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La sincérité de la foi est-elle une forme de vérité ?

Publié le 14/02/2004

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Définition des termes du sujet: Vérité La vérité concerne l'ordre du discours, et il faut en cela la distinguer de la réalité. Elle se définit traditionnellement comme l'adéquation entre le réel et le discours.Qualité d'une proposition en accord avec son objet. La vérité formelle, en logique, en mathématiques c'est l'accord de l'esprit avec ses propres conventions. La vérité expérimentale c'est la non-contradiction de mes jugements, l'accord et l'identification de mes énoncés à propos d'un donné matériel. On distinguera soigneusement la réalité qui concerne un objet (ce cahier, cette lampe sont réels) et la vérité qui est une valeur qui concerne un jugement. Ainsi le jugement : « ce cahier est vert » est un jugement vrai ou bien un jugement faux. La vérité ou la fausseté qualifient donc non l'objet lui-même mais la valeur de mon assertion.La philosophie, parce qu'elle recherche la vérité, pose le problème de ses conditions d'accès et des critères du jugement vrai. Foi:Du latin fides, « confiance », « croyance ».

« L'homme de science, qui cherche des vérités certaines, veut trouver des preuves et des connaissances qui résistentau doute et à la réfutation.

Il essaie de soumettre ses hypothèses à des expérimentations.

Or, la foi demande decroire sans pouvoir voir, sans pouvoir essayer de faire des expériences. - La vérité se définit ainsi par la méthode et la démonstration qui permet un accord des esprits entre eux.

Onconsidère comme vrai une discours qui possède une cohérence et qui respecte le principe de non-contradiction.C'est pour cela que Descartes rédige un ouvrage sur les règles pour la direction de l'esprit .

Dans la démonstration, on s'adresse à tous les esprits en montrant la nécessité d'un passage: on descend de ce qui est certain, évident oudéjà démontré à ce qui peut en être déduit rigoureusement.

La vérité ainsi produite, atteint un niveau de certitudeuniverselle et chasse la croyance individuelle.

Les vérités de la raison chasse toutes croyances et donc détruittoute foi En effet, l'évidence mathématique, par exemple, ne demande rien d'autre qu'une intelligence claire etdistincte, à la raison. - La foi est avant tout une forme de croyance.

Elle cherche donc un principe transcendant( séparé de notre mondeet indépendant) parce qu'elle ne comprend pas les principes immanents( qui font partie de notre monde), qui sous-tendent toutes choses.

Or, les religions et la foi qui les accompagne, est pour beaucoup qu'une croyance due àl'ignorance et transmise au fil des générations par l'éducation et les rites.

Ainsi, les premiers hommes selonGiambattista Vico( philosophe italien) étaient persuadés que la foudre était l'œuvre d'un Dieu parce qu'il ne pouvaitpas comprendre ce qu'était la foudre et comment elle advenait.

C'est de là que découle toute foi. Pourtant, la foi ne laisse aucune place à la démonstration.

Les philosophes etthéologiens placent en effet, la foi du côté du cœur et non de la raison.Pascal voit en effet la foi comme relevant de l'ordre de la grâce.

Le moyen dela croyance est alors le "cœur".

Le philosophe écrit dans Pensées : " Voilà ce qu'est la foi, Dieu sensible au cœur et non à la raison." Saint Thomas d'Aquinaffirme de même que la raison, en tant que principe de connaissance ne peutatteindre dieu et n'être d'aucun secours à la connaissance divine.

Noustrouvons ainsi dans Somme théologique : "en partant des réalités sensibles, notre intellect ne peut pas parvenir à la vision de l'essence divine.[...] notreconnaissance naturelle a son origine dans les sens, elle ne peut donc pass'étendre au-delà du point où le sensible peut la conduire." La sincérité de la foi peut donner accès à une certaine vérité - Le sujet en parlant d'une « forme de vérité » implique qu'il y a plusieursformes de vérité.

Il n'y a pas dès lors que la vérité objective et scientifiquequi existe, même si le positivisme et l'hégémonie de la science nous l'ont faitcroire.

Dans la préface de la Théodicée, Leibniz distingue "contre la raison" et"au-dessus de la raison" : les illusions et les erreurs sont du premier genre, leschoses religieuses du second à savoir la raison ne peut pas les prouver, maisne peut s'y opposer.

Dès lors, il faut reconnaître que la foi n'est pas opposée à la vérité, elle est seulement située hors des vérités rationnelles et scientifiques.

Mais de quelle vérité peut êtrecapable la foi ? Kant situe la foi à égale distance entre l'opinion et le savoir.

L'opinion est une idée infondée, tant d'un point objectifque subjectif.

Le savoir quant à lui, est une certitude fondée autant subjectivement qu'objectivement.

Il affirmedans la Critique de la raison pure que la foi est une idée subjectivement assez fondée mais qui reconnaît pourtant qu'elle n'est pas suffisamment fondée objectivement.

Pourtant, la foi n'est pas une étape vers le savoir fondéobjectivement.

Entre elle et l'opinion, ainsi qu'entre elle et le savoir, il y a une différence radicale : elle n'a pasbesoin de poser sa thèse comme vraie.

Elle suffit subjectivement à celui qui la porte et n'a pas besoin de se référerà l'objectivité pour se déclarer vraie.

La foi est donc une forme de vérité subjective. - De plus, il faut avouer que si une foi est sincère, c'est-à-dire si l'individu l'éprouve réellement, elle est une formede vérité, elle est une marque de ce qu'est cet individu.

En un autre sens, qui peut être dit moral , la vérité désigne le contraire du mensonge .

Quand on demande à quelqu'un de dire la vérité, on lui demande de ne pas nous tromper. On lui demande de nous dire ce qu'il pense être la vérité, c'est-à-dire d'être vérace.

Lorsque je déclare ma foi, je laveux et je la crois vraie.

Il semble y avoir une sincérité, une adhésion personnelle qui énonce une vérité sur lapersonnalité de l'individu qui parle mais aussi sur son désir.

Ainsi, quand j'ai foi dans les valeurs de l'amitié, celasignifie quelque chose sur le monde que je souhaite et en même temps révèle quelque chose de vraie sur moi.

Ma foirévèle ma vérité et mon idéal.

C'est peut-être pour cela que l'on dit que la foi est une vérité du cœur, parce qu'ellerévèle les aspirations d'un individu, non entravées par les exigences rationnelles. - La foi est un savoir sur l'existence d'un absolu.

Nous l'avons dit, la foi ne se démontre pas et pourtant, elle peutappeler à un sentiment d'évidence qui caractérise la vérité.

Descartes voyait dans l'existence de Dieu une idée claireet distincte.

C'est lui qui donne l'idée d'infini qui ne peut naître dans un être fini.

Et c'est bien le critère d'évidencequi est retenu comme étant celui de la vérité. La foi dès lors nous montre l'évidence de la présence d'un absolu, que ce dernier soit Dieu ou un principe autre.L'absolu désigne ce qui n'est pas relatif, qui est indépendant des conditions de temps, d'espace et de connaissance.Hegel analyse en effet dans Phénoménologie de l'esprit , la foi comme étant la reconnaissance par la conscience de. »

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