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Une société sans religion est-elle possible ?

Publié le 26/01/2004

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Le lien social ne saurait donc reposer entièrement sur un contrat, il lui faut en plus un fondement religieux.Aussi Rousseau propose-t-il une « religion civile «. Les dogmes en sont forts simples : « existence de la divinité, bonheur des justes, châtiment, sainteté du contrat social et des lois «. La société est pour Rousseau fondamentalement morale, elle est même un ordre sacré. Il y a donc la nécessité d' « une profession de foi purement civile dont il appartient au souverain de fixer les articles, non pas précisément comme dogmes de religion, mais comme sentiments de sociabilité, sans lesquels il est impossible d'être bon citoyen ni sujet fidèle. « (livre IV, chapitre VIII).

NÉCESSITÉ SOCIALE DE LA RELIGION

1. La société religieuse est naturelle à l'homme.

  • L'homme en effet a envers Dieu des devoirs, qui sont les premiers de ses devoirs et qu'il ne peut bien remplir qu'autant qu'il est membre d'une société religieuse. Celle-ci a pour objet le culte extérieur, la prière publique, comme aussi la perfection morale des hommes, et finalement leur salut éternel.
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« texte suivant de Marx : « La détresse religieuse est, pour une part, l'expression de la détresse réelle et, pour uneautre, la protestation contre la détresse réelle.

La religion est le soupir de la créature opprimée, l'âme d'un mondesans coeur, comme elle est l'esprit de conditions sociales d'où l'esprit est exclu.

Elle est l'opium du peuple.L'abolition de la religion en tant que bonheur illusoire du peuple est l'exigence que formule son bonheur réel.

Exigerqu'il renonce aux illusions sur sa situation c'est exiger qu'il renonce à une situation qui a besoin d'illusions.La critique de la religion détruit les illusions de l'homme pour qu'il pense, agisse, façonne sa réalité comme un hommesans illusions parvenu à l'âge de raison, pour qu'il gravite autour de lui-même, c'est-à-dire de son soleil réel.

Lareligion n'est que le soleil illusoire qui gravite autour de l'homme tant que l'homme ne gravite pas autour de lui-même.» Marx. La religion est-elle au fondement de toute société ? Dans Les Formes élémentaires de la vie religieuse, Durkheimtraite le phénomène religieux comme un simple fait social.

Il essaie de donner une définition de la religion commephénomène social, et il arrive à cette conclusion : la religion a trois caractéristiques : elle se définit par descroyances qui expriment une distinction sacré/profane et qui déterminent des rituels pratiques dont la fonction estde nouer le lien social, de former une communauté.

Durkheim étudie les croyances du point de vue de leur fonction.Il néglige complètement la "verticalité" de la religion, non plus comme rapport entre les hommes, mais rapport à unéventuel dieu.

Il montre que la religion est à la base de la formation de la société.

La société ne devrait-elle pasêtre fondée sur la rationalité et se démarquer de la religion ? Est-ce que la religion est indispensable au lien social ?Est-ce qu'une société ne produit pas nécessairement quelque chose de religieux, comme un effet social et non pluscomme une condition de la société ? Si elle se passe de religion, va-t-elle changer de nature ? La société ne doit-elle pas reprendre les besoins liés à la religion (communautaires, foi, etc.) en leur enlevant tout ce qu'ils pourraientavoir d'irrationnel ? Marx montre que la religion naît de la société, que c'est la société qui génère de la religioncomme une consolation en même temps qu'elle génère des exclusions sociales.

L'origine de la religion est doncsociale ; elle suppose une société construite sur un rapport économique d'exploitation de l'homme par l'homme.

PourMarx, une société sans religion est possible, si l'on change de société.

Une société sans religion ne pourra êtrequ'une société où l'on aura fait disparaître l'exploitation. SOCIÉTÉ & RELIGION. A) La religion rompt le lien social. Considérant la religion du point de vue de la société, Rousseau distingue dans le « Contrat social » trois sortes dereligion.

La première « sans temples, sans autels, sans rites, bornée au culte purement intérieur duDieu suprême et aux devoirs éternels de la morale », Rousseau l'appelle « la pure et simple religion de l'Évangile », «le vrai théisme ».

La deuxième « inscrite dans un seul pays, lui donne ses Dieux, ses patrons propres et tutélaires ;elle a ses dogmes, ses rites, son culte extérieur prescrit par des lois ».

Telles furent les religions des premierspeuples, en particulier ceux de la Cité grecque classique.

La troisième donne aux hommes « deux législations, deuxchefs, deux patries, les soumet à des devoirs contradictoires et les empêche de pouvoir être à la fois dévots etcitoyens ».

Tel est le « christianisme romain », la « religion du prêtre », le christianisme qui s'est réalisé dansl'histoire.A considérer politiquement ces trois sortes de religion, elles ont, dit Rousseau, toutes leurs défauts.

La troisième, enopposant dans l'homme le citoyen au croyant, rompt l'unité sociale.

En établissant sur la terre un royaume spirituel,Jésus, « séparant le système théologique du système politique, fit que l'Etat cessa d'être un ».

La deuxième estmauvaise car, « fondée sur l'erreur et le mensonge, elle trompe les hommes, les rend crédules, superstitieux, et noiele vrai culte de la Divinité dans un vain cérémonial ».

De plus elle peut rendre le peuple « sanguinaire et intolérant »,de telle sorte « qu'il ne respire que meurtre et massacre, et croit faire une action sainte en tuant quiconque n'admetpas de Dieux ».

Reste donc le « vrai christianisme », celui de l'Evangile.

Or si cette religion n'a nulle relationparticulière avec le « corps politique », il n'en demeure pas moins que « loin d'attacher les coeurs des citoyens àl'Etat, elle les en détache comme de toutes les choses de la terre ».

Rousseau affirme ne rien connaître « de pluscontraire à l'esprit social ».

Une telle religion tend à détruire tout lien social.

En effet, en détachant les hommes detout ce qui est terrestre, elle rend inutiles les sociétés particulières, les sociétés civiles et politiques, les magistrats,les lois...

Sans passions humaines, le lien civil « perd à l'instant tout son ressort » : « Plus d'émulation, plus degloire, plus d'ardeur pour les préférences.

L'intérêt particulier est détruit ; et faute d'un soutien convenable l'étatpolitique tombe en langueur ».

Autrement dit, des hommes sans désirs, sans ambitions perdraient tout esprit civique.Comme le dit Rousseau : « une société de vrais chrétiens ne serait plus une société d'hommes ».

Le vice «destructeur » du christianisme idéal résiderait donc « dans sa perfection même ».

Ainsi, si le christianisme romain, enréunissant les chrétiens au sein d'une Eglise, crée une société civile, la vrai christianisme, celui de l'Evangile, mêmesans Eglise, est, quant à lui, bien plus dangereux, car, en arrachant les hommes aux préoccupations de ce monde, ildétruit tout lien social. B) De la nécessité d'une religion civile. Pour Rousseau, le lien social doit être fondé sur un « contrat ».

Seules des conventions sont susceptibles de lier leshommes et de faire naître la société.

Mais on peut objecter à Rousseau que tout contrat présuppose, pour sonétablissement, une société et ne peut donc servir à la fonder.Rousseau lui-même semble l'admettre lorsqu'il affirme : « Pour qu'un peuple naissant pût goûter les saines maximesde la politique et suivre les règles fondamentales de la raison d'Etat, il faudrait que l'effet pût devenir cause, quel'esprit social, qui doit être l'ouvrage de l'institution, présidât à l'institution même ; et que les hommes fussent avantles lois ce qu'ils doivent venir par elles.

» (livre II, chapitre VII).. »

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