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Les sciences de la nature comme modèle ?

Publié le 07/02/2004

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En ce sens, le naturel peut s'opposer au surnaturel qui désigne une intervention transcendante de la divinité; 4° Spinoza distingue la nature naturante, c'est-à-dire la substance infinie et la nature naturée, les divers modes par lesquels s'exprime cette substance. Le mot nature est ambigu. Le naturalisme du xviiie siècle par exemple est contradictoire. D'une part son épistémologie réduit la nature à un mécanisme (des faits soumis à des lois nécessaires) indifférent aux valeurs humaines. D'autre part, sa morale prétend se fonder sur la nature, c'est-à-dire sur des tendances spontanées, supposées bonnes; la nature devient alors la Mère-Nature, une sorte de providence bienveillante.Les lois de la nature* La physique mathématique naît en Europe au XVII siècle. Ses succès rendent crédible son hypothèse fondamentale : les phénomènes naturels obéissent à des lois universelles et nécessaires.* Galilée énonce la première de ces lois, celle du mouvement uniformément accéléré ou loi de la chute des corps, dans les Discours concernant deux sciences nouvelles, en 1633. Désormais, les sciences pourront décrire et prédire un ensemble de processus à l'aide de représentations mathématiques, projet qui culmine dans l'oeuvre de Laplace.Les lois de la société* Un double modèle est proposé : celui de l'observation patiente et celui de la mathématisation.

« Ces cratères et ces tâches sont le signe qu'il y a changement, génération & corruption partout dans l'univers. Galilée est le premier à formuler correctement la loi de la chute des corps, à calculer le rapport de la distance parcourue par un objet qui tombe, le temps de la chute et sa vitesse.

Il montre alors deux choses : Ø Il n'y a pas de lieu naturel des corps, la notion de mouvement est relative à la place et au mouvement de celui quiobserve.

Par exemple si un marin en haut d'un mât laisse tomber une pierre sur le bateau, il verra la pierretomber en ligne droite.

Mais un observateur sur un pont verra la pierre tomber suivant une parabole.

Ou encoresi je suis dans un train, j'ai l'impression d'être immobile et que les objets hors du train se meuvent ; Ø On peut exprimer le mouvement des corps et prévoir leur chute grâce à une formulation mathématique.

Lesmathématiques peuvent servir de « langage » pour décrire la réalité concrète des corps physiques. Enfin, Galilée en vient à soutenir que Copernic avait raison : la Terre n'est pas au centre du monde ; elle n'est pas immobile.

C'est le soleil qui est au centre du monde, et la Terre tourne autour de lui et sur elle-même.

De plus, lemonde n'est certainement pas fini, mais infini. Avec toutes ces découvertes, c'en est terminé du monde tel que l'Antiquité puis le Moyen-Age se lereprésentaient.

Galilée ouvre une crise extrêmement grave : toute une vision du monde s'écroule.

L'homme perd sa place au centre du monde.

Il n'a plus de fonction définie au sein du monde hiérarchisé et fini : il est sur une planètecomme une autre, perdu dans une infinité.

Il n'a plus de monde à imiter : la nature n'est plus qu'un livre froid,désenchanté, accessible à l'abstraction mathématique. Pour les anciens, le monde était « plein de dieux » ( Héraclite ), pour les chrétiens médiéval, il chantait la gloire de Dieu par sa beauté, son ordre, sa perfection.

Pour les savants de XVII ième siècle, il est « écrit en langage mathématique », dans la froide abstraction des figures géométriques.

Il ne parle plus au cœur de l'homme, il ne l'entretient plus de la gloire de Dieu, il faut, au contraire, péniblement le déchiffrer grâce à la langue la plusrationnelle et la plus glacée qui soit : les mathématiques.

Un accusateur de Galilée le dira ; si celui-ci a raison, nous ne sommes plus le centre du monde mais « comme des fourmis attachées à un ballon » : des êtres insignifiants sur une planète comme les autres. Ce sont Descartes & Pascal qui tireront les conséquences philosophiques et théologiques de cette révolution dans les sciences.

Ce sont eux qui comprendront qu'il faut absolument redéfinir la place de l'homme dans ce monde infiniet glacé où rien ne lui indique ni son lieu ni sa fonction. Les lois de la société • Un double modèle est proposé : celui de l'observation patiente et celui de la mathématisation.

Quand Hume*, dansson Traité de la nature humaine, dès 1739, propose « l'application de la philosophie expérimentale aux questionsmorales », il s'agit d'abord d'une « observation prudente de la vie humaine », qui n'implique pas des procédésquantitatifs de mesure. • Quand Auguste Comte invente la sociologie en 1839, il l'appelle d'abord « physique sociale » et lui donne pourtâche d'étudier l'ensemble des lois fondamentales propres aux phénomènes sociaux.

La société finit par êtreconsidérée comme la nature, c'est-à-dire comme un ensemble de phénomènes régis par des lois nécessaires.

La voieest ouverte pour les méthodes quantitatives : les économistes et les démographes, armés de statistiquesperfectionnées, voudront montrer à leur tour que les comportements humains sont bien régis par des lois. • Les phénomènes humains collectifs seraient ainsi expliqués par la somme de leurs conditions : exhiber une loipermet de décrire et de prédire des comportements observables, conformément à la visée des sciences de lanature.. »

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