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« La science est fille de l'étonnement. » (Aristote.)

Publié le 20/02/2004

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aristote
La philosophie n'a point d'autre origine... » L'étonnement, pour les Grecs, est donc l'origine véritable de la recherche philosophique. L'étonnement consiste en l'arrêt admiratif devant une chose que l'on ne comprend pas. Le mot n'est pas à comprendre au sens moderne cad la stupéfaction devant quelque chose d'inhabituel. Le sens commun, la plupart des hommes ne s'étonnent que devant un phénomène extraordinaire, qui échappe à la routine, et dont il est clair qu'on ne le comprend pas, qu'on ne peut le classer dans les rubriques habituelles. Or les phénomènes les plus communs ne sont pas les plus connus, tant sen faut, et le sentiment de connaître ce que l'on voit souvent n'est qu'une illusion. L'étonnement qui frappe le philosophe concerne n'importe quelle chose, aussi banale soit-elle en apparence. C'est d'abord l'admiration devant la nature, et l'aveu de son incompréhension devant ses mécanismes. « Or apercevoir une difficulté et s'étonner, c'est reconnaître sa propre ignorance [...] ainsi donc ce fut pour échapper à l'ignorance que les premiers philosophes se livrèrent à la philosophie. » Les exemples que donne Aristote sont éclairants ; les premières recherches se concentrèrent sur les objets à notre portée, puis les phases lunaires, puis le cours du Soleil, puis la formation de l'Univers. Deux points sont remarquables : Þ   D'une part, la philosophie n'est pas ici séparée de la science ; les exemples de recherches philosophiques sont des exemples qu'on qualifierait aujourd'hui d'astronomiques.

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« confort matériel.

Elle est une activité libre, qu'on exerce pour son propre plaisir, pour son intérêt intrinsèque.

Enclair, c'est une activité libre parce que désintéressée. « Ainsi cette science est aussi la seule de toutes les sciences qui soit une discipline libérale, puisque seule elle est àelle-même sa propre fin.

Aussi est-ce encore à bon droit qu'on peut qualifier de plus qu'humaine sa possession. » C'est une constante de la philosophie grecque, et de la façon dont elle s'interprète : la philosophie nous arrache à lacondition simplement humaine , d'être périssable et obnubilé par sa survie, pour nous faire participer à un plaisirdivin : la compréhension pure et désintéressée. Il se peut que cette vision paraisse naïve, après que Marx a assigné comme tache à la philosophie, non plus de connaître le monde mais de le transformer, et surtout que Descartes a fait comprendre que la science se doit de viser notre bien-être.

Mais elle est aussi le rappel que l'homme ne se réduit pas à un simple être naturel mais qu'il apart à un autre type de plaisir, celui de la compréhension, voire de la compréhension. Aristote nous rappelle que la philosophie naît et se nourrit d'un étonnement devant ce qui est.

Ce spectacle du monde entraîne, pour le « naturel philosophe », le désir de comprendre l'ordre du monde, la nature des choses.

En ce sens la naissance de la philosophie est contemporaine des sciences sans pourtant s'y réduire.

Enfin Aristote note qu'il existe chez tout être humain un plaisir désintéressé de comprendre, qui se manifeste aussi dans l'art, mais qui atteint son sommet dans la philosophie, laquelle nous fait participer, autant qu'il est possible, à une vie digne des dieux. Socrate, puis son élève Platon, puis l'élève de celui-ci, Aristote, répéteront que la philosophie est fille de l'étonnem ent.

Il est caractéristique que les livres et les films qui s'efforcent, sans doute de m anière schématique et appuyée, de représenter la vie de nos ancêtres de la préhistoire font de l'étonnem ent - parce qu'il a un caractère spectaculaire, pathétique (dans la langue classique, le terme avait le sens fort de bouleversement radical) - leur expérience mentale principale.

Étonnement devant le feu qui brille, étonnem ent devant le jour et la nuit, étonnem ent devant la naissance et la m ort (le cadavre qui ne bouge pas), etc.

L'étonnement enclenche le travail de la réflexion.

Pourquoi ça? Comment ça? Ici? Maintenant?. »

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