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Le silence a-t-il un sens ?

Publié le 03/01/2004

Extrait du document

Le silence, c'est l'absence de parole, donc en apparence l'absence de communication. Mais, celle-ci n'est pas seulement verbale. Les mots ne valent que par le sens que leur donne une conscience humaine, qui peut alors se passer du langage pour deviner l'autre. La communication est plus que l'échange verbal. Le silence, c'est d'abord l'absence de bruit, en particulier (même si ce n'est pas seulement cela) l'absence de parole. Or, la parole est un véhicule essentiel du sens. Il est assez paradoxal d'admettre qu'un sens puisse se trouver dans une absence de parole., donc de sens. Penser le silence comme ayant un sens, c'est penser cette contradiction. Ce qui exige au moins une définition du silence qui ne soit pas seulement négative (absence de...), ainsi qu'une approche différenciée de la notion de sens.

Il y a des silences pesants ou « lourds de sens «. Le silence semble parfois en dire plus qu’un long discours. Mais, ce surplus de sens est il une propriété intrinsèque au silence ?

Si le silence en dit plus long, n’est ce pas simplement qu’il n’est au fond qu’un discours silencieux, un « sous-entendu «. Sous le silence il y aurait toujours un discours contracté qui fait sens.

Le sens est une propriété des signes entre eux et plus particulièrement de leur association dans la langue selon des lois sémantiques et syntaxiques. Il semble donc que silence n’ait aucune place dans l’élaboration du sens.

Pourtant, le silence peut lui même être pris comme signe, il devient alors signifiant, mais que signifie-t-il ? Est ce qu’il ne renvoie à rien ou au contraire à une réalité au delà de toutes celles que dénotent les signes de la langue ?

Le sens est une propriété des énoncés, le silence semble donc en dehors du sens, pourtant, lorsque les mots manquent, le silence paraît signifiant. Le sens s’arrête-t-il avec la langue ou s’étend il dans le silence ?

« Il convient de faire attention à V intitulé exact du sujet.

La question n'est pas : le silence a-t-il un sens ? Ouencore : le silence peut-il avoir un sens ? On vous demande de quelle façon le silence peut avoir un sens.

Donc,quel sens il peut avoir.

Il faudra déterminer quel sens attribuer au silence. [Introduction] Comment le silence peut-il avoir un sens ? La question nous dit qu'il en a un.

Et c'est l'évidence.

Nous connaissonstous ces silences chargés de signification.

Nous les aimons, ou nous les redoutons.

Silence de la complicité et del'harmonie, entre les amis ou les amoureux : à quoi bon parler ? Silences indifférents ou hostiles.

Silences demensonge (par omission).

Silences embarrassés, honteux, hypocrites, lourds de rancœurs et d'accusationsimplicites.

Silences révélateurs d'un vide : « un ange passe » ! Le silence s'interprète, se décrypte.Le silence a donc un sens.

C'est un fait, qu'il n'y a pas à discuter, mais seulement à comprendre.

Remarquonstoutefois qu'on ne choisit qu'exceptionnellement de confier au silence ce que l'on veut exprimer.

Cela arrive, parexemple, lorsqu'on refuse de répondre aux lettres.

Mais le plus souvent, nous avons mieux, puisque nous avons lesmots.

Qui prendrait le risque de ne rien dire pour se faire entendre, quand il peut, tout simplement, dire ce qu'il a àdire ? On peut sans doute exprimer beaucoup d'amour dans le silence, mais enfin, il vaut mieux avoir parlé avant !Les mots ne sont pas les seuls véhicules du sens.

Gestes, regards, attitudes sont signifiants.

Mais au fait, qu'est-cequ'« avoir un sens » ? Que signifie « signifier » ? [I.

il n'y a de sens que par rapport à une conscience] Il n'y a de sens que pour une conscience, susceptible de percevoir ce sens : le comprendre, le déchiffrer,l'interpréter.

Rien n'a de sens par soi-même ni pour soi-même, mais seulement pour un autre que soi-même, et il fautque cet autre soit une conscience.

Si la Terre était déserte, rien n'aurait de sens pour personne.

[1.

Qu'est-ce qu'avoir un sens ?]Mais qu'il faille une conscience pour donner à quelque chose du sens, cela ne signifie pas que chaque consciencesoit libre de donner le sens qui lui plaît à n'importe quelle chose.

La conscience lit le sens, mais ne le fait pas (on mfait que des contresens).

Lire, déchiffrer un sens, c'est rapporter la chose signifiante à autre chose qu'elle-même,dont elle est le signe.

Par exemple, pour un biologiste, les couleurs vives des fleurs ont un sens : elles permettent lafécondation des fleurs par les insectes que ces couleurs attirent.

Pour un marin, telle direction ou telle vitesse duvent, telle forme de vagues sont chargées de sens : elles indiquent par exemple une prochaine évolution du temps.Pour celui qui n'a aucune expérience de la mer, le vent, les nuages, les vagues sont (il peut les voir, éventuellementles admirer), mais ils ne sont signes de rien.

Quelquefois même, le phénomène n'est perceptible que pour celui quisait l'interpréter, et passera inaperçu du profane : le promeneur inexpérimenté n'a pas vu, pendant la journée, lesnuages changer de forme, parce qu'il ne sait pas qu'en haute montagne, ce changement est annonciateur d'uneperturbation.

On voit que le sens ne suppose pas une intention signifiante.

Comme celle, par exemple, qui habite laparole ou certains gestes accomplis volontairement dans le but d'exprimer quelque chose.

On peut chercher dansmes paroles ou mes gestes signifiants un sens autre que celui que j'y avais placé consciemment.

Une chose a unsens si elle renvoie, pour une conscience, à autre chose qu'elle-même.

Mais ce mouvement d'indication suppose unobjet, ou un phénomène qui l'accomplisse.

Un signe, auquel une conscience puisse attribuer du sens.

Comment lesilence, qui est absence de son, vide de parole, peut-il jouer ce rôle ? Comment ce qui n'est rien peut-il dire quelquechose ? [2.

Le silence n'est pas rien]. »

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