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La sagesse est-elle l'absence de passions?

Publié le 16/09/2005

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..); chargé de peur dans tout le cours de sa vie, plein d'agitations convulsives et d'angoisses.« Le tyran est à l'image du passionné : il n'est plus maître de lui-même malgré sa force apparente ; au fond de son être, il est esclave, il ne peut plus résister aux passions qui l'assaillent et est davantage esclave que ceux qu'il  asservit.[3. Le sage est exempt de passions.]Diogène Laërce, dans son exposé de la philosophie des stoïciens, écrit: «Le sage, disent-ils, est sans passion parce qu'il ne se laisse pas entraîner. « Le sage est en effet maître de soi et la passion aliène, le sage vit en ce sens en état ATARAXIE: Absence de troubles en l'homme. Elle résulte, chez Épictète, de l'activité de la partie rationnelle de l'âme qui anéantit les passions. Chez Epicure, elle désigne l'état de l'homme qui n'est plus tiraillé par le manque du désir. d'ataraxie, d'absence de trouble. Toute passion lui serait nuisible et contradictoire avec sa sagesse.

« posée par Chanut ne fait plus de ces deux passions deux maux absolus, mais il s'agit tout au contraire d'établir ausein des passions une hiérarchie entre des passions comparativement bonnes ou mauvaises.Descartes écrit ainsi, par exemple, que «l'amour qu'on a pour un objet de peu d'importance, peut causer plus de mal,étant déréglée, que ne le fait la haine d'un autre de plus de valeur».

L'accent est mis ici sur la nature de l'objet dela passion et sur la nature de la passion elle-même.

L'amour est pire que la haine parce qu'en aimant quelque chosequi ne le mérite pas, nous nous comportons de façon injuste à l'égard de tout le reste, parce que nous négligeons lemonde entier pour satisfaire une passion sans valeur; inversement, bien que ce soit un mal, notre haine ne toucheraque son objet propre, et nous pourrons nous comporter avec justice dans toutes les autres circonstances.Par ailleurs, on peut déduire aussi de la phrase de Descartes qu'a contrario, l'amour que l'on a pour ce qui mérited'être aimé (l'amour du père de famille pour ses enfants et non pas celui de l'ivrogne pour le vin) mérite d'êtrecultivé, parce que son objet est conforme à ce qu'attendrait la sagesse. [2.

La passion peut nous rendre joyeux.] Il faut en outre avoir à l'esprit qu'une passion comme l'amour peut nous aider à être vertueux et, par là même, sagesen nous rendant joyeux.

«L'amour, tant déréglée qu'elle soit, donne du plaisir» nous dit Descartes.

La sagesse esten effet le contraire de la tristesse et de l'abattement.

À la suite d'Épicure, Kant nous le rappelle dansLa Religion dans les limites de la simple raison : le sage doit avoirle coeur joyeux, sans quoi il ne sera pas disposé à faire le bien.

«De quelle nature est la disposition esthétique, pourainsi dire le tempérament de la vertu, courageux donc joyeux ou abattu par la crainte et découragé? Eh bien, uneréponse est à peine nécessaire.

Cette dernière disposition de l'âme propre à un esclave ne se rencontre jamais sansune haine cachée de la Loi et le coeur joyeux (...) est un signe de l'authenticité d'une intention vertueuse.» Lespassions que sont l'amour ou la joie ne nous rendent certes pas sages, mais nous disposent de telle sorte que nouspuissions plus facilement devenir sages. [3.

La passion peut nous rendre vertueux.] Plus fondamentalement et plus immédiatement, certaines passions peuvent nous rendre vertueux.

Revenons àDescartes : «L'amour, quelque déréglée qu'elle soit, a toujours le bien pour objet (...).

Ceux qui s'adonnent à aimer,encore même que leur amour soit déréglée et frivole, ne laissent pas de se rendre souvent plus honnêtes gens etplus vertueux, que s'ils occupaient leur esprit à d'autres pensées.» L'objet de l'amour, comme celui de la joie ou dudésir, est en effet le bien (nous n'aimons en effet que ce qui nous apparaît comme un bien) et nous sommesdisposés en bien envers ce que nous aimons.

Aussi sommes-nous portés à la bienveillance et à la vertu du simplefait que nous aimons.

La passion ne nous met plus seulement dans une disposition favorable à la sagesse ou lavertu, mais elle est en elle-même porteuse de sagesse, ouvrière de vertu.

Il y a, dans la constitution même despassions, quelque chose qui renforce la sagesse et témoigne que cette dernière ne peut se concevoir repliée surelle-même.. »

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