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La science consiste-t-elle à expliquer du visible compliqué par de l'invisible simple ?

Publié le 18/01/2004

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  Références utiles Bergson, L'énergie spirituelle Bachelard, La formation de l'esprit scientifique   Textes à utiliser Auguste Comte   C'est dans les lois des phénomènes que consiste réellement la science, à laquelle les faits proprement dits, quelque exacts et nombreux qu'ils puissent être, ne fournissent jamais que d'indispensables matériaux. Or, en considérant la destination constante de ces lois, on peut dire sans aucune exagération que la véritable science, bien loin d'être formée de simples observations, tend toujours à dispenser, autant que possible, de l'exploration directe, en y substituant cette prévision rationnelle, qui constitue, à tous égards, le principal caractère de l'esprit positif, comme l'ensemble des études astronomiques nous le fera clairement sentir. Une telle prévision, suite nécessaire des relations constantes découvertes entre les phénomènes, ne permettra jamais de confondre la science réelle avec cette vaine érudition qui accumule machinalement des faits sans aspirer à les déduire les uns des autres. Ce grand attribut de toutes nos saines spéculations n'importe pas moins à leur utilité effective qu'à leur propre dignité : car, l'exploration directe des phénomènes accomplis ne pourrait suffire à nous permettre d'en modifier l'accomplissement, si elle ne nous conduisait pas à le prévoir convenablement.   Albert Einstein, On the Method of Theoretical Physics, cité par R. Blanché, « La Méthode expérimentale et la Philosophie de la physique »   Mais si l'expérience est le commencement et la fin de toute notre connaissance au sujet de la réalité, quel rôle est laissé, dans la science, à la raison ? Un système complet de physique théorique consiste en concepts et en lois de base pour relier ces concepts avec les conséquences qui dérivent de là par déduction logique. C'est à ces conséquences que doivent correspondre nos expériences particulières, et c'est la dérivation logique de ces conséquences qui, dans un ouvrage purement théorique, occupe de beaucoup la plus grande partie du livre. (...)  Nous venons d'assigner à la raison et à l'expérience leur place dans le système de la physique théorique.

Ici semblent opposées une complexité du visible et une simplicité de l’invisible : cela est-il valide ? La nature physique apparaît d’une manière assez évidente comme complexe et variée. L’idée d’une simplicité de l’invisible et, partant, de la science, pose, elle, plus de problèmes : cette vue sur l’invisible est forgée par l’esprit humain : doit-on considérer qu’en la forgeant il épouse réellement le fonctionnement de la réalité physique, ou qu’il la simplifie pour le saisir plus aisément ? La simplicité dont parle le sujet est-elle réellement dans les choses physiques, ou est-elle une construction de l’esprit humain ? Cela ouvre sur la question du rôle de la science : est-elle un outil d’explication globale du monde, ou doit-elle simplement rendre le monde plus compréhensible et plus saisissable pour l’homme, quitte à la simplifier pour y parvenir ? Le souci premier de la science doit-il être l’exhaustivité ou l’efficacité quant à l’explication du monde ? La réponse que l’on donnera à la question posée dépendra de la branche que l’on choisira dans cette alternative. Il faudra de toutes façons examiner les deux branches et éprouver leurs limites.

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