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Les sons constituent-ils l'essence du langage ?

Publié le 07/03/2004

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langage

ESSENCE (lat. essentia, de esse, être; trad. du gr. ousia)

Phi. Ce qui fait qu'une chose est ce qu'elle est, abstraction faite de ses modifications superficielles et temporaires. En ce sens, s'oppose à accident». Par ex., dire qu'il est de l'essence de l'homme de penser signifie que la définition de l'homme implique nécessairement qu'il pense quelles que soient ses particularités empiriques. Au contraire, il est contingent (ou accidentel) qu'il soit noir ou blanc de peau. Ce qui constitue la nature d'un être comme distinct du fait d'être. En ce sens, s'oppose à existence. Log. Pour les conceptualistes, l'essence est bien l'ensemble des déterminations qui définissent un objet de pensée : elle s'oppose à l'existence comme le rationnel aux données variables de l'Expérience ; au contraire, pour les nominalistes, l'essence n'existe pas : elle n'est que l'ensemble des caractères connotés par un mot. Ainsi, de la glace pilée (variation) reste de la glace, c.-à-d. est encore appelée de la glace, mais de la glace fondue (autre variation) n'est plus de la glace, c.-à-d. qu'elle est appelée de l'eau : en fondant, en perdant son nom, elle perd son essence.

CONSTITUER : Etablir dans une situation légale; édifier; élaborer.
langage

« Les sons ne constituent pas l'essence du langage Ut·n• Le son n'est en lui-même qu'un bruit; ce n'est qu'au sein d'un cadre grammatical qu'il devient signifiant.

Ce cadre est le reflet de toutes les opérations de la pensée.

C'est elle qui confère un sens aux sons.

Les sons sont l'instrument de nos idées L oin d'exprimer une réalité extérieure, les sons dérivent de conven­ tions purement arbi­ traires instituées par les •Les mots diversement ran· gés font un divers sens, et les sens diversement ran· gés font diff6rents effets.

• Pascal, Pensées hommes.

Ce sont ces derniers qui établissent que tel son correspon­ dra à tel signe.

Selon Platon , il existe un écart irréductible entre les sons et les choses: imiter le «chant du coq» n'est pas montrer l'es­ sence du coq, ce qui le fait être coq (Cratyle).

Le langage nous est naturel N ous n'avons pas besoin des sons pour être capable de par­ ler .

Si le langage est com­ posé de sons articulés, cela n'implique nulle­ ment que celui-ci dérive de ces derniers.

Il nous est naturel de parler.

Pour Leibniz, l'homme est doté de «la faculté de parlen>, et il a «nat u­ rellement ses organes façonnés» pour produire des sons (Nouveaux Essais sur l'entendement humain).

Il y a autant de sons que de langues L a diversité de sens que chacun attribue aux mêmes mots prouve bien qu 'il est question d'une interprétation.

Si le langage tenait uni­ quement aux sons qu'il articule les uns aux autres, il existe­ rait une langue uni­ verselle.

Or , remarque Helvétius, «les mots», objets d'«abus» et de «dis ­ putes», nous plongent dans l' «erre ur grossière» (De l'Esprit) .

Il faut déjà penser, même sommairement, pour prononcer un mot.

Les sons dérivent du langage, et non l'invers e.. »

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