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La science est-elle une représentation rationnelle de la nature ?

Publié le 07/03/2004

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Notre monde imparfait et changeant tentait d'imiter le caractère incorruptible et parfait du monde des étoiles. Par exemple, si l'individu doit mourir, en se reproduisant il perpétue l'espèce. L'individu meurt mais l'espèce est immortelle. Se reproduire revient à tenter d'imiter, autant qu'il se possible, l'immortalité du monde supralunaire. On a donc un monde orienté de façon absolue. Non seulement la Terre est le centre du monde, mais chaque chose a sa place naturelle, chaque élément son lieu naturel. Ainsi la pierre est attirée par la terre, et y retombera toujours si on la lance, ainsi le feu « monte » vers son lieu naturel, l'éther. Cette vision du mode est celle d'un cosmos, clos, achevé, hiérarchisé. Chaque chose, dont l'homme, y a sa place et sa fonction. Enfin, cette vision, qui est celle que les contemporains de Galilée reçoivent d'Aristote, interdit que l'on fasse de la physique mathématique.

« est celle d'un cosmos, clos, achevé, hiérarchisé.

Chaque chose, dont l'homme, y a sa place et sa fonction. Enfin, cette vision, qui est celle que les contemporains de Galilée reçoivent d' Aristote , interdit que l'on fasse de la physique mathématique.

La physique s'occupe des corps concrets & naturels.

La mathématique s'occuped'objets abstraits.

On ne trouve pas sur Terre d'objets parfaitement sphériques comme ceux qu'étudient lesmathématiques, on ne trouve pas dans la nature où tout est en trois dimensions de cercle censé se situerdans un espace à deux dimensions, puisque le cercle mathématique n'a pas d'épaisseur. Avec les découvertes de Galilée , tout change.

Galilée est le premier à avoir l'idée de pointer la lunette récemment découverte sur le ciel.

Il découvre des tâches solaires, des volcans et des cratères lunaires, etmontre que la voie lactée est faite de milliers d'étoiles.

C'est donc que le monde supralunaire n'est pas parfait,immuable, incorruptible.

Ces cratères et ces tâches sont le signe qu'il y a changement, génération &corruption partout dans l'univers. Galilée est le premier à formuler correctement la loi de la chute des corps, à calculer le rapport de la distance parcourue par un objet qui tombe, le temps de la chute et sa vitesse.

Il montre alors deux choses : Ø Il n'y a pas de lieu naturel des corps, la notion de mouvement est relative à la place et au mouvement decelui qui observe.

Par exemple si un marin en haut d'un mât laisse tomber une pierre sur le bateau, il verrala pierre tomber en ligne droite.

Mais un observateur sur un pont verra la pierre tomber suivant uneparabole.

Ou encore si je suis dans un train, j'ai l'impression d'être immobile et que les objets hors du trainse meuvent ; Ø On peut exprimer le mouvement des corps et prévoir leur chute grâce à une formulation mathématique.Les mathématiques peuvent servir de « langage » pour décrire la réalité concrète des corps physiques. Enfin, Galilée en vient à soutenir que Copernic avait raison : la Terre n'est pas au centre du monde ; elle n'est pas immobile.

C'est le soleil qui est au centre du monde, et la Terre tourne autour de lui et sur elle-même.

De plus, le monde n'est certainement pas fini, mais infini. Avec toutes ces découvertes, c'en est terminé du monde tel que l'Antiquité puis le Moyen-Age se lereprésentaient.

Galilée ouvre une crise extrêmement grave : toute une vision du monde s'écroule.

L'homme perd sa place au centre du monde.

Il n'a plus de fonction définie au sein du monde hiérarchisé et fini : il estsur une planète comme une autre, perdu dans une infinité.

Il n'a plus de monde à imiter : la nature n'est plusqu'un livre froid, désenchanté, accessible à l'abstraction mathématique. Pour les anciens, le monde était « plein de dieux » ( Héraclite ), pour les chrétiens médiéval, il chantait la gloire de Dieu par sa beauté, son ordre, sa perfection.

Pour les savants de XVII ième siècle, il est « écrit en langage mathématique », dans la froide abstraction des figures géométriques.

Il ne parle plus au coeur de l'homme, il ne l'entretient plus de la gloire de Dieu, il faut, au contraire, péniblement le déchiffrer grâce à lalangue la plus rationnelle et la plus glacée qui soit : les mathématiques.

Un accusateur de Galilée le dira ; si celui-ci a raison, nous ne sommes plus le centre du monde mais « comme des fourmis attachées à un ballon » : des êtres insignifiants sur une planète comme les autres. Ce sont Descartes & Pascal qui tireront les conséquences philosophiques et théologiques de cette révolution dans les sciences.

Ce sont eux qui comprendront qu'il faut absolument redéfinir la place de l'homme dans cemonde infini et glacé où rien ne lui indique ni son lieu ni sa fonction. La description de la nature doit faire abstraction de l'hommeLa mécanique newtonienne a remporté d'immenses succès, de telle sorte qu'il fut «finalement possible d'utiliserles forces naturelles pour les fins de la technique» (Ibid.

).

Au XVIIIe siècle, la science considérait que l'onpouvait décrire le déroulement des phénomènes en faisant «abstraction de l'homme et de son intervention»(Id.).. »

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