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Sans autrui puis-je être humain ?

Publié le 22/02/2005

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  • Parties du programme abordées :

- Autrui. - Nature et culture. - Les échanges. - La société. - La personne.

  • Analyse du sujet : La notion d'humanité pourrait-elle s'appliqiier à une conscience solitaire ou suppose-t-elle au contraire l'intersubjectivité et l'appartenance à une communauté ? A savoir, l'individu isolé peut-il être autre chose qu'une abstraction ? Ne puis-je être humain qu'en compagnie des autres ? Mon humanité est-elle dépendante de la présence d'autrui ?
  • Conseils pratiques : Mettez en lumière le caractère relationnel de l'existence humaine tant au niveau de la conscience qu'à ceux du langage, du travail, ou des échanges par l'exemple.
  • Bibliographie :

Aristote, La Politique, Denoël-Gonthier, Médiations. Kant, Critique de la Raison pratique, PUF. Stirner, L'Unique et sa propriété, L'Âge d'homme. Marx, Introduction générale à la critique de l'économie politique, Éditions Sociales.

« naturelle, et surtout, qu'elle est antérieure par nature à l'individu.

Cela signifie que l'homme n'est pasautosuffisant : il n'est qu'une partie d'un tout : la cité, comme la mai est partie du corps.

Pas plus que la mainn'existe réellement sans le corps, l'individu humain n'existe sans la cité.

C'est d'elle qu'il reçoit son humanité,son développement, son statut moral.« Mais l'homme qui est dans l'incapacité d'être membre d'une communauté, ou qui n'en éprouve nullement lebesoin, parce qu'il se suffit à lui-même, ne fait en rien partie de la cité et par conséquent est ou une brute,ou un dieu »Ne pas appartenir à la « polis », lei d'humanité, c'est être soit infra-humain, soit supra-humain.L'exposé d'Aristote reprend la conception classique de la cité au sens grec.

La cité n'est pas un Etat (formebarbare pour les Grecs), elle n'est pas liée à un territoire (comme aujourd'hui où la citoyenneté se définitd'abord par référence au sol, à la « patrie »).

La cité est une communauté d'hommes, vivant sous les mêmesmois et adorant les mêmes dieux.

L'idéal grec est celui d'un groupe d'hommes pouvant tous se connaîtrepersonnellement.

L'idéal politique est donc celui d'une communauté d'hommes libres (non asservis par le travailet les nécessités vitales, disposant de loisirs) et unis par la « philia ».Quand les contemporains parlent « d'animal social », ou quand Marx déclare que l'homme est « animal politique», ce ‘est pas au même sens que les Grecs.

La polis n'est pas une communauté économique, au contraire :elle naît quand on peut s'affranchir de la contrainte économique et disposer de loisirs.

Ainsi les esclaves nesont-ils pas citoyens, ainsi le statut des artisans est-il difficile (Aristote dit qu'ils sont en « esclavage limité»).

Le travail est ressenti comme une nécessité (vitale, économique) et la « polis » est un lieu de liberté.Enfin Aristote polémique avec Platon.

Pour ce dernier, les liens d'autorité sont les mêmes pour le chef defamille, le chef politique, le maître d'esclaves.

Ces types de gouvernement ne différent que par le nombred'individus sur lesquels ils s'exercent.

Or, Aristote restitue des différences, selon que l'autorité s'exerce sur unêtre déficient, comme est censé l'être l'esclave, des êtres libres mais inférieurs comme le seraient la femme etl'enfant, ou encore entre égaux, ce qui est le cas proprement politique.Le pouvoir politique s'exerce donc au sein d'hommes libres et égaux.

Par suite, il n'a aucune mesure avec lepouvoir paternel.

Dans une communauté politique, nul ne peut se prévaloir d'une supériorité de nature pourgouverner : ainsi chaque individu sera-t-il alternativement gouvernant et gouverné.

L'idéal de la « polis »exige que chacun puisse, en tant qu'homme libre, égal aux autres, prétendre au pouvoir pour un laps de tempsdéterminé.Les modernes renieront, en un sens, l'enseignement d'Aristote, en faisant de l'individu souverain un êtreautonome, indépendant, capable de décider pour lui-même de ses actions.

Toute la tradition politique dontnotre monde est issu rejettera l'idée que : « La cité est antérieure à chacun de nous pris individuellement.

» SYNTHESE Si Descartes, dans sa recherche de la vérité, exclut la présence d'autrui entant que tel, il n'en reste pas moins qu'il affirme que je ne peux accéder à lareconnaissance de moi-même comme « substance pensante » que parce quej'ai en moi l'idée de parfait ou d'infini.

Ce qui signifie que c'est Dieu qui fondemon existence.

Or Dieu, en tant qu'il est extérieur à moi, n'est-il pas, au fond,l'appellation suprême d'autrui ?Le « je pense », chez Descartes, implique le « je pense Dieu », je pensel'Autre, je pense quelque chose d'extérieur à moi.

On n'est pas très loin deHusserl qui affirme que « toute conscience est conscience de quelque chose» et, partant, que toute conscience est relation à autrui.

Ce n'est donc pasdans la solitude que je peux accéder à la reconnaissance de moi-même.

Aucontraire, comme l'affirme Sartre, la conscience qui se replie sur elle-même,qui « essaie de se reprendre, de coïncider enfin avec elle-même, tout auchaud, volet clos », s ‘anéantit.

La reconnaissance d'autrui par soi estnécessaire à la reconnaissance de soi...

par l'autre.

sans autrui, je puis êtrehumain.

Pour être ce que je suis, l'autre doit me reconnaître comme tel. Par exemple, pourquoi désirer ce qu'autrui désire ? En fait, si je désireposséder l'objet même dont il a envie, c'est pour qu'il m'admire, qu'il m'estime.Ce n'est que pour cela que je désire cet objet, et non pour lui-même, pourses qualités propres, pour le plaisir qu'il me procurerait.

Mon vrai désir, c'est ledésir de l'amour d'autrui.

Presque tous les désirs humains ont en réalité cette fin.

C'est ce qu'affirme clairement Hegel : le désir humain fondamental n'est pas le désir de consommation de l'objet,le désir de plaisir, de jouissance physique, qui est aussi bien celui de l'animal, mais c'est le désir de l'estime, del'admiration, de l'amour d'autrui, ou encore, comme le nomme Hegel, le désir de reconnaissance (le désir du désird'autrui), cad le désir d'être reconnu par autrui comme un être qui a un valeur (qui est donc lui-même désirable).

Etcela médiatise le désir d'objet, objet dont la possession n'est qu'un moyen pour ramener sur soi l'envie qu'autrui luiporte.

Si je veux avoir de multiples objets, ce n'est pas pour le plaisir qu'ils m'apportent directement, mais c'est pourtenter de capter et de détourner au profit de mon être la valeur qu'autrui leur reconnaît.

Essayons d'approfondircette idée avec Hegel:. »

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