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Sartre: les réactions des lecteurs modernes devant les oeuvres du passé.

Publié le 14/10/2011

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sartre

Dans ce texte, Jean-Paul Sartre accuse violemment les critiques

de ne vouloir courir aucun risque, mais il rapproche leur attitude à

l'égard des auteurs morts de celle des lecteurs de notre temps. Il

dénonce le caractère formel de l'étude d'une littérature qui a

perdu son intérêt et son efficience. Nous essaierons de justifier et

de discuter cette accusation.

sartre

« indignent et qu'ils ne soupçonnaient pas; l'histoire a démenti certai­ nes de leurs prévisions et celles qui se réalisèrent sont devenues vraies depuis si longtemps que nous avons oublié qu'elles furent d'abord des traits de leur génie; quelques-unes de leurs pensées sont tout à fait mortes et il y en a d'autres que le genre humain tout entier a reprises à son compte et que nous tenons pour des lieux communs.

Il s'ensuit que les meilleurs arguments de ces auteurs ont perdu leur efficience; nous en admirons seulement l'ordre et la rigueur; leur agencement le plus serré n'est à nos yeux qu'une parure, une archi­ tecture élégante de l'exposition, sans plus d'application pratique que ces autres architectures : les fugues de Bach, les arabesques de l'Alhambra.

J.-P.

SARTRE, Situations, 1/, Gallimard.

0 Résumé Les critiques, qui veulent rester en marge du monde réel, ont choisi de ne s'intéresser qu'aux auteurs morts dont les préoccupa­ tions ne nous touchent plus.

Ainsi peuvent-ils se limiter à des considérations esthétiques.

Car les lecteurs de notre temps sont naturellement amenés à négliger les arguments des écrivains du passé parce qu'ils n'offrent plus de résonance à notre époque, ou parce qu'ils sont trop usés : l'intérêt se réduit alors à apprécier dans un exposé non la valeur des arguments, mais la rigueur de leur présentation et l'ordonnance de leur architecture.

0 Analyse Jean-Paul Sartre commence par accuser les critiques : dans leur souci d'ignorer la réalité présente, ils ont choisi de ne s'intéresser qu'aux auteurs morts dont les préoccupations ne nous touchent plus.

Il tire les conséquences logiques auxquelles les conduit leur choix : les problèmes traités par les écrivains morts ayant perdu. »

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