Devoir de Philosophie

La science doit-elle conduire au bonheur ?

Publié le 08/02/2005

Extrait du document

1. Le bonheur comme accomplissement de la nature Aristote  considère que le bonheur réside dans la réalisation de l'homme, réalisation des fonctions qui lui sont les plus spécifiques : les activités de l'âme.   Texte : Aristote  ethique à  Nicomaque,  Tricot, Vrin,  p.57-59 "Mais sans doute l'identification du bonheur et du Souverain Bien apparaît-elle comme une chose sur laquelle tout le monde est d'accord; ce qu'on désire encore, c'est que nous disions plus clairement quelle est la nature du bonheur. Peut-être peut-on y arriver  si on déterminait la fonction de l'homme." 2.le bonheur est-il en nous? où et comment trouver le bonheur? Texte : Pascal, Pensées, 131 et139 "Rien n'est insupportable à l'homme que d'être en plein repos, sans passion, sans affaire, sans divertissement, sans application. Il sent alors son néant, son insuffisance, sa dépendance, son impuissance, son vide.

« Texte : Épicure, lettre à Ménécée , "C'est un grand bien, croyons-nous, que de savoir se suffire à soi-même nonpas qu'il faille toujours vivre de peu en général, mais parce que si nous n'avons pas l'abondance, nous saurons être contents de peu, bien convaincusque ceux-là jouissent mieux de l'opulence, qui en ont le moins besoin." Épicure montrera que le bonheur n'est possible qu'à condition de sedébarrasser de la peur des dieux et de la mort: Une des premières cause d'angoisse chez les humains est, selon Epicure,l'inquiétude religieuse et la superstition.

Bien des hommes vivent dans lacrainte des dieux.

Ils ont peur que leur conduite, leurs désirs ne plaisent pasaux dieux, que ceux-ci jugent leurs actes immoraux ou offensants enversleurs lois et ne se décident à punir sévèrement les pauvres fauteurs, en lesécrasant de malheur dès cette vie ou en les châtiant après cette vie.

Ilspensent aussi qu'il faut rendre un culte scrupuleux à ces divinités, leuradresser des prières, des suppliques, leur faire des offrandes afin de seconcilier leurs bonnes grâces.

Car les dieux sont susceptibles, se vexent pourun rien, et sont parfois même jaloux du bonheur des simples mortels, qu'ils seplaisent alors à ruiner.

Toutes ces croyances qui empoisonnent la vie deshommes ne sont que des superstitions et des fariboles pour Epicure.Pour s'en convaincre, il faut rechercher quels sont les fondements réels deschoses, il faut une connaissance métaphysique, cad une science de la totalité du monde.

Celle-ci nous révélera quele principe de toutes choses est la matière, que tout ce qui existe est matériel.

Ainsi, la science peut expliquer tousles événements du monde, tous les phénomènes de la Nature, même ceux qui étonnent et terrorisent le plus leshommes, comme procédant de mécanismes matériels dépourvus de toute intention de nuire, et nullement d'espritsdivins aux volontés variables.

Par exemple, les intempéries qui dévastent vos biens et vous ruinent ne sontnullement l'expression d'une vengeance divine pour punir vos fautes passées, mais seulement la résultante de forcesnaturelles aveugles et indifférentes à votre devenir.

C'est ce qu'établira de façon complète Lucrèce, en donnantmême le luxe de plusieurs explications possibles des mêmes phénomènes, arguant du fait que l'essentiel n'est pas deconnaître la vraie cause du phénomène, mais de savoir qu'il possède une cause matérielle non intentionnelle.

C'esten effet cela seul qui importe à notre bonheur, puisque ce savoir nous délivre des angoisses religieuses. La métaphysique matérialiste va aussi permettre de délivrer l'humanité d'une de ses plus grandes craintes : lacrainte de la mort.

Les hommes ont peur de la mort.

Mais que redoutent-ils en elle ? C'est précisément le saut dansl'absolument inconnu.

Ils ne savent pas ce qui les attend et craignent confusément que des souffrances terribles neleur soient infligées, peut-être en punition de leurs actes terrestres.

Les chrétiens, par exemple, imagineront quequiconque à mal agi et n'a pas obtenu le pardon de Dieu ira rôtir dans les flammes de l'enfer.

La peur de la mort apartie liée avec les superstitions religieuses dont la métaphysique matérialistes nous libère.

De plus, si tout dansl'univers n'est fait que de matière, si nous, comme tous les êtres vivants, ne sommes que des agrégats d'atomes,lorsque nous mourons, ce ne sont que nos atomes qui se séparent, qui se désagrègent, ce n'est que notre corps quise décompose, en un point d'abord (celui qui est blessé ou malade), puis en tous.

Dès lors, rien de notre être nesurvit, il n'y a rien après la mort, « la mort n'est rien pour nous ».

Ceux qui pensent que la vie du corps, la pensée,la sensation, le mouvement viennent de l'âme, et que cette âme pourrait survivre après la mort du corps, ont tort.Car l'âme elle-même est faite de matière, certes plus subtile, puisque invisible ; mais si elle n'est qu'un agrégatd'atomes, elle aussi se décompose lorsque la mort survient, et même, selon l'expérience la plus commune, il fautpenser qu'elle est la première à se décomposer puisque le mort apparaît immédiatement privé de vie, de sensation,de pensée et de mouvement, alors que le reste de son corps semble encore à peu près intact et mettra plus detemps à commencer à se décomposer.

Aussi, la mort se caractérise bien en premier lieu par l'absence de sensation :« Habitue-toi à la pensée que le mort n'est rien pour nous, puisqu'il n'y a de bien et de mal que dans la sensation, etque la mort est absence de sensation.

»En effet, les sensations que nous avons de notre corps et, à travers lui, des choses du monde sont la source detoute connaissance, et aussi de tout plaisir et de toute douleur, donc le vrai lieu de tout bien et de tout mal,puisque le bien réel n'est que le plaisir et le mal la douleur.

Nous pouvons désigner la pensée d'Epicure comme unsensualisme qui fonde toute la vie intérieure sur la sensation.

La mort étant la disparition des sensations, il ne peuty avoir aucune souffrance dans la mort.

Il ne peut pas y avoir davantage de survie de la conscience, de la penséeindividuelle: « Ainsi le mal qui effraie le plus, la mort, n'est rien pour nous, puisque lorsque nous existons, la mortn'est pas là, et lorsque la mort est là, nous n'existons plus.

»Dès lors je peux vivre, agir et profiter de cette vie sans redouter aucune punition post-mortem.

Et je sais que c'estici et maintenant qu'il me faut être heureux, en cette vie, car je n'en ai aucune autre.

Mon bonheur dans la vie estune affaire sérieuse qui ne souffre aucun délai.

Tel est l'enseignement de la sagesse matérialiste.

2.

connaître nous rend heureux : pour un sage la véritable utilité définie par la recherche intelligente du bonheur seconfond avec la moralité : tout ce que la moralité commune peut présenter comme contraignant, le sage redécouvrerationnellement comme la réalisation même du bonheur. Texte : Spinoza , l'Ethique , IV, prop.XVIII. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles