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Ne sommes-nous moralement responsables que de ce que nous avons expressément voulu ?

Publié le 23/03/2004

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Il y a plus. La psychologie de la volonté nous enseigne que celle-ci n'est pas une faculté à part : elle est la synthèse de toutes nos puissances spirituelles. L'instinct et le désir ne sont certes pas la volonté ; mais ils peuvent y entrer à titre de composantes. Nous sommes donc responsables aussi de nos actes spontanés, de nos désirs, dans la mesure où ceux-ci impliquent au moins un demi-consentement de notre part. Prenons quelques exemples très simples. Un désir coupable s'est développé en nous et nous a fait commettre, impulsivement, une faute qui n'est donc pas totalement volontaire : nous en sommes cependant responsable ; car il dépendait de nous de ne pas laisser croître en nous ce désir et de nous tenir en garde, du jour où nous avons constaté son existence, contre les actes auxquels il pouvait nous pousser. Nous avons peiné ou blessé quelqu'un par une parole dure ou une réflexion désobligeante qui a jailli tout à coup et que nous avons peut-être ensuite regrettée : nous en sommes encore responsable, car il nous appartenait de mieux nous surveiller et de ne pas nous laisser aller à la première réaction venue. - En ce sens, comme l'a dit RENOUVIER, notre responsabilité « s'étend jusque dans le passé. Parmi les défauts et les vices de la personne actuelle, qui semblent si souvent excuser ses actes en les rendant inévitables, il en est beaucoup - et l'ignorance même peut être dans ce cas - qui se trouvent acquis par un usage antérieur de la liberté et reprochables à ce titre. Une étude rétrospective et suffisamment approfondie de la personne morale éclairerait souvent les raisons pour lesquelles une responsabilité sérieuse existe, encore que les éléments ne paraissent point en être donnés dans le présent ».

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