Sétif 1945 (histoire)

« pas le brassard réglementaire est abaHu sans som­ mation.

Dans les campagnes, les légionnaires et les tirailleurs sénégalais se livrent à un véritable massacre, tuant, pillant, violant et incendiant sans aucune retenue.

Des milices ou " gardes civiques " s'organisent pour aider la troupe, lancent des expéditions punitives contre les indigènes et fusillent sans Jugement tous ceux qui sont pris.

4 A la répression participe le croiseur ..

Duguay­ Trouin "• qui bombarde les environs de Kerrata, tandis que des dizaines d'avions rasent une cinquantaine de mechtas (villages).

Officiellement, l'armée et l'adminis­ tration avancent le chiffre de 1 500 tués parmi les Algé­ riens, tandis que les nationalistes assurent qu'il y eut entre 40 000 et 50 000 morts.

En novembre 1945, on compte 4 560 arrestations ; les tribunaux prononceront 1 307 condamnations, dont 99 à mort.

Ferhat Abbas, le cheik Bachlr lbrahlml et d'autres leaders nationalistes sont arrêtés.

5 Malgré sa gravité; le drame du Constantinois n'est pas encore élucidé.

On ne connait pas ses chefs.

On pense que le rôle du PPA (Parti du peuple algérien), mouve­ ment créé par Messali HadJ en mars 1937, a été décisif, mais les messalistes parlent d'une provocation policière et se contentent de dénoncer le " génocide de mai 1945 "· Désormais, les nationalistes algériens, trauma­ tisés par la répression, ne chercheront plus à dialoguer avec la France, mais plutOt à préparer et à organiser le soulèvement armé.

Les rebelles du 1"' novembre 1954 se considéreront comme les vengeurs des victimes de1945.. »