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Soigne-t-on un être vivant comme on répare une machine ?

Publié le 17/02/2005

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Canguilhem le souligne à plusieurs reprises, et notamment dans son article « Du social au vital », où il écrit « dans un organisme vivant, les règles d'ajustement des parties entre elles sont immanentes, présentes sans être représentées, agissantes sans délibération ni calcul. Il n'y a pas ici d'écart, de distance, ni de délai entre la règle et la régulation (...) L'ordre vital est fait d'un ensemble de règles vécues sans problèmes ». Les normes vitales ont cette particularité d'être immanentes et immédiates, tandis que les normes mécaniques et techniques doivent sans cesse être réajustées, testées, affinées. b) La différence entre soigner et réparer prend tout son sens en ceci que la guérison n'est jamais une réparation, un retour à l'état antérieur. Réparer une machine c'est la faire retourner à l'état d'avant la panne ; soigner, c'est aider l'être vivant à trouver et à s'accommoder de nouvelles normes vitales. C'est la position de Canguilhem dans Le normal et le pathologique. Enfin, si le vivant était assimilable à une machine, il n'y aurait pas de problème de rejet de greffe (un tissu vivant n'en vaux pas un autre, tandis que deux écrous se valent). c) Le vivant se démarque par sa capacité d'adaptation, par sa plasticité, et finalement on peut penser qu'il est plus pertinent de lire dans l'histoire de l'évolution technique une tentative pour imiter le vivant (son mode de fonctionnement idéal, autorégulateur et capable d'adaptation), plutôt que de voir le vivant sous les traits d'une machine, c'est là une thèse défendue par Canguilhem dans La connaissance de la vie. On peut penser aux exemples des conduites ou pilotes automatiques dans les voitures ou avions.

« b) Dans La critique de la faculté de juger Kant dénonce la conception d'un corps soumis au mécanisme, le vivant se caractérise pour Kant en ce qu'il està lui-même sa propre fin.

Une machine est un moyen, un arbre, un organisme,s'organisent, se développent, uniquement dans le but de durer.

Le phénomènede la génération ne concerne que les vivants.c) Enfin à l'inverse des machines les êtres vivants sont en partie capablesd'auto-réparation, c'est le cas par exemple avec la cicatrisation ou bien dansles phénomènes de totipotence (cela veut dire qu'il y'a équivalence desparties, ce qui n'est pas le cas dans la machine où une partie ne peux enremplacer une autre) des tissus corticaux (une partie du cortex est abîméemais celui-ci va de lui-même se réorganiser, faisant en sorte de maintenir sescapacités par un réarrangement).

III-Normes vitales et normes mécaniques. a) Ces différences de fonctionnement renvoient en dernière analyse à unedivergence de nature, celle du type de norme qui gouverne respectivement lefonctionnement du vivant et celui d'une machine.

Canguilhem le souligne àplusieurs reprises, et notamment dans son article « Du social au vital », où ilécrit « dans un organisme vivant, les règles d'ajustement des parties entreelles sont immanentes, présentes sans être représentées, agissantes sansdélibération ni calcul.

Il n'y a pas ici d'écart, de distance, ni de délai entre la règle et la régulation (...) L'ordre vital est fait d'un ensemble de règles vécues sans problèmes ».

Les normes vitalesont cette particularité d'être immanentes et immédiates, tandis que les normes mécaniques et techniques doiventsans cesse être réajustées, testées, affinées.b) La différence entre soigner et réparer prend tout son sens en ceci que la guérison n'est jamais une réparation, unretour à l'état antérieur.

Réparer une machine c'est la faire retourner à l'état d'avant la panne ; soigner, c'est aiderl'être vivant à trouver et à s'accommoder de nouvelles normes vitales.

C'est la position de Canguilhem dans Le normal et le pathologique .

Enfin, si le vivant était assimilable à une machine, il n'y aurait pas de problème de rejet de greffe (un tissu vivant n'en vaux pas un autre, tandis que deux écrous se valent).c) Le vivant se démarque par sa capacité d'adaptation, par sa plasticité, et finalement on peut penser qu'il est pluspertinent de lire dans l'histoire de l'évolution technique une tentative pour imiter le vivant (son mode defonctionnement idéal, autorégulateur et capable d'adaptation), plutôt que de voir le vivant sous les traits d'unemachine, c'est là une thèse défendue par Canguilhem dans La connaissance de la vie .

On peut penser aux exemples des conduites ou pilotes automatiques dans les voitures ou avions.

Conclusion : Les êtres vivants ne sont pas génériques ni standardisés comme le sont les machines, les moyennes statistiques et règles générales de la physiologie ne sont qu'une partie du savoir médical (sans quoi le médecinserait un ouvrier mécanicien).

On peut clore l'examen du problème sur une double remarque : si l'idéal médical seraitde pouvoir soigner aussi facilement qu'on répare une machine, l'idéal technologique serait d'avoir des machines dontle fonctionnement ait des capacités adaptatives semblables à celles des vivants.

Mais l'être vivant n'étant pasfabriqué de toutes pièces comme l'est la machine, et celle-ci ne se créant pas d'elle-même, la réalisation de cesidéaux paraît encore lointain.. »

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