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rousseau: histoire, philosophie et genre humain

Publié le 27/02/2008

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rousseau
Un des grands vices de l'histoire est qu'elle peint beaucoup plus les hommes par leurs mauvais côtés que par les bons, comme elle n'est intéressante que par les révolutions, les catastrophes, tant qu'un peuple croît et prospère dans le calme d'un paisible gouvernement, elle n'en dit rien ; elle ne commence à en parler que quand, ne pouvant plus se suffire à lui-même, il prend part aux affaires de ses voisins ou les laisse prendre part aux siennes ; elle ne l'illustre que quand il est déjà sur son déclin ; toutes nos histoires commencent où elles devraient finir. Nous avons fort exactement celles des peuples qui se détruisent : ce qui nous manque est celle des peuples qui se multiplient, ils sont assez heureux et assez sages pour qu'elle n'ait rien à dire d'eux, et en effet nous voyons, même de nos jours, que les gouvernements qui se conduisent le mieux sont ceux dont on parle le moins. Nous ne savons donc que le mal ; à peine le bien fait-il époque. Il n'y a que les méchants de célèbres, les bons sont oubliés ou tournés en ridicule ; et voilà comment l'histoire, ainsi que la philosophie, calomnie sans cesse le genre humain. Jean-Jacques ROUSSEAU.

 

La connaissance historique a souvent été considérée comme favorable. Pour beaucoup, l'étude du passé a pour avantage d'éclairer le présent et donner des armes ou des solutions pour l'avenir. Rousseau ici pourtant porte l'attention sur les désavantages de l'histoire, en tant qu'enquête sur les faits passés. Il s'emploie à dépeindre une des grandes tendances de l'histoire, qu'il juge défavorable. L'histoire ne relate selon lui que le côté négatif des choses. Il s'agit de comprendre pourquoi l'étude du passé ne se penche que sur les catastrophes. Le bonheur n'a-t-il pas d'histoire? Ou est-ce l'homme qui s'intéresse d'avantage aux méfaits qu'à la paix? Quel danger apporte la connaissance historique?

 

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« L'histoire ne s'intéresse qu'au mal.

Les événements dramatiques ont la part belle dans l'étude du passé et le bonheuret la paix, eux, sont oubliés, peut-être parce qu'aucune rupture, aucune changement ne vient donner de pointd'appui à l'histoire.

Mais aussi, peut-être, parce que l'homme qui fabrique l'histoire, l'historien qui trie les événementsdits historiques, sont eux-mêmes plus intéressés par le mal que par le bien.

Mais cela peut être extrêmementdangereux.

En ne donnant aux hommes qu'une vision négativement ce qu'ils ont été et de ce qu'ils sont, l'histoire nepeut servir d'exemple pour bien agir mais au contraire, incite au mal et à la violence. ROUSSEAU (Jean-Jacques). Né à Genève en 1712, mort à Ermenonville en 1778. Il n'est pas dans notre propos de résumer la vie de Rousseau, sou séjour aux Charmettes chez Mme de Warens, àMontmorency chez Mme d'Épinay, ses travaux de musique, sa persécution par les catholiques comme par lesprotestants, son voyage en Angleterre après sa fuite de Suisse ou l'hospitalité du marquis de Girardin à Ermenonville.Non plus que la mise à l'Assistance Publique des cinq enfants qu'il eut de Thérèse Levasseur, ou sa brouille avecGrimm et Diderot.

Jean-Jacques Rousseau fut seul, chassé de partout, et c'est en méditant sur son existencemalheureuse, qu'il a pu énoncer sa doctrine de philosophe.

Sa philosophie n'est pas un système, mais une vision dela condition humaine.

— Contrairement aux Encyclopédistes, l'homme, pour Rousseau, est naturellement bon etjuste.

Il fut heureux lorsqu'il vivait sans réfléchir, au milieu de la nature, uniquement préoccupé des soins matérielsde la vie quotidienne.

Puis, il a cherché à paraître, à dominer.

Il a inventé la propriété.

Sont venus l'inquiétuded'esprit, le goût du luxe, l'ambition, l'inégalité, les vices, la philosophie.

La société a corrompu l'homme, en l'élevant àla moralité.

La vie idéale n'est pas le retour à l'état de nature ; mais elle doit se rapprocher le plus possible de la vienaturelle.

C'est le coeur qui fournit à l'homme la preuve des vérités morales et religieuses, qui lui permet de goûteraux plaisirs de la générosité, de la bienfaisance, de l'amitié.

L'enfant, naturellement bon, doit être éduqué de façon«négative».

Il faut laisser libre cours à son propre développement.

Rousseau prône les vertus de l'intuition et del'émotion.

— Le fondement de toute société, c'est le contrat social, par lequel chaque contractant renonce à sapropre liberté au profit de la communauté, et se soumet à la volonté générale.

Rousseau pose ainsi le principe de lasouveraineté populaire.

Tant en littérature qu'en philosophie ou en politique (la Révolution française le revendiqua),l'influence de Rousseau fut considérable.

Il a véritablement transformé la sensibilité humaine.. »

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