, encore en marche, niée par ses propres conséquences...

 

« qui étaient ceux de leurs familles et de leur milieu (voir, en 1817, Les Folies du Siècle de Lourdoueix).

Chateaubriand, d'autre part, n'était pas qu'un hom­ me de l'ancienne France.

Il avait dit non à l'empe­ reur, et, comme Madame de Staël, il incarnait une certaine mythologie de la liberté.

Tout ce qu'il avait écrit sur les cathédrales ou sur les espaces du désert, sur les solitudes des campagnes et sur les oiseaux de passage, qui ne pouvait y voir autre chose que métaphores pour aristocrates fatigués chez les jeunes bourgeois travaillés par leur sang et par leurs idées ? La jeunesse du siècle croyait à tout.

Libérée en 1814 par la chute d'un régime désormais répressif et essoufflé, à quoi ne se sentait­ elle pas promise ? Et par quoi, très vite ne se sentit­ elle pas barrée ? La coloration poétique et méta­ physique ne devait pas tarder.

Il faut, pour bien comprendre ce phénomène, mettre en lumière les deux pôles de la contradiction.

Tout d'abord la France connaît, depuis la paix, un prodigieux mouvement d'expansion, dans tous les domaines.

Comment un fixisme culturel serait-il convenable alors que tout bouge et que tout craque, dans un sens d'enrichissement et de renouvelle­ ment? 1814 fut, sur le moment, vécu comme une véritable libération, non comme ce terrible deuil qu'en fera, avec les années, le besoin de compen­ sation consécutif au désenchantement qui frappe la Restauration.

Toutes les contraintes de l'Empire finis­ sant sautaient, le système constitutionnel s'offrait à tous.

La librairie pouvait imprimer librement.

La presse, comme tribune et comme arme, faisait sa véritable entrée dans la vie française.

L'Université, avec de prestigieux professeurs, dont certains tout jeunes, allait susciter les enthousiasmes de la jeu­ nesse.

Cuvier, Geoffroy Saint-Hilaire, Villemain, Gui­ zot, Cousin (qui tente d'intégrer aux conquêtes sen-. »

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