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La science peut-elle tenir lieu de philosophie ?

Publié le 23/02/2004

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On pourrait définir la philosophie comme la recherche de la vérité et de la sagesse. L'idéal de sagesse date de l'Antiquité , comme aujourd'hui le sage y désignait celui qui du haut de son grand âge et de sa longue expérience dispensait conseils et avis dans n'importe quel domaine ? Le sage est donc assurément quelqu'un qui sait des choses, (c'est-à-dire au sens strict un savant...) et en cela, il y a bien un lien étroit entre la philosophie et la science. Montrez d'abord que la science (au sens du savoir) semble bien constituer une condition nécessaire pour accéder à la sagesse : l'ignorance ou la bêtise sont souvent des causes de chaos, de dissensions et de conflits. Cependant si la science "tenait lieu" de sagesse, elle devrait faire office de sagesse ou pourquoi pas, la "remplacer". Montrez ainsi que cette relation est fort contestable : on ne voit pas pourquoi la possession de la science se traduirait par un comportement sage dans la pratique (très concrètement, un livre de chimie me dit-il comment je dois agir ?). Quant à la vérité, la science se refuse à se prononcer sur ce qui échappe à une démonstration scientifique conduite d'après des procédures expérimentales. Or lorsque Descartes s'interroge sur la nature de notre existence et qu'il en conclut que nous sommes des êtres de consciences, il le fait au moyen d'un raisonnement irréfutable (" je pense donc je suis ") mais qui ne pourra jamais être prouvé de façon expérimentale puisque la conscience n'est pas un fait matériel, mais bien un fait spirituel, tout comme la foi. Vous voyez donc que la réflexion philosophique dépasse considérablement le seul domaine de la science. Demandez-vous alors si au contraire la proposition qui tendrait à identifier science et philosophie ne peut pas s'avérer très dangereuse (pensez aux multiples découvertes scientifiques qui ont été utilisées à des fins de destruction). En effet, le scientifique n'est peut-être pas celui qui est susceptible de nous dire ce que nous devons faire.

  • I) La science peut tenir lieu de philosophie.

a) La métaphysique est une connaissance chimérique. b) La science donne des réponses certaines. c) La science rend l'homme meilleur.

  • II) La science ne peut pas tenir lieu de philosophie.

a) La science ne pense pas (Heidegger). b) La science ne s'occupe pas des valeurs. c) La science n'oriente pas l'action de l'homme.

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« [La science ne permet de résoudre que des problèmes techniques.

Malgré sa prétention, elle nesaurait ni fonder une morale, ni donner un sens à notre existence, ni expliquer la nature humaine.] La science ne pense pas Heidegger (1889-1976) fut l'assistant de Husserl* à l'université deFribourg.

Il prolonge, à sa manière, la nouvelle forme de philosophiefondée par celui-ci: la phénoménologie.

Dans Être et temps (1927) ilexpose la différence fondamentale entre l'être et l'étant, et explique quetoute la métaphysique occidentale s'est construite en privilégiant l'étantet en oubliant l'être.

C'est dans ce cadre qu'il faut comprendre la phrase«la science ne pense pas». Citation «Il faut le reconnaître, ce qui précède et tout l'examen qui va suivren'ont rien de commun avec la science: à savoir, là précisément où notreexposé pourrait prétendre à être une pensée.

La raison de cettesituation est que la science ne pense pas.

Elle ne pense pas parce quesa démarche et ses moyens auxiliaires sont tels qu'elle ne peut paspenser - nous voulons dire penser à la manière des penseurs.

Que lascience ne puisse pas penser, il ne faut voir là aucun défaut mais bienun avantage.

Seul cet avantage assure à la science un accès possible àdes domaines d'objets répondant à ses modes de recherche; seul il luipermet de s'y établir».

(Que veut dire «penser» ? 1954.) Explication Si Heidegger dit que la science ne pense pas, c'est parce qu'il attribue un sens spécifique au mot «penser».

Cesens n'est d'ailleurs pas facile à saisir, et il reste, pour Heidegger, plutôt l'objet d'un questionnement que d'unedéfinition.

Car «définir», ce serait encore rester dans un mode de pensée conforme à la métaphysique et à lascience occidentale, et donc encore manquer le «penser» que vise Heidegger.

«Je ne peux pas dire, parexemple, dit Heidegger, avec les méthodes de la physique ce qu'est la physique.

Ce qu'est la physique, je nepeux que le penser à la manière d'une interrogation philosophique».

Il faut donc distinguer lorsque l'on est àl'intérieur de la science, avec ses méthodes et son langage propre, qui permet un certain type d'appréhensiondu réel (les étants), doué notamment d'une grande efficacité technique.

Et une «pensée» qui consistejustement en un effort pour sortir des catégories de pensée établies par la science - mais aussi par laphilosophie - et qui permet de revenir à la question de l'être. Exemple d'utilisation Le texte de Heidegger est intéressant à confronter avec des préjugés scientistes, pour qui il n'y a pas depensée hors de la science.

Il prend en particulier le contre-pied du positivisme [voir Auguste Comte] pour quiles méthodes de la science doivent être étendues à tous les domaines de la connaissance.Ne pas voir dans la phrase de Heidegger une condamnation de la science: il dit bien «ce n'est pas un défautmais un avantage»: la science appréhende le réel de manière à pouvoir le prévoir et agir sur lui.

Heideggerrappelle simplement qu'en faisant cela, elle n'épuise pas le sens du réel, mais façonne ce sens d'une certainemanière.

2.

Ne pas réduire la phrase de Heidegger à une critique de la science au nom de la philosophie:l'analyse de Heidegger englobe aussi bien la science que la métaphysique classique (Aristote, Descartes) enmontrant qu'elles marchent ensemble.

La phénoménologie heideggérienne sort aussi bien de l'une que del'autre. La science ne donne pas de valeurs. »

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