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SÖREN KIERKEGAARD : LE CONCEPT D'ANGOISSE (Résumé & Analyse)

Publié le 22/02/2012

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kierkegaard
Kierkegaard tient une place importante dans la philosophie. Sartre, dans Questions de méthode, explique bien cette place. Elle n'est en rien la « première », parce que Kierkegaard va former sa pensée en opposition à celle de Hegel. D'une certaine manière, elle est donc déterminée, dans l'histoire de la philosophie, par le système hégélien. En même temps, ce que va mettre au jour Kierkegaard est essentiel : le système hégélien ne dit rien de l'existence vécue. Dans sa préface au Concept de l'angoisse, Kierkegaard dit en effet : « Schleiermacher ne parlait que de ce qu'il savait, tandis que Hegel, malgré tous ses dons éminents et son érudition colossale, ne laisse pas, en voulant à tout prix tout expliquer, de nous rappeler sans cesse dans son oeuvre qu'il n'était au fond au sens allemand qu'un professeur de philosophie quoique à une échelle supérieure. »
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« lui-même comme un « cadavre ».Kierkegaard ne supporte pas cette attaque.

Il réagit immédiatement.

Une nouvelle vie commence alors pourKierkegaard qui ne peut plus se promener en ville, comme il aimait à le faire, sans être la risée de la population.Il cherche à nouveau refuge à Berlin, mais, à son retour, il ne parvient plus à s'adapter à la vie de Copenhague.Il est persuadé que les hommes, devenus « masses », se soumettent à la bestialité.

Il voit dans l'épreuve quilui est imposée le châtiment de ses péchés.

Il écrit alors des ouvrages autour de la question chrétienne.

Lechristianisme lui apparaît comme un appel à la pénitence, s'adressant à chaque individu pour qu'il renonce aumonde du péché et reçoive le pardon.

Ses écrits seront ignorés par l'Église.

L'évêque de Copenhague, Mynster,un ami de son père, qui garde une grande estime pour l'oeuvre de Kierkegaard, refuse de le recevoir.Kierkegaard le prend comme cible, tout en ménageant ses attaques à son endroit.A la mort de Mynster, Kierkegaard publie une série d'articles dans L'Instant, son journal, contre l'Église quipréfère la gloire du monde au martyre, sans même prendre conscience de la distance qui la sépare de sonidéal.« Dans ces numéros, la dissociation du devenir-chrétien et du christianisme, le statut de l'Église luthérienne etle pouvoir des prêtres sont dénoncés sur un ton d'une extrême virulence, rejoignant certains aspects descritiques athées de la religion : le plus vil mensonge de la part des prêtres, qui y ont trouvé leur compte, estde présenter un christianisme édulcoré et inoffensifdevenu incapable d'engager personnellement l'existence » (O.

Cauly, p.

23-24).Kierkegaard meurt le 11 novembre 1855, au moment où il prépare le dixième numéro de L'Instant qui ne peutparaître. Résumé Le Concept d'angoisse a la forme d'un traité.

Il se donne pour objet, sous l'angle psychologique, l'étude desconditions de possibilité, en l'homme, d'un péché.

Le concept de péché avait déjà été posé par Kierkegaarddans les Miettes philosophiques (1844).Tout problème scientifique a besoin de trouver sa place dans le cadre général de la science.

De quelle sciencerelève le péché ? Par opposition à la philosophie classique « dont l'essence est l'immanence ou, comme disaientles Grecs, la réminiscence », Kierkegaard fait appel à l'idée d'une « secunda philosophia » dont l'essence serait« la transcendance ou la répétition ».

En effet, « le péché n'appartient en propre à aucune science ».

Si ladogmatique pose le concept, il reste à penser la manière dont l'individu va vivre le péché.

Ce vécu ne peutêtre pris en compte que par une éthique qui puisse imposer à l'Individu sa tâche.

La dogmatique expose l'idéede péché, la psychologie en étudie la réalité vécue.

Le psychologue n'a pas à penser la possibilité du péché,mais sa réalité :« Dès le péché posé, l'éthique intervient sur-le-champ et le suit pas à pas.

De savoir comment il est né, ellen'a cure, sa seule certitude, c'est que le péché est entré dans le monde comme péché.

Mais encore moins quede ses origines, l'éthique s'occupe de l'évolution sourde du possible du péché.

»« Au fond, le concept du péché n'a sa place dans aucune connaissance, seule la seconde éthique peut traiterses manifestations mais non ses origines.

Dès qu'une autre science veut l'exposer, le concept s'obscurcit.

» I.

L'angoisse, condition préalable d'un péché originel (héréditaire en danois), et moyen rétrograded'en expliquer l'origine L'individu participe du genre humain.

Il en est intimement solidaire, de même que le genre humain estentièrement solidaire de tout individu : « La perfection personnelle consiste à participer sans réserve à la totalité.

Nul individu n'est indifférent àl'histoire du genre humain, pas plus que celui-ci ne l'est à celle de l'individu.

»Cette affirmation est également valable pour Adam qui fut le premier homme : « Il est à la fois lui-même et legenre humain...

Voilà pourquoi ce qui explique Adam explique aussi le genre humain et réciproquement » (p.33).

La faute d'Adam n'est pas qualitativement différente de la première faute que commet tout homme. « Par le premier péché, la peccabilité est entrée dans le monde.

D'aucun homme, depuis lors, on n'aurait l'idéede dire qu'à son premier péché la peccabilité est entrée dans le monde, et pourtant elle y entre par cet hommede façon analogue...

La peccabilité n'est dans le monde que quand le péché l'y introduit.

» Ce qui précède la première faute, c'est l'innocence. « L'innocence n'est pas, comme l'immédiat, une chose qu'il faut détruire et destinée à l'être, au fondinexistante, mais quelque chose qui, même alors qu'on la détruit, n'apparaît que par là etseulement alors comme ayant existé avant d'être détruite et l'étant maintenant.

»Le genre humain accumule quantitativement les péchés.

Mais, d'un point de vue existentiel, « l'innocence n'estsans cesse perdue que par le saut qualitatif de l'individu » lorsqu'il commet son premier péché et perd donc soninnocence.Kierkegaard pense que le concept de chute n'explique pas le péché originel.

C'est à ce moment qu'il introduitl'angoisse qui va de pair avec l'innocence.

L'angoisse est « une antipathie sympathique et une sympathieantipathique » qui s'empare de l'individu quand naît en lui le soupçon de pouvoir sans qu'il ait la moindre idée dece qu'il peut.. »

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