La science des idées permet-elle de comprendre la nature humaine ?
Publié le 25/01/2004
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Cependant, si la nature humaine est l'idée de l'homme, l'individu ne devient il pas un homme au second degré comme la table du menuisier chez Platon ? Lectures utiles Platon, République Phédon Kant, Critique de la raison pure Textes utiles PlatonSocrate : Prends donc une ligne coupée en deux segments inégaux, l'un représentant le genre visible, l'autre le genre intelligible, et coupe de nouveau chaque segment suivant la même proportion; tu auras alors, en classant les divisions obtenues d'après leur degré relatif de clarté ou d'obscurité, dans le monde visible, un premier segment, celui des images - j'appelle images d'abord les ombres, ensuite les reflets que l'on voit dans les eaux, ou à la surface des corps opaques, polis et brillants, et toutes les représentations semblables; tu me comprends? Adimante : Mais oui. Socrate : Pose maintenant que le second segment correspond aux objets que ces images représentent j'entends les animaux qui nous entourent, les plantes et tous les ouvrages de l'art. Adimante : Je le pose. Socrate : Consens-tu aussi à dire, demandai je, que, sous le rapport de la vérité et de son contraire, la division a été faite de telle sorte que l'image est à l'objet qu'elle reproduit comme l'opinion est à la science? Adimante :J'y consens fort bien. Socrate : Examine à présent comment il faut diviser le monde intelligible. Adimante : Comment? Socrate : De telle sorte que pour atteindre l'une de ses parties l'âme soit obligée de se servir, comme d'autant d'images, des originaux du monde visible, procédant à partir d'hypothèses, non pas vers un principe, mais vers une conclusion; tandis que pour atteindre l'autre - qui aboutit à un principe anhypothétique - elle devra, partant d'une hypothèse, et sans le secours des images utilisées dans le premier cas, conduire sa recherche à l'aide des seules idées prises en elles-mêmes.
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1
La science des idées ne permet pas de comprendre .--
la nature Y humaine
----- 11, ~ [•] ~ 1
L'étude des idées ne peut rendre compte de la formation
des idées
morales.
On ne peut définir l'homme qu'en
référence
au contexte politique et économique.
La science
des idées ignore
l'irrationnel des sentiments.
La pensée
est affranchie
de la sensation
L
a pensée humaine ne
peut être réduite à
des déterminismes bio
logiques
ou empiriques .
«La production des idées, I des représentations et de
la conscience est d'abord
directement et intimement
mêlée
à l'activité matérielle et au commerce matériel
des hommes.• Marx et Engels, L'idéologie allemande
Pour Kant , le rôle
majeur de la pensée est
d'établir des règles de
conduite morale grâce
à la raison
pratique ou
morale .
Or, celle-ci doit
être affranchie de tout
ce qui est sensible ou
empirique .
Il ne suffit
donc pas d'étudier
comment les idées
naissent des sensa
tions pour expliquer
l'exigence morale, prin
cipale caractéristique de
la
nature humaine.
L'idéologie est
une mystification
P
our Marx, toute ten
tative pour déter
miner la nature humaine
en dehors du contexte
politique et économique
est illusoire.
C'est
d'ailleurs lui qui, repre
nant le terme d'idéo
logie dans une accep
tion péjorative, va en
modifier le sens pour
désigner les justifica-
tions théoriques, philo
sophiques ou culturelles
dont la bourgeoisie revêt
son pouvoir économique.
L'affectivité prime
sur l'intellect
1
1 est vain de prétendre
fonder une connais
sance de l' homme sur la
seule étude des idées.
En
effet,
l'activité intel
lectuelle ne constitue
que l'une des dimen
sions de l'homme.
L'op
timisme rationaliste de
Destutt sera battu en
brèche, par exemple, par
la philosophie de
Nietzsche ou par la psy
chanalyse, pour lesquelles
l'instinct , l'affectivi
té, l'ir
rationnel forment le fond
de la nature humaine .
Il ne suffit pas d'étudier la formation des idées pour comprendre
la nature humaine .
Celle-ci est plutôt déterminée par
les conditions de vie matérielles ou par l'affectivité.
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