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Sagesse et passion peuvent-elles à votre avis s'accorder ?

Publié le 14/03/2004

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Or pour Freud le cas est exactement identique et s'interprète de même, comme le conflit entre deux désirs dont l'un est gênant et peut être ignoré par le sujet. Il n'y a pas d'actes innocents ou anodins. Tous sont révélateurs d'un affrontement en moi de deux forces. L'hypothèse Freudienne de l'inconscient revient à dire que bon nombre d'actes « normaux » (oubli, actes manqués, rêves), mais aussi « maladifs », pathologiques (névroses, psychoses, obsessions) s'expliquent en gros selon le même schéma. L'individu subirait un conflit psychique (dans son âme), conflit parfois extrêmement violent entre les normes conscientes (morales, esthétiques, sociales) et des désirs qui bousculent et négligent ces règles. Ce second groupe de désirs, le sujet les trouverait, s'il en avait conscience, tellement monstrueux, qu'ils ne peuvent parvenir à la conscience que sous une forme voilée, déformée, indirecte : le lapsus, le rêve, ou le symptôme maladif. Le symptôme est  donc un compromis entre le  désir inconscient et inavouable que je subis, et les normes conscientes et morales que j'accepte. « Le moi n'est pas maître dans sa propre maison » signifie que je n'ai pas conscience et que je ne maîtrise pas, ne contrôle pas une bonne part de ce qui se passe en moi-même, ce conflit, ce symptôme. L'hypothèse de l'inconscient est donc qu'une bonne partie de ce qui se passe en moi (dans mon âme, ma psyché) ne m'est pas connu, m'échappe, et cependant influe sur moi. C'est ainsi qu'il faut comprendre notre passage : la psychanalyse se propose de « montrer au moi qu'il n'est seulement pas maître dans sa propre maison, qu'il en est réduit à se contenter de renseignements vagues et fragmentaires sur ce qui se passe, en dehors de sa conscience, dans sa vie psychique ».

« soumis au jugement, mourant dans la douleur de la négativité », pour ressusciter comme « Esprit éternel,mais vivant et présent dans le monde », de même l'Absolu doit se vouer à la finitude et à l'éphémère pourse réaliser dans sa vérité et dans sa certitude. Dès lors, ce n'est pas en vain que les individus et les peuples sont sacrifiés.

On comprend aussi que lespassions sont, sans le savoir, au service de ce qui les dépasse, de la fin dernière de l'histoire: laréalisation de l'Esprit ou de Dieu.

Chaque homme, dans la vie, cherche à atteindre ses propres buts,cache sous des grands mots des actions égoïstes et tâche de tirer son épingle du jeu.

Et la passion, cen'est jamais que l'activité humaine commandée par des intérêts égoïstes et dans laquelle l'homme mettoute l'énergie de son vouloir et de son caractère, en sacrifiant à ses fins particulières et actuelles toutesles autres fins qu'il pourrait se donner: « Pour moi, l'activité humaine en général dérive d'intérêts particuliers, de fins spéciales ou, si l'on veut,d'intentions égoïstes, en ce sens que l'homme met toute l'énergie de sa volonté et de son caractère auservice de ses buts en leur sacrifiant tout ce qui pourrait être un autre but, ou plutôt en leur sacrifianttout le reste.

» Mais si les passions sont orientées vers des fins particulières, elles ne sont pas, pour autant, opposées àl'universel.

Le tumulte des intérêts contradictoires, des passions se résout en une loi nécessaire etuniverselle.

L'individu qui met son intelligence et son vouloir au service de ses passions sert, en fait etmalgré lui, autrui, en contribuant à l'oeuvre universelle.

Telle est la ruse de la Raison: les individus font ceque la Raison veut, sans cesser de suivre leurs impulsions, leurs passions singulières, de même que grâceà la ruse de l'homme, la nature fait ce qu'il veut sans cesser d'obéir à ses propres lois. L'universel est donc présent dans les volontés individuelles et s'accomplit par elles et particulièrement parla médiation des grands hommes de l'histoire.

Ainsi, par exemple, Jules César ne croyait agir que pour sonambition personnelle en combattant les maîtres des provinces de l'empire romain.

Or, sa victoire sur euxfut en même temps une conquête de la totalité de l'empire: il devint ainsi, sans toucher à la forme de laconstitution, le maître individuel de l'Etat.

Et le pouvoir unique à Rome « que lui conféra l'accomplissementde son but de prime abord négatif » ouvrait une phase nécessaire dans l'histoire de Rome et dansl'histoire du monde: « Les grands hommes de l'histoire sont ceux dont les fins particulières contiennent la substantialité quecontre la volonté de l'Esprit du monde.

» Les individus historiques sont donc les agents d'un but qui constitue une étape dans la marcheprogressive l'Esprit universel.

Mais sans la passion, ils n'auraient ri pu produire.« Ce n'est pas le bonheur qu'ils ont choisi, mais la peine, le travail pour leur but.

[...

] En fait, ils ont étépassionnés, c'est-à-dire ils ont passionnément pour leur but et lui ont consacré tout leur caractère, leurgd et leur tempérament.

[...] La passion est devenue l'énergie de leur moi; sans la passion ils n'auraientrien produire.

» Les grands hommes, les peuples avec leur esprit, 1eur constitution, leur art, leur religion, leur science nemaîtrisent pas le sens de ce qu'ils font.

Ils ne sont, que « les moyens, les instruments d'une chose plusélevée, plus vaste qu'ils ignorent et accomplissent inconsciemment ».

Si « Rien de grand ne s'est accomplidans le monde sans passion », c'est bien parce que les passions sont énergie, incandescence du vouloir,tension vers un but, mais aussi et surtout parce qu'elles ne sont que « les moyens du génie de l'universpour accomplir sa fin ». Rousseau déjà contestait le rationalisme classique — qui, tels Aristote, Descartes, ne nient pas la passion maisdemandent un contrôle, une maîtrise.

La passion, antérieure à la raison, n'est ni mauvaise ni source de servitude.Les « mauvaises passions » sont nées avec l'état civil qui instaure la propriété et fait émerger envie, exploitationentre les hommes.

D'un autre point de vue, la psychanalyse a montré l'importance des passions dans la viepsychique et « l'illusion de la conscience ».

« Le moi n'est pas maître dans sa propre maison ».

Il existe en l'hommeun inconscient qui échappe totalement au moi, à la conscience, donc à la raison.

Il y a en l'homme un irrationnelirréductible.. »

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