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SARTRE: et la signification de l'imaginaire

Publié le 27/02/2008

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Préférer l'imaginaire ce n'est pas seulement préférer une richesse, une beauté, un luxe en image à la médiocrité présente malgré leur caractère irréel. C'est adopter aussi des sentiments et une conduite « imaginaires », à cause de leur caractère imaginaire. On ne choisit pas seulement telle ou telle image, on choisit l'état imaginaire avec tout ce qu'il comporte, on ne fuit pas uniquement le contenu du réel (pauvreté, amour déçu, échec de nos entreprises, etc.), on fuit la forme même du réel, son caractère de présence, le genre de réaction qu'il demande de nous, la subordination de nos conduites à l'objet, l'inépuisabilité des perceptions, leur indépendance, la façon même que nos sentiments ont de se développer. Cette vie factice, figée, ralentie, scolastique qui, pour la plupart des gens n'est qu'un pis-aller, c'est elle précisément qu'un schizophrène désire. Le rêveur morbide qui s'imagine être roi ne s'accommoderait pas d'une royauté effective ; même pas d'une tyrannie où tous ses désirs seraient exaucés. C'est que, en effet, jamais un désir n'est à la lettre exaucé du fait précisément de l'abîme qui sépare le réel de l'imaginaire. L'objet que je désirais, on peut bien me le donner mais c'est sur un autre plan d'existence auquel je devrai m'adapter. SARTRE

L'inconsistance de l'image dans la philosophie (et, d'après Sartre, jusque dans la modernité) tient à ce qu'elle soit comprise comme un « objet mental «, ou comme un objet dans la conscience - au même titre du reste que la perception, la sensation, ou le concept, dont elle ne peut plus alors différer que quantitativement, par exemple par son moindre degré de réalité. Pourtant, contre toutes les théories qui réduisent l'image à une forme dégradée de la perception, n'avons-nous pas l'évidence vécue de sa spécificité, qui est d'avoir constitutivement affaire au néant ? J'imagine dans l'absence de ce que j'imagine. Ce néant qui est au cœur de l'image, je le manque forcément dès que je fais d'elle un « objet « - le terme d'objet impliquant au contraire solidité et plénitude. La seule façon de saisir l'image dans son néant caractéristique consiste à la voir non plus comme objet dans la conscience, mais comme objet visé par la conscience, selon l'orientation-vers... qui caractérise l'intentionnalité. « L'image est un certain type de conscience. L'image est un acte et non une chose. « Un acte, une création, ou une « thèse « spécifique : la « thèse irréalisante «, par laquelle la conscience pose, en même temps que l'image, le monde comme néant. Ainsi, l’image n’est pas passivité, elle réclame une attention et une intention du sujet

 

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« ce qu'il comporte, on ne fuit pas uniquement le contenu du réel (pauvreté, amour déçu, échec de nos entreprises,etc.) » L'inconsistance de l'image dans la philosophie (et, d'après Sartre, jusque dans la modernité) tient à ce qu'elle soitcomprise comme un « objet mental », ou comme un objet dans la conscience - au même titre du reste que laperception, la sensation, ou le concept, dont elle ne peut plus alors différer que quantitativement, par exemple parson moindre degré de réalité.

Pourtant, contre toutes les théories qui réduisent l'image à une forme dégradée de laperception, n'avons-nous pas l'évidence vécue de sa spécificité, qui est d'avoir constitutivement affaire au néant ?J'imagine dans l'absence de ce que j'imagine.

Ce néant qui est au cœur de l'image, je le manque forcément dès queje fais d'elle un « objet » - le terme d'objet impliquant au contraire solidité et plénitude.

La seule façon de saisirl'image dans son néant caractéristique consiste à la voir non plus comme objet dans la conscience, mais commeobjet visé par la conscience, selon l'orientation-vers...

qui caractérise l'intentionnalité.

« L'image est un certain typede conscience.

L'image est un acte et non une chose.

» Un acte, une création, ou une « thèse » spécifique : la« thèse irréalisante », par laquelle la conscience pose, en même temps que l'image, le monde comme néant.

Ainsi,l'image n'est pas passivité, elle réclame une attention et une intention du sujet « On ne choisit pas seulement telle ou telle image, on choisit l'état imaginaire avec tout ce qu'il comporte, on ne fuitpas uniquement le contenu du réel (pauvreté, amour déçu, échec de nos entreprises, etc.), on fuit la forme mêmedu réel, son caractère de présence, le genre de réaction qu'il demande de nous, la subordination de nos conduites àl'objet, l'inépuisabilité des perceptions, leur indépendance, la façon même que nos sentiments ont de sedévelopper.

» Sartre dans L'Imaginaire propose une.

« Psychologie phénoménologique de l'imagination », le sous- titre de l'essai fixe en effet les limites de l'entreprise : elle vise essentiellement à « décrire » la grande fonction« irréalisante » de la conscience ou « imagination », et « son corrélatif noématique, l'imaginaire ».

De fait, aucunaperçu ne nous sera donné des causes par lesquelles tel type d'organisation psychique, plutôt qu'un autre type,vient à se proposer dans une expérience caractéristique.

Et nous ne pouvions sans doute escompter cettedémarche explicative de la réflexion de style cartésien qui, dans la pensée de Sartre, est fondée à nous livrer toutce que nous pouvons avoir de connaissance certaine touchant la structure intentionnelle de l'image.

C'est l'absencequi est visée dans l'image, c'est une autre façon d'accomplir un désir qui cherché par le néant de l'image. « Cette vie factice, figée, ralentie, scolastique qui, pour la plupart des gens n'est qu'un pis-aller, c'est elleprécisément qu'un schizophrène désire.

Le rêveur morbide qui s'imagine être roi ne s'accommoderait pas d'uneroyauté effective ; même pas d'une tyrannie où tous ses désirs seraient exaucés.

C'est que, en effet, jamais undésir n'est à la lettre exaucé du fait précisément de l'abîme qui sépare le réel de l'imaginaire.

L'objet que je désirais,on peut bien me le donner mais c'est sur un autre plan d'existence auquel je devrai m'adapter.

» Le travail de Sartrene se réduit pas à cette reprise réflexive.

On passe, en effet, dans la description de l'image, du certain au probable,du moment où, s'interrogeant sur sa matière, on se voit contraint d'en chercher l'illustration sur les donnéeshypothétiques accessibles à une investigation expérimentale, l'image en effet « tente de faire comparaître l'objetdevant elle pour le voir ou mieux encore pour le posséder ».

Mais « cette tentative où toute pensée risqueraitd'ailleurs de s'enliser est toujours un échec : les objets sont affectés du caractère d'irréalité ».

On voit icil'enseignement reçu de Freud. D'où vient en effet que le sujet s'emploie à « faire comparaître » l'objet en son actualité ? On nous dira que « lapensée irréfléchie » au niveau de laquelle se situe l'image « est une possession ».

Nous comprendrons alors que« l'image porte en elle un pouvoir persuasif de mauvais aloi, qui vient de l'ambiguïté de sa nature ».

Mais d'où vientque le sujet y cède effectivement, et que cette complaisance ait pour sanction un type de phénomène spécifique ?La question se posera évidemment par privilège sur le terrain du rêve, et l'on sait la réponse qu'y donne Sartre :« Tout ce qui se passe dans un rêve, j'y crois, mais je ne fais qu'y croire.

» Il s'agit là « d'un genre de fascinationsans position d'existence ».

Une conscience réfléchie viendra-t-elle à traverser le domaine institué, alors en effet jepercevrais l'objet ; mais ce serait à la condition de m'éveiller.

L'image réclame une approche de la consciencedifférente de la perception, de l'ordre de la différence entre présence et absence. Conclusion. Sartre interroge le mode d'être de l'image et sa fonction irréalisante, l'image n'est un autre mode de présence que laperception mais bien une absence, un vide rempli par la conscience par ce qu'elle désire, en cela elle estconfortable, et on peut y rester comme le schizophrène.

Aussi, c'est une question de mode d'appréhension quidifférencie l'image de la réalité basé sur l'absence, mode qu'il faut changer si on veut avoir un véritable mode deperception basé sur la présence effective des choses.. »

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