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La science retire-t-elle toute valeur au mythe ?

Publié le 11/02/2004

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H Van Lier, Diogène, n°30. 12- "Platon sait que bien des vérités échappent au filtrage logique de la méthode parce qu'elles contraignent la Raison à l'antinomie, et se révèlent, pour ainsi dire, par une intuition visionnaire de l'âme que l'Antiquité grecque connaissait bien: le mythe... C'est l'image mythique là où la dialectique bloquée ne peut plus pénétrer." G. Durand, L'imaginaire, Optiques Hatier, page 10. - "N'étant ni un discours pour démontrer, ni un récit pour montrer, le mythe doit user d'une insistance persuasive que dénote les variations symboliques sur un thème." Ibidem, page 40 13- "Si l'intelligence menace ... de rompre sur certains points la cohésion sociale, et si la société doit subsister, il faut que, sur ces points, il y ait à l'intelligence un contre poids. Ainsi s'expliquerait la fonction fabulatrice." Bergson, Les deux sources de la morale et de la Religion, PUF, page 124 14- "La psychanalyse a pressenti l'importance de l'acquis des premières années mais la mythologie dont elle a encombré sa systématisation, a faussé sa perspective.

« HUME : LA RAISON EST ÉTRANGÈRE À LA MORALE Malebranche, comme Descartes, voit dans la raison une faculté de bien jugeren général, c'est-à-dire de distinguer tant le bien du mal que le vrai du faux.Mais n'est-ce pas là une conception erronée de la raison ? En effet (comme leremarque ici Hume à propos des passions) la raison étant la faculté deraisonner, c'est-à-dire de combiner logiquement des concepts ou despropositions, elle ne peut se prononcer que sur le vrai et le faux, et non passur le bien et le mal. « Si une passion ne se fonde pas sur une fausse supposition et si ellene choisit pas des moyens impropres à atteindre la fin, l'entendementne peut ni la justifier ni la condamner.

Il n'est pas contraire à la raisonde préférer la destruction du monde entier à une égratignure de mondoigt.

Il n'est pas contraire à la raison que je choisisse de me ruinercomplètement pour prévenir le moindre malaise d'un Indien ou d'unepersonne complètement inconnue de moi.

Il est aussi peu contraire à laraison de préférer à mon plus grand bien propre un bien reconnumoindre.

Un bien banal peut, en raison de certaines circonstances,produire un désir supérieur à celui qui naît du plaisir le plus grand et leplus estimable ; et il n'y a là rien de plus extraordinaire que de voir, enmécanique, un poids d'une livre en soulever un autre de cent livres grâce à l'avantage de sa situation.

Bref, une passion doit s'accompagner de quelque faux jugement pourêtre déraisonnable ; même alors ce n'est pas la passion qui est déraisonnable, c'est le jugement.

» ordre des idées 1) Thèse centrale : la raison ne peut juger une passion par elle-même, en tant que fait, mais seulement lesjugements qui accompagnent (éventuellement) cette passion, comme- la supposition de l'existence d'objets qui n'existent pas en réalité (par ex.

une peur fondée surquelque chose qui n'existe pas). - le choix de moyens pour atteindre un but projeté, pour satisfaire la passion (par ex.

l'emploi de talismans pourgagner au jeu). 2) Deux exemples illustrent cette thèse.

La raison n'a rien à dire- sur le fait que je décide de me ruiner pour quelqu'un que je ne connais pas ;- sur le fait que je préfère un bien moindre à un bien supérieur.

Car ces deux faits ne sont pas des jugements, desraisonnements. b.

On sait à ce propos qu'il ne suffit pas d'avoir raison pour convaincre.

Et c'est pour l'avoir oublié que les sociétésles plus rationnelles ont pu succomber aux mythes de « l'homme providentiel » ou de la supériorité de la race lorsmême que leur haut degré de culture paraissait les immuniser contre leur émergence. c.

Qu'est-ce à dire sinon que la tendance à produire des mythes correspond moins à une étape révolue de l'histoirequ'à une fonction fabulatrice ancrée dans l'homme et les sociétés et qu'il leur revient d'aménager des conditions devie assez raisonnables pour qu'ils s'abstiennent d'abandonner leur devenir aux séductions de l'irrationnel. Conclusion La raison a bien eu raison du mythe si on considère qu'il ne peut concurrencer la rationalité sur le planépistémologique, mais s'il persiste à produire ses effets malgré la présence du vrai, c'est qu'il relève moins de l'erreurque de l'illusion. 1- "Le mythe donne une réponse; provisoire, il est vrai, mais enfin une réponse aux questions de l'homme curieux deconnaître la raison des choses.

Il s'agit donc d'un phénomène purement intellectuel.

La mythologie comme la scienceest donc un produit de l'intellect...

Ce qui la distingue de la science, c'est qu'elle dinne infiniment plus de poids àl'imagination et pas assez à l'observation." Krappe, La genèse des mythes, page 32.. »

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