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Le scandale ?

Publié le 14/03/2004

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Le spectateur fait corps avec la valeur éthique que l'agresseur torture publiquement.Mais sans doute faut-il aller plus loin et parler d'une obscure complicité entre l'acteur scandaleux et le spectateur scandalisé. La conscience scandalisée se révolte contre l'autre, bien sûr, mais aussi, un peu, contre elle-même, car elle est troublée, elle se sent gagnée par la tentation. Pensez à Don Juan - dans la pièce de Molière - qui scandalise un pieux mendiant : « Voici un louis d'or que je te donne si tu jures. Va, va, jure un peu !» Certes le mendiant est attaché à sa foi qui le protège du désespoir. Mais il a faim, il a froid, cette pièce d'or représente tant de choses pour lui ! Et Don Juan perçoit ce désarroi, il sent que l'âme de sa victime est fragile, il jouit à l'idée de la bouleverser. Si le mendiant était un saint, l'offre de Don Juan glisserait sur lui sans l'atteindre. Don Juan n'en serait pas moins méprisable mais il n'y aurait pas scandale. Nul ne saurait scandaliser un saint.Ni le saint, ni l'être parfaitement immoral ne sont accessibles au scandale.

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