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Les sanctions sont-elles nécessaires ?

Publié le 27/02/2004

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L'homme respecte rarement la loi parce que sa raison morale lui commande de le faire. Ce n'est pas le souci de gêner autrui qui interdit à l'automobiliste de se garer devant une porte de garage, mais bien la crainte d'une sanction matérielle (l'amende). Il en ira de même pour des délits autrement plus graves. [Les sanctions n'ont jamais empêché de commettre des fautes. Elles ne sont pas nécessaires. Les sanctions n'ont jamais empêché les criminels d'accomplir leurs forfaits. Elles ne sont pas dissuasives. Au contraire, elles renforcent le sentiment d'injustice. L'éducation ne doit pas reposer sur l'idée de contrainte et la peur du châtiment.] Les gens honnêtes n'ont pas besoin de sanction C'est un paradoxe: celui qui craint le plus la sanction est celui qui, de toute façon, ne commettra jamais de délit ni de crime.

« Si les sanctions sont nécessaires parce que les hommes sont mal éduqués.

En dépit des efforts deséducateurs, en effet, l'homme ne peut jamais accéder à une véritable conscience morale.

La plupart agissentpar crainte, et non par raison.

S'ils avaient la certitude de l'impunité, beaucoup d'hommes ne reculeraientmalheureusement pas devant le crime.

C'est ce que montrent les exactions commises en temps de guerre oupar les régimes dictatoriaux, par des sbires sûrs d'échapper à la punition.

Rousseau montre bien qu'il n'y auraitpas besoin de lois, de police, de justice, si chaque être avait conscience de cette vérité première: servir sespropres intérêts, sans respecter autrui, c'est agir contre les intérêts de tous et de chacun.

En effet, à mesureque je romps les liens qui m'unissent aux autres, je m'isole et, par là même, m'affaiblis.

C'est grâce aux autresque je suis homme, et non parce que je m'oppose à eux.

On argumentera ces idées avec l'étude ci-dessous: On le forcera d'être libre (Rousseau). On trouve cette formule énigmatique au septième chapitre du premierlivre du « Contrat social ».

Rousseau affirme que celui qui refuse d'obéir aux lois peut y être contraint par le corps social, mais il ajouteque cette contrainte sert en fait la liberté de celui qui y est soumis.

Ceparadoxe met en évidence la tension qui existe entre notre existenced'individu et notre existence de citoyen, et interroge sur la conciliationde l'obéissance civique avec la liberté. Rousseau partage avec les partisans du droit naturel l'idée que l'être humain est naturellement libre et autonome, chacun d'entre nous a naturellement le droit de décider deses propres actions, dans son propre intérêt.

Or, l'intégration à un État nécessite uneorganisation sociale, des lois, un pouvoir commun.

Le problème central qu'examine le« Contrat social » est de savoir ce qu'est une loi légitime, ou encore de déterminer à quoi chacun de nous s'engage en vivant sous un pouvoir commun.

Qu'est-ce que je donne demon pouvoir de me diriger moi-même ? à qui ? en l'échange de quoi ? Ou encore, dans quelbut véritable les hommes décident-ils de s'associer, de se donner des lois communes ? Alors que Hobbes pense que le souci d'être en sécurité est le principal moteur de la vie sociale, Rousseau affirme que « renoncer à sa liberté, c'est renoncer à sa qualité d'homme ».

Non seulement la liberté est inaliénable, et nul ne peut vouloir être soumis à un autre, mais surtout les hommes s'associent pour conserverleur liberté et se préserver des rapports de dépendance personnelle. Le problème de la création de l'Etat légitime peut donc s'énoncer ainsi : « Trouver une forme d'association qui défende et protège de toute la force commune la personne et les biens de chaque associé, et par laquellechacun s'unissant à tous n'obéisse pourtant qu'à lui-même et reste aussi libre qu'auparavant. » Or, comment créer des lois et n'obéir à personne ? La réponse de Rousseau est apparemment simple : « Le peuple soumis aux lois doit en être l'auteur. » Chaque individu promet d'obéir à la « volonté générale ».

La « volonté générale » est ce qu'il y a de commun dans toutes les volontés.

Par exemple, au moment où un groupe d'individus veut s'associer, il existe en chacunde ses futurs membres une volonté commune : créer cette association, quelles que soient par ailleurs leursvolontés particulières et différentes, singulières.

En promettant d'obéir à la « volonté générale », je ne promets en fait que d'obéir à moi-même, qu'à une partie de ma volonté, qui se trouve coïncider avec celle des autres.Sans doute, en obéissant à la « volonté générale », ne réaliserai-je pas toutes mes volontés, je ne satisferai pas tous mes intérêts.

Mais je me réaliserai que ce que je veux, que mes intérêts.

En aucun cas je ne seraisoumis à la volonté d'un autre.

Bref, je resterai libre. « Tant que les sujets ne sont soumis qu'à de telles conventions, ils n'obéissent à personne, mais seulement àleur propre volonté.

» En obéissant à la loi, qui n'est qu'une déclaration de la « volonté générale », je perds ma liberté naturelle de faire tout ce que je veux ou plus précisément tout ce que je peux , étant donné la force des autres quipeuvent s'opposer à mes projets.

Mais je gagne précisément une liberté politique, qui me permet à la fois den'obéir qu'à moi-même (puisque je peux me considérer comme l'auteur de la volonté générale, qui est unepartie de MA volonté), et ne pas subir la volonté d'un autre (plus fort, plus rusé, plus riche).. »

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