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Est-il sensé de redouter les autres ? (Peur d'autrui ?)

Publié le 22/02/2012

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A. On ne peut vaincre la peur de l'autre B. Il est possible de vaincre la peur de l'autre : la « reconnaissance » (au sens hégélien) C. Dépasser la peur de l'autre par l'assomption de l'universel

« autonomie.

Telle cette reconnaissance où je me fais admettre et accepter comme « maître ».L'Occidental va ainsi vaincre sa peur du « barbare » en en faisant un « sous-homme ».

Autre exemple : dans la viequotidienne, je vais dominer ma peur en me faisant le maître, voire le « chef ».

Ainsi les exemples pourraient-ils êtremultipliés.

Pourquoi craindre une altérité vaincue ? Comme l'a montré Hegel dans des analyses célèbres, chaqueconscience n'existe qu'en tant qu'elle est reconnue.

Les relations humaines sont fréquemment des relations de purprestige, une lutte à mort pour la reconnaissance de l'un par l'autre.

La réalité humaine ne peut s'engendrer qu'entant que réalité reconnue ; alors la peur de l'autre peut s'effacer car la rencontre d'autrui est un cruel combat où jeme forge en détruisant ce qui incarne pour moi une menace.

Songeons au film célèbre de Losey, The Servant, cruelduel du maître et de son valet, ou à Ridicule, où, sans cesse, des consciences s'affrontent dans le combat de laparole et du discours. TransitionNier la qualité de personne ou de conscience, réduire l'autre au rôle d'« esclave » semble bien me permettred'exorciser ma peur.

Toutefois, autrui nié et devenu « esclave » continue, peut-être, à me hanter secrète- ment.N'est-il pas un remède plus sûr pour vaincre la peur de l'autre ? Me faudra-t-il me forger nécessairement commeconscience de maître ? La lutte sera-t-elle indéfinie, sans cesse poursuivie, puisque le valet sera, lui aussi, le maître? C.

Dépasser la peur de l'autre par l'assomption de l'universel Peut-être davantage que la « reconnaissance » hégélienne, l'assomption de l'universel me met sur le chemin de lamaîtrise de la peur.

Le règne des fies est supérieur au combat.Le même (moi) et l'autre (le différent) ne peuvent-ils être intégrés dans une humanité universelle ! t n affirmant ceque je suis et en niant l'altérité radicalement, je me subordonne cet autre, qui toutefois demeure comme horizon demenace et présence obscure destinée à me vaincre peut-être un jour.

Le fil conducteur ne devrait-il pas plutôt êtrecet universel où le même et l'autre prennent place ? La peur de l'autre serait alors radicalement vaincue et peutl'être car l'autre et le même, toutes différences confondues, dessinent les formes de l'universel.

En acceptantl'humanité de l'autre, je domine définitivement la peur et l'angoisse.

Et si, moi aussi, j'étais le « sauvage » ou le «barbare » de l'autre conscience ?L'humanité, en s'agrandissant, fait régresser la peur de l'autre.

L'horizon devientalors l'universel de la personne.

« Les êtres raisonnables sont appelés personnes, parce que leur nature même enfait des fins en soi, c'est-à-dire quelque chose qui ne peut pas être employé simplement comme moyen, quelquechose qui, par conséquent, met une limite à la faculté de chacun d'agir à son gré (et est un objet de respect).

Lesêtres raisonnables ne sont donc pas des fins simplement subjectives, dont l'existence, effet de notre activité, n'a devaleur que pour nous ; ce sont des fins objectives, c'est-à-dire des choses dont l'existence est une fin en soi-même, et même une fin telle qu'on ne peut la remplacer par aucune autre à laquelle celle-ci servirait simplement demoyen.

» (Kant, Fondements de la métaphysique des moeurs). Conclusion La guerre des consciences n'est donc pas inéluctable.

Au sein de l'universel, de ce qui est valable pour tous, lahaine ou la peur de l'autre régressent. »

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