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Le sentiment qu'a l'homme de sa liberté est-il illusoire ?

Publié le 25/03/2004

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L'explication proposée par les déterministes est contredite par les faits. Si la croyance à la liberté vient de l'ignorance des causes déterminantes, plus cette ignorance sera grande, plus la croyance sera forte ; plus nous connaîtrons les causes, moins nous croirons à la liberté. Or c'est le contraire qui arrive. Toute action dont nous ignorons les raisons nous semble l'effet d'une force étrangère, et nous en déclinons la responsabilité. En revanche, nous nous sentons d'autant plus sûrement l'auteur d'un acte que nous pouvons mieux nous rendre compte des motifs qui nous ont déterminés à l'accomplir. «Se sentir libre» n'est pas «être libre» ■ Nul ne peut contester qu'il soit agréable de faire ce qu'on a envie de faire. Mais il n'est pas possible d'en déduire qu'on est alors libéré de toute contrainte. En effet, comme l'explique Spinoza, les hommes s'imaginent qu'ils sont libres, c'est-à-dire attribuent à leur conscience la capacité d'être la cause déterminante de leurs actions, chaque fois qu'ils sont dans l'ignorance des causes réelles qui déterminent leur conscience. «Les hommes, quand ils disent que telle ou telle action du corps vient de l'âme, qui a un empire sur le corps, ne savent pas ce qu'ils disent et ne font rien d'autre qu'avouer en un langage spécieux leur ignorance de la vraie cause d'une action qui n'excite pas en eux d'étonnement» (Éthique, III, 2, se, G.F.

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