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Sommes-nous responsables de nos passions ?

Publié le 16/03/2005

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Cette constatation est souvent faite par notre entourage ; elle est faite quelquefois par nous-même.Quand la passion a poussé des racines profondes dans l'individu, quand elle est parvenue à son plein développement, elle acquiert une force presque irrésistible. Le joueur, l'amoureux, l'avare, l'ambitieux sont véritablement les esclaves de leur passion. Ne serions-nous pas étonnés de voir Harpagon se corriger de son vice ? Combien y a-t-il d'ivrognes qui reviennent à la tempérance ?Ces arguments ne permettent pas de conclure à l'irresponsabilité de la passion. Sans aller jusqu'à prétendre, comme le disent plusieurs médecins, qu'on peut modifier son tempérament par un régime approprié, on peut du moins utiliser ses avantages et parer à ses inconvénients. Nous avons des preuves éclatantes de la domination qu'exerce la volonté sur le tempérament. Socrate, né sensuel et voluptueux (il l'a avoué lui-même) est devenu un modèle de sagesse et de tempérance. Saint François, né avec des prédispositions très -fortes à la colère, est devenu le plus doux des saints.

Dans l'expérience que nous avons de nos désirs, nous croyons tellement les subir que nous ne nous en sentons pas toujours responsables, surtout au plus fort de leur domination. Aussi le problème de notre responsabilité se pose-t-il, notamment lorsque nous sommes amenés par nos désirs à commettre des actions répréhensibles. Cette éventuelle absence de responsabilité tiendrait à l'obscurité du sujet à lui-même, qui ne se connaît pas et qui ne connaît pas l'influence des causes extérieures sur lui. Mais si le désir est motivé, s'il est de l'ordre du fait, son accomplissement relève toujours, lui, de notre responsabilité éthique.

  • I) Nous sommes responsables de nos passions.

a) Les passions peuvent être dominées. b) La volonté ou la connaissance permettent de maîtriser les passions. c) L'homme est libre de ne pas céder aux passions.

  • II) Les passions ne peuvent être maîtrisées.

a) La passion est une fatalité. b) La passion est une force inconsciente. c) La passion est une ruse de la raison.

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« Termes du sujet: RESPONSABILITÉObligation de répondre de ses actes devant une autorité.

On distingue la responsabilité morale (je réponds de mesactes « en mon for intérieur », c'est-à-dire devant le « forum », le tribunal intime de ma conscience morale) et laresponsabilité sociale devant les tribunaux (responsabilité pénale ou civile).

La responsabilité morale suppose deuxconditions : 1° la connaissance du bien et du mal; 2° la liberté.

La responsabilité pénale est liée à la responsabilitémorale (on cherche à punir l'intention délictueuse).

La responsabilité civile met l'accent moins sur la faute que sur ledommage, et le responsable est celui qui peut payer réparation (d'où le système des compagnies d'assurance).

Des« personnes morales », une société anonyme, l'État lui-même, peuvent être civilement responsables. PASSION:* Ce que l'âme subit, ce qu'elle reçoit passivement.

Chez Descartes, le mot désigne tout état affectif, tout ce quele corps fait subir à l'âme.

Son origine n'est pas rationnelle ni volontaire. * Inclination irrésistible et exclusive qui finit par dominer la volonté et la raison du sujet (la passion amoureuse). De quoi sommes-nous responsables ? Nous devons répondre de nous, de nos actes, éventuellement des autress'ils dépendent de nous.

Nous sommes responsables de ce qui relève de notre pouvoir, donc de ce dont noussommes la cause consciente et volontaire.

La responsabilité renvoie à notre liberté.

Et devant qui est-onresponsable ? Devant la loi ? Vis-à-vis des autres ? De nous-mêmes ? Comment par ailleurs définit-on la passion ? Lapassion est un désir dominant qui donne à son objet une valeur absolue, à tel point que le passionné surestimel'objet de sa passion et s'aveugle.

Subissons-nous la passion, sommes-nous victimes de la passion ou au contraireen sommes-nous responsables ? Le passionné est-il inconscient face à ses désirs, ou peut-il faire usage de savolonté ? Si l'on est considéré comme responsable, c'est qu'on estime que le passionné choisit, qu'il est conscientdes conséquences et des implications de son choix.

En quel sens peut-on dire que l'on est victime de sa passion ?Dans quelle mesure la responsabilité enlève-t-elle à la passion sa démesure ? Parler d'un homme passionnéresponsable a-t-il un sens ? Ou le devoir de tout homme n'est-il pas d'être capable de se responsabiliser face à sespassions ? • Problématique : Dans l'expérience que nous avons de nos désirs, nous croyons tellement les subir que nous ne nous en sentons pastoujours responsables, surtout au plus fort de leur domination.

Aussi le problème de notre responsabilité se pose-t-il,notamment lorsque nous sommes amenés par nos désirs à commettre des actions répréhensibles.

Cette éventuelleabsence de responsabilité tiendrait à l'obscurité du sujet à lui-même, qui ne se connaît pas et qui ne connaît pasl'influence des causes extérieures sur lui.

Mais si le désir est motivé, s'il est de l'ordre du fait, son accomplissementrelève toujours, lui, de notre responsabilité éthique. • Axes de réflexion : 1.

Le désir est l'épreuve du sujet obscur à lui-même. Le désir vient au sujet d'une manière que celui-ci ne maîtrise pas : il n'est donc pas responsable de certainsmouvements qu'il tend à accomplir, soit en vertu de son histoire, soit en vertu de sa nature même d'être humain. Freud expose ainsi la manière dont tout désir dépend en définitive de nosexpériences passées, qui ont façonné notre libido en particulier au coursd'une histoire infantile qui nous détermine encore à l'âge adulte, jusque dansnos désirs les plus élevés moralement.

Le rêve est peut-être l'exemple quimontre le mieux que nous ne sommes pas responsables de nos désirs, carceux-ci ne se forment pas à un niveau conscient du psychisme, mais dans leça, réservoir des pulsions.

Nous désirons sans savoir pourquoi et surtout sansle vouloir, nous n'en sommes donc pas responsables.On peut radicaliser cette obscurité à soi-même en invoquant, dans une toutautre perspective, les traditions platonicienne et chrétienne.

Le désir est unesorte de trouble, voire une maladie que le corps inflige à l'âme, et dont elle nepeut se défaire que par la philosophie (Platon) ou par le recours à la grâcedivine (saint Augustin).Nous ne sommes donc pas responsables de nos désirs, mais il peut alorssembler paradoxal que les dernières perspectives évoquées, contrairement àla psychanalyse, n'échappent pas à un moralisme éthique qui condamne plusou moins clairement le sujet pour ses désirs. II.

Le désir est l'action de causes extérieures sur nous. Il faudrait alors, pour être conséquent, dire que nous ne sommes pasresponsables de nos désirs, parce qu'ils sont le résultat de causes extérieures qui agissent sur nous sans que nous en ayons conscience.C'est ce que montre Marcuse, qui prolonge la réflexion de Freud par une analyse des moyens que met en oeuvre la. »

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