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La science doit-elle être indifférente à la morale ?

Publié le 10/01/2004

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morale
La science doit-elle être indifférente à la morale ?   Il est manifeste que la science porte sur des objets naturels dont la connaissance ne semble pas requérir l'assentiment d'une quelconque morale ni la référence à une doctrine éthique quelconque. Une indifférence de la science vis-à-vis de la morale est donc envisageable du simple fait de l'absence de signification morale des phénomènes naturels. Quel est en effet la signification morale d'un processus chimique ou d'une bactérie ? Cependant, la connaissance scientifique demeure un comportement humain dont les effets et les conséquences sur les hommes et les sociétés sont loin d'être nuls. Aussi, en tant que comportement humain modifiant la condition humaine, la connaissance scientifique a nécessairement une référence à l'humanité, donc un contenu moral ou au moins éthique, si ce dernier terme désigne l'étude philosophique de l'action humaine en vue éventuellement de formuler des règles dès lors 'morales', c'est-à-dire susceptibles de soumettre les 'moeurs' à des normes. Aussi peut-on admettre une indifférence à la morale en tant que morale sociale ou particulière, c'est-à-dire ensemble local et contingent de règles de moeurs propres à une société et à un groupe donné. Et d'autre part, on peut reconnaître la nécessité d'une référence à une morale générale ou universelle, signifiée dans la notion de 'bien de l'humanité'. Que ce 'bien' soit précisément déterminé par le droit fondamental - la philosophie des droits de l'homme - ou par une morale philosophique, il reste que l'activité scientifique, dans la mesure où elle a des conséquences pour l'être humain, ne peut être sans limite ni contrôle. Mais, d'autre part, la recherche scientifique requiert une certaine liberté, donc éventuellement l'affranchissement de certaines règles qui pourrait en limiter le développement et qui ne sont pas nécessaires.

La connaissance scientifique de l'homme nous permet de tirer certaines conclusions morales. En connaissant le vrai, on connaît aussi le bien (Platon). Mais, science et morale sont deux domaines radicalement distincts. La science ne permet aucunement de faire des jugements de valeurs moraux.

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« Termes du sujet: SCIENCE : Ensemble des connaissances portant sur le donné, permettant la prévision et l'action efficace.

Corps de connaissances constituées, articulées par déduction logique et susceptibles d'être vérifiées par l'expérience. MORAL(E):Moral : 1) qui concerne la morale.

2) qui est conforme aux règles de la morale; opposé à immoral. Morale : ensemble des règles de conduite -concernant les actions permises ou défendues- tenues pour universellement et inconditionnellement valables. Examen de l'énoncé La morale : ensemble des exigences qu'impose le respect de certaines valeurs.

Ces exigences, qui peuvent setraduire par des interdits, doivent régler la pratique, et imposent des choix sur les moyens comme sur les fins d'uneaction.Jouer un rôle : intervenir dans, s'imposer dans un processus.

Avoir un rôle à jouer : devoir intervenir par obligation.Les sciences : les différents domaines de la recherche visant à connaître les lois des phénomènes ou la structuredes êtres. • Reformulation. Les sciences, qui ont pour objectif de connaître le réel dans leur domaine respectif, doivent-elles se soumettre àdes exigences morales qui s'imposent à la pratique des hommes ? Dans la démarche des sciences, des valeurscomme le bien ou le juste ont-elles à imposer des limites ou des interdits ? En est-il de même pour la finalité de leurdémarche ? Quelle finalité, celle de la connaissance ou celle des usages qu'on peut en faire ? Cela dépend-il dusavant ? • Démarche possible. Partir de l'indépendance apparente des deux notions-clés et justifier qu'on ne peut s'y tenir. Dans un premier moment on peut s'interroger sur la pertinence de la question du fait que les sciences visent laconnaissance tandis que la morale règle l'action.

On voit mal comment l'idéal de connaissance pourrait contredire lesidéaux de la morale.

Bien au contraire, la sagesse du philosophe ne doit-elle pas se fonder sur la connaissance ? EtDescartes, quand il s'agit pour lui de prolonger son doute radical, ne distingue-t-il pas les deux domaines pourassurer qu'il n'y a là aucun danger, "puisqu'il n'est pas maintenant question d'agir, mais seulement de méditer et deconnaître".Pourtant cette indépendance ne résiste pas à l'examen.

D'une part en effet, la connaissance du philosophe n'estpas la connaissance scientifique.

L'une vise à connaître ce qui est bon pour l'homme ; l'autre cherche à déceler lesmécanismes des choses et des faits.

Le "connais-toi toi-même" de Socrate n'est pas la consigne des sciences, pasmême des sciences humaines.

Il ne s'agit pas pour Socrate de se livrer à une investigation psychologique, maisd'acquérir la science des valeurs que l'homme porte en lui.

Cette science importe essentiellement — bien avant deconnaître la nature ou les dieux.

Comment conduire sa vie pour être heureux ; voilà la question qui hante tous leshommes.

L'opinion, confortée en cela par les sophistes, identifie le bonheur à la jouissance, au pouvoir, à la fortune,à la beauté.

Sans doute tout cela n'est-il pas négligeable, mais ce sont là des biens équivoques qui peuvent nousêtre utiles, ou nous nuire selon les circonstances, l'usage qui en est fait.

Pour qu'ils deviennent utiles, il faut quenous sachions nous en servir et si l'homme agit toujours en vue de son bien propre, il peut se tromper sur sadéfinition.

Si nul n'est méchant volontairement, c'est d'abord parce que nul ne veut consciemment se nuire à lui-même et donc ce n'est que par accident que la conduite qu'il adopte peut éventuellement s'avérer mauvaise.

Paraccident, non volontairement, il faut entendre par là par ignorance : si je ne connais pas la hiérarchie des biens, jeserai nécessairement malheureux.

Par exemple, celui qui consacre son existence à acquérir la richesse, en viendranaturellement à nuire à autrui, donc il s'exposera à la rigueur de la loi ; de plus c'est là un bien qui dépend en largepartie du hasard et qui peut échapper à tout instant.

Il est donc inconcevable que sachant tout cela on puissevouloir agir de la sorte.

C'est la science qui détermine l'action, elle ne peut être vaincue par les passions, seulementpar l'ignorance.Le primat donné à la science explique les railleries dont Socrate accable aussi bien les institutions, en particulier letirage au sort des magistrats, que l'inspiration qui permettrait à certains de bien agir par une sorte d'illumination.Faisant confiance au savoir et pensant que tous les hommes — fut-ce l'esclave — portent en eux le germe de cesavoir, c'est une vision délibérément optimiste que Socrate offre de l'humanité. Lire : Jean Brun, Socrate, deuxième partie, chapitre 1er. D'autre part, les sciences ne sont pas pure contemplation passive du réel.

Si leur finalité est de connaître, leursmoyens sont pratiques ; le scientifique engage des actions dans sa démarche : actes intellectuels ou initiativesexpérimentales. Examiner les raisons qui justifient le rapprochement des deux notions.. »

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