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La science peut-elle se passer de métaphysique ?

Publié le 18/01/2004

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  Références utiles   Aristote, Métaphysique Platon, Timée Bachelard, La formation de l'esprit scientifique     Textes à utiliser   De Broglie   « La recherche scientifique a toujours oscillé et oscillera sans doute toujours entre deux tendances : d'une part, observer avec soin les faits expérimentaux et se borner à les traduire par des formules mathématiques précises ; d'autre part, partir de conceptions synthétiques posées a priori, auxquelles on pourra toujours reprocher d'avoir un certain caractère métaphysique, et chercher à en déduire les lois des phénomènes connus et la prévision de phénomènes nouveaux. Le progrès de la Science a toujours résulté de continuels compromis entre ces deux tendances qui furent souvent en lutte ouverte, mais au XVIIe siècle leur conflit fut particulièrement violent. Les meilleurs esprits scientifiques de ce temps n'étaient pas entièrement affranchis de l'esprit de la Scolastique qui, pour avoir voulu employer trop exclusivement la seconde méthode, avait piétiné pendant des siècles et s'était le plus souvent contentée d'explications purement verbales ; mais le XVIIe siècle fut aussi celui qui reconnut la nécessité de l'observation des faits et de cette consultation de la réalité physique qu'on nomme l'expérience : le nom du Chancelier Bacon est resté attaché à cette évolution capitale de la pensée scientifique. »     Descartes, préface des Principes de la philosophie   « Puis, (...) il doit commencer tout de bon à s'appliquer à la vraie philosophie, dont la première partie est la métaphysique qui contient les principes de la connaissance entre lesquels est l'explication des principaux attributs de Dieu, de l'immatérialité de nos âmes et de toutes les notions claires et simples qui sont en nous. La seconde est la physique, en laquelle, après avoir trouvé les vrais principes des choses matérielles, on examine en général comment l'univers est composé (...). En suite de quoi il est besoin aussi d'examiner en particulier la nature des plantes, celle des animaux, et surtout celle de l'homme (...). Ainsi toute la philosophie est comme un arbre dont les racines sont la métaphysique, le tronc est la physique et les branches qui sortent de ce tronc sont toutes les autres sciences (.

Comment penser le rapport entre science et métaphysique ? A l’origine, les recherches scientifiques et métaphysiques sont allées de pair, alors que les méthodes scientifiques et rationnelles telles que nous les connaissons n’existaient pas, ou alors seulement à l’état d’ébauches, et répondaient à des questions telles que : qu’est-ce que l’être ? Comment fonctionne la nature ? Y’a-t-il une cause première dont tout découle ? Une cause finale vers laquelle tout concorde ? Cet entremêlement de questions semblait légitime. Mais la science a progressé, s’est affinée dans ses résultats et ses méthodes : la métaphysique a-t-elle encore une place dans la science moderne ? Plus précisément, est-elle structurellement nécessaire au fonctionnement de toute science ? Ou bien la science, une fois suffisamment élaborée, peut-elle fonctionner en circuit fermé, sans recours à des questions qui la dépassent ? Ce sont des questions dont la réponse n’est pas évidente – que l’on pense par exemple aux débats sur le clonage, qui en appellent à des concepts extérieurs à la science et notamment à la « nature « comme norme : cette norme de « nature « n’est-elle pas justement une norme métaphysique ?

« Analyse du sujet : - Affirmer que les sciences peuvent se passer de considérations métaphysiques, cela reviendrait à affirmer que les sciences pourraient poursuivre leur propre quête de la vérité sans avoir le souci de la véritéultime des choses. - La métaphysique prétend en effet être la science qui étudie les réalités immatérielles, celles qui sont « au-delà » des réalités physiques.

Elle recherche ainsi l'absolu, le fondement premier des choses.

Dans samétaphysique, Aristote la définit comme la science qui recherche « l'Être en tant qu'être ». - Aussi, quel sens y aurait-il à chercher la vérité en écartant la vérité métaphysique ? Quelle vérité peut- on vraiment découvrir si on ne ramène pas cette vérité à la vérité plus profonde qui la fonde ? Il semble ainsiimpossible de rechercher la vérité sans la métaphysique. - Mais l'on dit aussi souvent de manière péjorative qu'une discussion est « métaphysique » lorsqu'elle apparaît oiseuse, inutile et incertaine.

On cherche alors justement à l'opposer aux sciences positives, dontles résultats sont prétendus sûrs et vérifiables, au contraire de la métaphysique qui n'a toujours pas fourniun seul résultat incontestable après des millénaires de recherche. - On entend en effet aujourd'hui généralement par le terme de science une connaissance scientifique positive, qui repose sur des critères précis de vérification permettant une objectivité des résultats.

Dans unetelle perspective, on voit mal ce que la métaphysique pourrait apporter à la science, et l'on serait mêmetenté d'interdire à la science tout penchant métaphysique, tant celle-ci risquerait de perturber l'objectivitésagace à laquelle prétend cette science. - Peut-être faut-il considérer que, de manière à résoudre le dilemme face auquel science et métaphysique nous acculent, il nous faudrait reconsidérer notre point de vue sur la métaphysique, pour en faire à nouveauquelque chose de compatible avec la science. Problématisation : Sciences et métaphysique semblent aujourd'hui ne pas pouvoir faire bon ménage.

Pourtant, « il fut un temps où elle[la métaphysique] était appelée la reine de toutes les sciences » nous rappelle Kant.

Comment, en effet, peut-on chercher la vérité dans son domaine et abandonner la quête de la suprême vérité ? Le problème vient peut-être dufait qu'on attend aujourd'hui d'une science des résultats plus fiables que d'antan.

Mais alors, ne faudrait-il pasréviser cette interaction entre métaphysique et science pour que la quête scientifique de la vérité ait encore unsens ? Proposition de plan : La métaphysique est la science supérieure à laquelle toutes sontsubordonnées (Aristote). 1. - Il apparaît assez évident que toute investigation scientifique est motivée en premier lieu par la connaissance.

La science trouve en effetson fondement dans le fait que « tous les hommes désirentnaturellement savoir » ainsi qu'Aristote l'écrit ( Métaphysique , A, 1, 980a).

C'est d'ailleurs ce qui différencie la science de la technique qui,quant à elle, reste confinée aux nécessités de la vie. - Les sciences n'étant ainsi pas motivées uniquement par une entreprise pragmatique mais par l'épanouissement désintéressé de lafaculté intellectuelle présente en l'homme, il est naturel que les sciencesveuillent parvenir à une connaissance vraie sur le monde.

Toutes lessciences participent d'un projet commun qui est l'accès à la vérité. - Aristote a par ailleurs souligné le fait que la réalité se divise en régions distinctes dont chacune relève d'un savoir propre.

Ainsin'argumente-t-on pas en éthique avec les mêmes outils conceptuels. »

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